Cette semaine ne fut peut-être pas la plus riche que le site ait connu en plus de dix ans d'existence en termes d'actualité ou de contenus, mais elle fut néanmoins émotionnellement chargée à plus d'un titre pour votre serviteur.
Pour le meilleur ou pour le pire, et parfois les deux simultanément, la « vraie vie » vous rappelle bien souvent à son bon souvenir. Ce fut précisément le cas cette semaine à bien des égards. Mais trêve de bavardages.
Cette semaine donc, la publication des livres retenus pour l'édition 2011 du prix Elbakin.net, mercredi 8 juin, s'est tout de même retrouvée au centre des attentions.

En discuter sur le forum

Quelques mots jetés à la mer...

Certes, le petit monde des littératures de l'Imaginaire avait d'autres choses à penser. Et que des sites ou des blogs d'actualité relaient cette information n'avait rien de particulièrement surprenant. Après tout, avec bientôt 11 ans au compteur, Elbakin.net a su se tailler une certaine place (ou même une place certaine ?) sur la toile. C'est aussi le cap des 10 ans qui nous avait poussés l'an passé à assumer nos ambitions en créant ce prix selon les valeurs que nous tentons de mettre en avant depuis la création du site : l'ouverture d'esprit, la curiosité, l'enthousiasme, mais aussi évidemment une certaine exigence.

L'année dernière, nous avions bien senti que nous avions notamment (et en toute modestie) fait mouche dans le choix de notre trophée. Car l'objet livre en lui-même demeure au centre de nos préoccupations. Avoir eu la chance, pour une première, de remettre en mains propres nos quatre prix avait là encore donné naissance à de précieux souvenirs. Le genre de moments incomparables que l'on peut se remémorer en cas de coups durs. En plus d'une décennie, il serait précisément difficile d'éviter quelques crises, n'est-il pas ?
Que des sites d'éditeurs, comme ceux de l'Atalante ou Orbit, parlent également de ces nominations 2011, cela fait partie du jeu là encore. Tout le monde est gagnant : l'éditeur peut signaler la mise en avant de son roman et, de notre côté, nous voilà cités. Sans prétention pour autant. Quand des auteurs réagissent, sans vouloir pour autant jouer les candides, tels que Fabien Clavel ou Thierry Di Rollo, ou même quand les auteurs étrangers le mentionnent, et nous pensons là à Jay Lake ou même Martin Millar sur Twitter, nous nous sentons forcément touchés par ces répercussions. Pour certains, ce n'est qu'une énième nomination. Pour d'autres, la première. Mais, dans tous les cas, notre prix semble faire sens à leurs yeux. Et oui, on parle de fait de notre travail.

Mais quand des auteurs comme Charlotte Bousquet ou Lionel Davoust, qui, cette année, ne sont pas en lice, se fendent malgré tout d'un billet sur leur blog, cela me fait chaud au cœur à plus d'un titre. Bien sûr, on a parfois besoin d'un bon coup de pied pour se réveiller ou trouver un nouvel élan, comme tout le monde. Bien sûr, tout n'est pas parfait sur Elbakin.net et nous aimerions vous proposer tant de choses en plus, ou en mieux. Bien sûr, il n'est pas question ici de vouloir se lancer des fleurs ou gloser sur nos prétendus mérites. La fantasy elle-même souffre encore d'une image pas toujours flatteuse, parfois du fait de ses propres travers, ne nous en cachons pas et ne jouons pas les victimes, (sans parler de querelles de clochers entre amateurs de tel ou tel auteur, des fans d'un écrivain en particulier méprisant le reste du genre, etc, etc...) alors, l'image que peut bien renvoyer Elbakin.net... Quelle importance ? Aucune, évidemment. Celles et ceux qui contribuent bénévolement à ce site au quotidien ne sont pas en quête d'une quelconque gloriole. Ou alors, nous avons bien mal choisi notre domaine !

Mais il n'empêche. La reconnaissance ou le crédit de certains nous touche. "Certains", ce sont aussi vous tous, nos visiteurs. Et dans le cadre d'une aventure au long cours, que nous espérons bien poursuivre encore très longtemps, il y a des moments, au cœur de la brume ou sous le crachin, où nous avons bien besoin d'étoiles pour nous guider afin d'éviter les écueils qui se dressent devant nous, que ceux-ci s'avèrent futiles et vite oubliés... ou pas.
Et si jamais tout cela devait s'arrêter du jour au lendemain – ce qui n'est pas prévu, précisons-le – simplement, parce que, après tout, « c'est la vie », alors, je vous aurais au moins dit merci. Merci pour les encouragements, les remarques – y compris critiques bien entendu – et aussi parfois les compliments que vous nous accordez.
Merci.

Maintenant, il ne va pas falloir rater notre deuxième remise de prix ! :-)

Emmanuel Chastellière (aka Gillossen).