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Peter et Susan assistent à la création de Narnia

Par Deedlit, le 31 août 2005 à 02:26

Nous continuons notre tour des interviews des acteurs de l'Armoire Magique par les interprètes de Peter et Susan, William Moseley et Anna Popplewell.

Un entretien exclusif avec deux des jeunes stars de Narnia

Le 26 août 2005 – Alors que le 9 décembre approche ainsi que la sortie du Monde de Narnia : le lion, la sorcière et l'armoire magique, les innombrables fans de C.S Lewis à travers le monde attendent avec impatience de voir prendre vie l'œuvre classique qui hante notre imagination depuis de nombreuses années. Le projet fut une énorme entreprise.

IGN FilmForce était sur place durant une partie du tournage en Nouvelle-Zélande, visitant des décors vastes et stupéfiants et assistant à la mise en place de la magie du cinéma. Le film est dans la boîte depuis déjà fin 2004, mais le long travail sur les effets spéciaux sera probablement terminé tout juste avant la date de sortie prévue pour décembre.

Aujourd'hui, FilmForce offre un cadeau spécial pour tous les fidèles de Narnia ici présents. Jusqu'à maintenant, Disney est resté très protecteur envers les jeunes acteurs, dont la plupart n'avait que très peu d'expérience au cinéma. IGN FilmForce a récemment obtenu l'opportunité exclusive de rencontrer William Moseley et Anna Popplewell, qui incarnent respectivement Peter et Susan dans le film.

