Le sémillant auteur de Tome of the Undergates, à paraître en France dans quelques mois maintenant, tient régulièrement un blog souvent caustique.
Loin d'évoquer seulement ses propres écrits ou bien ses jeux vidéo préférés, Sam Sykes, qui baigne dans le monde de l'édition depuis de nombreuses années bien qu'il ait tout juste 25 ans, s'attaque souvent à des questions de fond concernant le genre qui nous intéresse principalement ici : la Fantasy. Et c'est le cas aujourd'hui, avec un retour sur la notion d'Élu en Fantasy, en compagnie d'ailleurs de N.K Jemisin, un auteur habitué à bousculer les clichés de son côté.
Sur un plan purement littéraire, Sam Sykes juge que la notion d'Élu censé sauver le monde et soumettre les autres à sa volonté diminue les possibilités de conflit entre personnages, véritable moteur de l'intrigue selon lui. Si le héros a été élu, il est en effet logique de penser qu'il a toujours raison et qu'il n'y a pas de raison de le contredire pour ses camarades. Mais l'auteur questionne également ce concept d'Élu sur un plan philosophique. Mettre en avant quelqu'un d'infaillible, mettre en avant quelqu'un qui n'a d'autre mérite que d'être l'élu du destin, choisi à la naissance en somme et pas pour ses mérites propres...
Jemisin de son côté intervient en soulignant justement que ce concept peut déranger car dans l'absolu, il s'agit d'une forme d'autoritarisme : et, au final, même un roi aimé de son peuple demeure dans l'absolu un dictateur qui impose ses vues. Qui plus est, si l'on part du principe que certains sont faits pour régner, cela implique donc que certains seraient faits pour être gouvernés... avec toutes les dérives possibles imaginables.
Au final, aux auteurs de tenter de proposer de nouvelles visions de ce concept, car ce sont avant tout eux qui peuvent faire bouger les choses.

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