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Bran

Tome 1 du cycle : Une Histoire de l'Ile d'Errance
ISBN : 978-234400149-3
Catégorie : Bd
Auteur/Autrice : Grimaldi
Dessin : Plenzke Maike

Sur l’île d’Errance, les Humains se méfient comme de la peste des Créatures, des êtres magiques aux pouvoirs redoutables. Lors d’une partie de chasse dans la Forêt Interdite, le jeune et arrogant Bran blesse mortellement une biche aux cornes d’or qui s’avère être l’une de ces Créatures. Elle lui jette alors un terrible sort : le jour, Bran se changera en corbeau pour ne redevenir humain qu’une fois la nuit tombée. Rejeté par les siens, Bran trouve alors refuge auprès de Macha, une belle Créature-sorcière capable de se transformer en renard. Perdu dans un monde auquel il ne connaît rien, il se résout à la suivre dans son voyage à la recherche d’un remède pour une jeune Créature sur le point de mourir. Remède qui pourrait bien être en mesure de guérir aussi le mal de Bran…


Critique

Par Erkekjetter, le 30/10/2018

C’est une bien jolie paire d’yeux qui orne la couverture de ce volume, deux puits bleu-gris hypnotiques soulignés par le noir des plumes de corbeau, deux yeux qui appartiennent pourtant à un individu tout sauf charmant. Héritier du seigneur de Forcelieu, Bran se présente dès les premières cases comme un fat de première catégorie, imbu de lui-même, bouffi de suffisance et confit dans sa prétention. Parti chasser avec ses cousins, pas franchement plus sympathiques, l’arrogant veut ramener un trophée à sa mesure. Quoi de mieux pour cela que de violer la trêve qui refuse aux hommes l’accès de la bien nommée Forêt Interdite ? Là, au moins, ils pourront trouver un gibier digne de ce nom. Bran et ses cousins osent tout – et c’est à cela qu’on les reconnaît… –, c’est donc avec un bel entrain que le jeune héritier s’élance, prêt à occire la première biche venue. Sans se soucier du prix qu’il pourrait y avoir à payer.
Une histoire de l’île d’Errance
se compose de trois volumes lisibles indépendamment, bien qu’ils soient tous liés, adoptant chacun le point de vue d’un protagoniste différent. On découvre avec ce récit focalisé sur Bran l’île dont le territoire se divise entre les terres peuplées par les hommes et cette forêt si singulière où se sont réfugiées les Créatures, sorte d’êtres magiques hybrides capables d’adopter une forme autre que leur apparence humaine. Les inspirations de la scénariste sont à chercher du côté des contes traditionnels et des légendes celtiques, classiques donc mais efficaces car bien exploitées, et sous les coups de pinceau de Maike Plenzke la magie prend forme. Le trait lui aussi est ici singulier : sans cet habituel tracé de contour noir, le dessin prend une rondeur et une douceur qui ravissent l’œil, tout en gardant une orientation assez moderne dans le traitement des regards et des expressions faciales. Les planches, vivantes et colorées, sont vraiment belles, évoquant parfois le travail du très talentueux Enrique Fernández – que je vous invite à découvrir si vous ne le connaissez pas.
L’histoire de Bran se déroule comme un conte où le vaniteux en fâcheuse posture va tâcher de trouver le chemin d’une possible rédemption : il est certes facile de se comporter en égoïste prétentieux et convaincu de détenir la vérité, mais l’on s’isole ainsi du monde et des autres, oubliant combien l’homme est animal social et tributaire de ses semblables. Face à l’adversité, se retrouvant seul et désemparé, peut-être Bran n’aura-t-il finalement pas d’autre choix que de se remettre en question. Son évolution, assez réaliste, ne le verra pas changer du tout au tout en un claquement de doigts, mais la malédiction qui pèse sur lui le poussera à reconsidérer quelque peu ses positions. Sa rencontre avec une autre Créature, une sorcière à la forme de renarde qui ne se gênera pas pour se moquer de lui et de son attitude pour le moins puérile, pèsera lourd dans la balance. La dernière page se clôt sur une note pourtant un peu amère, car si rédemption il y a elle ne saurait régler tous les problèmes.
Accessible aux ados comme aux adultes, cette première incursion sur l’île d’Errance se révèle donc plus que satisfaisante et l’on referme l’album avec l’envie de poursuivre la découverte, le bel équilibre entre le récit et les illustrations ne faisant que renforcer les qualités de l’ouvrage.

7.5/10

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