IGN FilmForce : Tout d'abord, pourriez-vous me donner une petite idée sur la manière dont vous avez chacun intégré Narnia ?
Anna Popplewell : Je me suis présentée peut-être 18 mois ou deux ans avant d'être finalement choisie, le casting a donc été très long. Au départ j'étais juste venue pour une simple audition, puis quand je suis rentrée chez moi, il a fallu revenir, puis repartir et revenir de nouveau, encore et encore. Par la suite, il me semble que la première fois où j'ai rencontré Andrew, c'était lors d'une lecture où il y avait aussi William, qui joue Peter, ensuite nous sommes tous repartis. Mais au final, nous sommes revenus faire des tests devant la caméra, et nous voilà maintenant ici.
William Moseley : L'endroit où je vis est à environ une heure et demie à l'ouest de Londres. J'habite à la campagne... C'est un petit village classique et plutôt idyllique sur certains points. A la base j'étais à l'école primaire du village, ce qui est assez rudimentaire. J'étais là-bas de mes quatre ans jusqu'à mes dix ans, âge où est arrivée cette fille pour le casting de Billy Elliot. Elle prospectait autour de l'école. Elle recherchait une sorte de petit campagnard pour jouer le rôle dans ce drame de la BBC. Et j'ai fait l'affaire, vous savez ? J'étais bruyant, très bruyant – je profitais juste de la vie... couvert de bosses et le visage expressif, j'avais vraiment un air d'enfant de la campagne. Ma maman avait l'habitude de nous appeler les gosses élevés en plein air, comme les poulets... On vagabondait à travers la campagne. C'est ainsi que je suis allé aux auditions et j'ai carrément adoré faire toutes ces improvisations ; on s'était vraiment bien amusé. Je n'ai pas pu avoir le rôle parce que j'étais trop jeune pour jouer l'aîné et trop vieux pour le rôle du plus jeune, le rôle principal... Mais de toute façon, elle m'a dit : « Ok, je vais te trouver un agent » et elle m'a dégoté une toute petite agence dans Swinton, qui est à peu près à 45 minutes. C'est une petite ville. Je suis resté pratiquement cinq ans dans cette agence. J'étais toujours partant pour les rôles mais toujours recalé au final ; et c'est arrivé tellement, tellement de fois. Et malheureusement, l'agent revint un jour dans le coin pour ce film, Le lion, la sorcière et l'armoire magique, et mon agent de Swinton ne m'inscrivit pas, parce qu'elle avait peur que je ne me suicide sur place si je me retrouvais rejeté une fois de plus. Mais alors qu'elle s'en allait, l'agent s'est souvenu de moi, elle se rappelait qui j'étais... C'était vraiment flatteur. Je suis donc monté pour auditionner, et ça a continué pendant 18 mois avant que j'obtienne le rôle...
IGNFF : Comment s'est passée votre première rencontre avec le réalisateur Andrew Adamson ?
Moseley : J'ai trouvé qu'il était un peu comme Garth de Wayne's World, il lui ressemblait... je l'aimais bien ; j'aimais la façon qu'il avait de s'asseoir nonchalamment et de laisser les enfants courir partout. Ce qui était sympa aussi c'est de voir à quel point il était impliqué. Il y avait un gosse qui était plutôt du genre gênant, et Andrew, en moins d'une minute, est arrivé sur lui et l'a gentiment calmé. Ce gamin était allé à l'école dramatique et se sur-estimait plutôt beaucoup, et Andrew est parvenu à s'en débarrasser.
IGNFF : Pour Adamson, ce film est un changement plutôt radical par rapport au travail fourni pour les films d'animation. Cela a soulevé quelques interrogations sur la manière dont il allait gérer de vrais gens et non plus des ogres verts numériques.
Popplewell : En effet, je pense que tout le monde a été un peu surpris à l'idée de voir Andrew réaliser le Lion, la Sorcière et l'armoire magique, parce qu'il a une réputation dans l'animation. Le fait est qu'Andrew est merveilleux avec les gens... Ce n'est pas seulement un génie, c'est un homme très gentil. Il a vraiment su nous considérer chacun en tant qu'individus. Nous n'étions pas "les gosses", il s'est adressé à chacun de nous d'une manière différente et appropriée. C'est tout simplement un réalisateur remarquable, vraiment.
Moseley : Vous savez, c'était un défi pour tout le monde. Mark Johnson, le producteur, qui a fait Rain Man, a dit que c'était le plus gros film sur lequel il ait jamais travaillé. Chacun avait un défi à relever sur le plateau, tout le monde travaillait avec passion. J'ai bien senti qu'Andrew avait vraiment à cœur que ce film fonctionne... il y met tellement de volonté et d'affection... C'est un mélange qui marche.
IGNFF : Quelle était votre connaissance des livres avant le tournage ?
Popplewell : J'avais lu les livres quand j'avais environ sept ans, et je les ai alors relu au cours du casting. Et je les ai vraiment, mais alors vraiment adoré. Oui, j'ai grandi avec eux.
Moseley : Je ne les avais pas lu parce que, pour être honnête, je n'étais pas le genre d'enfant qui lisait beaucoup. J'étais plutôt une sorte de gosse d'extérieur. Mais je connaissais ces histoires. Je les écoutais sur des cassettes audio, j'aimais bien m'allonger sur le lit et entendre quelqu'un me raconter l'histoire. Le problème avec ça, c'est que du coup je n'en ai jamais connu que les 25 premières minutes. Je les connaissais pratiquement par cœur, mais malheureusement le reste de la bande était incompréhensible. Lorsque j'ai finalement lu les livres, j'avais à peu près 15 ans ; j'ai lu Le lion, la sorcière et l'armoire magique. J'ai adoré. C'est quelque chose d'étrange pour un garçon de 15 ans d'apprécier une histoire pour enfants. Mais c'est le genre d'histoire qui peut être lue, comprise et transmise par n'importe qui, à n'importe quel âge et n'importe quelle époque.
IGNFF : Etiez-vous obligés de connaître le livre au moment du casting ? Vous a t-on fourni certains passages ?
Popplewell : J'ai lu quelques pages quand je suis allée au casting, mais ils n'étaient pas du genre à dire « Tu dois absolument connaître le livre ». Cependant je suis sûre que cela m'a aidé, d'avoir une connaissance des personnages et de tout le reste.
IGNFF : Quelle a été votre réaction lorsque vous avez vu tous les décors pour la première fois ?
Popplewell : Lorsque j'ai vu les décors pour la première fois, j'en ai eu le souffle coupé. Roger Ford, qui en est le concepteur, est vraiment étonnant. Oui, c'est vraiment une super opportunité d'aller travailler dans des décors si immenses et si détaillés. C'est toujours aussi surprenant pour moi de voir la façon dont les choses s'allument et prennent vie.
