Vous êtes ici : Page d'accueil > Fantasy > Cycle Bd Fantasy > L' Epopée de Gilgamesh > Le Trône d'Uruk


Le Trône d'Uruk

Tome 1 du cycle : L' Epopée de Gilgamesh
ISBN : 978-230200967-7
Catégorie : Bd
Auteur/Autrice : Julien Blondel (Proposer une Biographie)
Dessin : Alain Brion (Proposer une Biographie)

Gilgamesh est le fils du roi Ludalbanga, descendant de la première dynastie des souverains d’Uruk. Il est de sang divin, “aux deux tiers dieu, et pour un tiers humain”.
Dieu parmi les mortels, héros parmi les rois, Gilgamesh ne connaît ni le goût de la défaite, ni ennemi à sa taille. Recueilli par le souverain de la puissante cité de Kish à la mort de son père, le prince héritier d’Uruk est devenu le héros combattant dont le seul nom suffit à faire trembler d’effroi les hordes de barbares.
Et pourtant, aujourd’hui, il sait qu’il livre son dernier combat sous la bannière de Kish: l’heure est venue pour lui de regagner Uruk et de reprendre le trône de son père !


Critique

Par Gillossen, le 18/03/2010

Adaptation à grand spectacle d’un mythe qui ne l’est pas moins, on attendait avec impatience de poser la main sur le premier tome de la série signée du tandem Blondel/Brion. Un tel point de départ pouvait passer pour une sécurité pour Soleil : après tout, quoi de plus classique qu’un récit de fantasy épique ?
La note d’intention est claire : ici, c’est précisément l’angle mythique/mythologique que les auteurs ont retenu, alors que le héros mésopotamien a finalement été souvent revisité ces dernières années. Batailles dantesques, cités gigantesques, magie, dieux, et, bien sûr, femmes (souvent dénudées)… Les auteurs se disent fans de Frazetta (difficile de ne pas penser à celui-ci notamment au niveau des personnages féminins…) et Conan, et cela se sent. Ils ne prétendent pas réinventer le personnage ou apporter quelque chose de véritablement neuf après les travaux de pointures tels que Robert Silverberg ou Jean Bottéro dans leur domaine respectif. Mais « simplement » tenter d’approcher la légende telle qu’on la racontait à l’époque, pourquoi pas…
Ce qui ne signifie pas pour autant négliger un sérieux travail de documentation ou un traitement pourquoi pas à la limite de la parodie. Non, le récit demeure très 1er degré du début à la fin. Les amateurs de dimension épique seront probablement aux anges, et ce dès les premières planches. Le personnage de Gilgamesh est fidèle à son image et se révèle attachant malgré ses mauvais côtés d’enfant gâté. Dommage toutefois, pour l’instant en tout cas, que les personnages secondaires restent  à ce point en retrait, y compris Enkidu. On espère que les tomes suivants permettront de faire évoluer les choses sur ce plan-là.
Pleine de bruit et de fureur, cette transposition laisse donc de côté toute émotion « superflue », pour se concentrer sur les étapes les plus marquantes de la jeunesse du personnage, que l’on découvre déjà jeune homme avide de gloire. Plus subtil qu’il n’y paraît à certains égards, le récit ne laisse cependant pas une grande place à la réflexion, emportant le lecteur dans un véritable tourbillon de sensations. Là aussi, le prochain album laissera peut-être le temps aux auteurs de travailler cet aspect-là, sans renier bien entendu l’angle d’attaque qu’ils ont adopté.
Puisque l’on en parle des auteurs, Alain Brion mérite tout autant d’être distingué. Connu pour ses couvertures de romans souvent somptueuses, ce n’est pas la première expérience de l’artiste dans le domaine de la bande dessinée, mais sans doute la plus aboutie. Chaque case est un véritable tableau, soutenu par une mise en couleurs tout aussi réussie, dans une pluie de tons mordorés qui colle parfaitement à l’ambiance et à l’atmosphère de cet album. Les dessins contribuent donc grandement à nous faire pénétrer immédiatement dans cette Mésopotamie mythique, loin des canons de l’immense majorité de la production Soleil. Du début à la fin, c’est un véritable sans faute, voire un régal.
Au final, la combinaison fonctionne parfaitement et on a vraiment hâte de connaître la suite. Voilà en tout cas une belle réussite qui remet en lumière un personnage fondateur qu’il ne faudrait pas oublier à l’aune de créations modernes. 

8.0/10

Discuter de Le Trône d'Uruk sur le forum.

Dernières critiques

Derniers articles

Plus

Dernières interviews

Plus

Soutenez l'association

Le héros de la semaine

Retrouvez-nous aussi sur :