Moseley : La plupart du temps on se demandait, mais qui sont ces gens ? Je veux dire, il y a tellement de monde ! Après sept mois et demi j'ai quand même réussi à connaître le nom de quelqu'un, et ce gars travaillait tous les jours sur le film... C'est tout simplement effrayant de voir un film si énorme, où tout le monde est toujours en train de s'affairer. La liste d'appel est longue de quatre pages.
IGNFF : Les décors ressemblent-ils à ce que vous vous étiez imaginez en lisant les livres ?
Popplewell : Eh bien, certains d'entre eux étaient pratiquement comme je l'imaginais. D'autres étaient légèrement différents, mais mieux que ce que j'avais en tête. Ça faisait juste du changement. Je crois que ce qu'il y a de sympa avec ces livres, c'est qu'ils laissent le champ large à l'interprétation. Je sais que lorsque je les lis, je pars avec une idée très précise en tête et je me dit que tel détail doit absolument y être, ou tel autre ; et les décors concrétisent en quelque sorte tout cela pour moi.
Moseley : Le point de vue d'Andrew sur les livres et tout le reste est intéressant... Ils n'essaient pas de faire un film religieux, ils n'essaient pas de faire un film à polémique. Tout dans ce film vient d'une imagination, de celle d'Andrew, de son innocence de petit garçon. Lorsque tu es un enfant, tu ne vois pas les aspects religieux. Tu essaie de préserver cette innocence. C'est d'ailleurs ce sur quoi traitent en partie les romans ; l'innocence, l'honnêteté et la vérité. Je crois que c'est ce qu'Andrew a essayé de faire et il est toujours possible de l'interpréter comme une histoire religieuse, mais j'ai l'impression que c'est l'imagination et la volonté d'Andrew qui ont surtout compté pour la création de ce monde... Heureusement il y avait assez d'argent pour donner vie à ce monde imaginaire, car parfois je me rendais sur le plateau et me disais : « C'est au-delà de mon imagination, c'est au-delà de tout ce que j'attendais... ». Et l'imagination est une chose très vaste.
IGNFF : Anna, de tous les enfants du casting, tu sembles être celle qui a le plus d'expérience dans la comédie. Donnais-tu des conseils aux autres enfants ? Les aidais-tu vu que pour la plupart c'était leur premier vrai travail d'acteur ?
Popplewell : Ils n'avaient pas joué autant que moi, mais ils n'avaient certainement pas besoin de mes conseils. Ce qu'il y a de bien avec le tournage d'un film, c'est que l'on apprend sans cesse de tout le monde et il est certain que j'ai dû en apprendre tout autant qu'eux.
IGNFF: William, avez vous appris quelques astuces grâce aux autres acteurs ?
Moseley : Tout à fait. Ce que j'ai appris avec Tilda [Swinton]... James [McAvoy] m'a aidé aussi ... – ils m'ont appris deux astuces - Tilda me disait toujours : « Tu sais, ça ne devrait pas être difficile, jouer n'a pas à être difficile. Tu dois juste y prendre du plaisir... C'est mieux d'y aller ainsi, juste d'être là et de te laisser aller. Tu ne devrais même pas avoir à te forcer le moins du monde », c'est ce qu'elle m'a dit. C'est quelque chose qu'elle a découvert elle-même au fil des années. Et ensuite James McAvoy m'a également donné une astuce, qui m'a vraiment servie, car j'ai eu un problème dans une des scènes. Ce qui est amusant, c'est que je peux monter un cheval à cru, galoper à travers le parc, je peux me battre à l'épée pendant des heures, je peux courir sur le lac gelé. Mais là je devais sourire, et c'était si étrange, sourire à l'écran. Je déteste sourire sur les photos, donc je ne souris jamais. Je trouve que cela fait trop pose, comme si je n'étais pas vraiment spontané, juste en train de prendre la pose... James m'a alors dit : "Si tu mimes une émotion, tu finis par la ressentir", puis il s'est entraîné tout seul à faire ça. Il était en train de me dire qu'il ne pouvait pas sourire face à la caméra, ou même rire ou pleurer. Il devait s'entraîner tout seul pour y arriver. Et voilà, ce sont tous les deux des gens très intéressants. J'ai même appris des choses de Mme Macready, la "mère", comme la façon qu'elle a d'apparaître soudainement... Il faut vraiment dégager quelque chose, tout bouleverser, y aller à fond. C'était un aspect très intéressant également. J'ai ainsi compris qu'il était bon pour moi de revenir en arrière et de réfléchir, par exemple à ce qui m'est arrivé auparavant, où en sont mes sentiments maintenant. Avec tous ces gens présents pour m'aider, j'ai senti que je progressais vraiment en tant qu'acteur.
IGNFF: L'ambiance était elle détendue sur le plateau ?
Popplewell : C'était vraiment une ambiance très détendue. On n'avait pas l'impression de travailler, ça ressemblait plus à une colonie de vacances.
IGNFF: Anna, avez vous beaucoup de scènes avec Tilda Swinton [ndt : Jadis, la Sorcière Blanche] ?
Popplewell : J'en ai une. J'ai seulement une scène avec Tilda Swinton.
IGNFF: Elle a l'air assez impressionnante dans le film.
Popplewell : Oui. En réalité, c'est une personne adorable, mais quand elle est dans la scène, costumée et tout ce qui va avec, j'étais plutôt sacrement intimidée par elle, ce qui correspond tout a fait à son personnage. Vous ne pouvez pas imaginer qu'une personne si chaleureuse et adorable puisse parvenir à incarner un personnage si froid. Tous ses looks sont géniaux. Le travail au niveau du maquillage et du costume est vraiment inédit et impressionnant. Et elle a une panoplie de looks très différents.
IGNFF: Et à propos de James McAvoy [ndt : Mr. Tumnus] ? C'était un choix surprenant pour certains.
Popplewell : Je pense que les gens étaient surpris parce qu'ils le trouvaient un peu jeune, mais pour l'avoir vu dans son costume mécanique et avoir travaillé avec lui sur le plateau, je ne peux imaginer un meilleur choix. C'est, encore une fois, quelqu'un de vraiment gentil et je pense sincèrement, c'est un compliment, qu'il a su faire ressortir son côté chèvre d'une façon fantastique. (Rires) Je crois que c'est vraiment un bon choix.
IGNFF: Quelle scène a été la plus difficile à tourner ? J'ai vu une pré-visualisation de la séquence de la bataille qui semblait vraiment incroyable.
Popplewell : C'était une scène assez intense. Quelque chose d'intense également était de devoir travailler dehors, car contrairement au studio cela impliquait que nous devions nous battre contre la météo et ce genre de choses. Ça devait être encore pire pour William et Skander, qui devaient beaucoup monter à cheval et se battre. Pour moi, la scène la plus sympa à tourner est celle où nous arrivons dans la maison de M. et Mme Castor, parce que malgré toutes les scènes de courses précipitées et de moments effrayants que nous venions de tourner, ce fut l'une des rares fois où Andrew a essayé de nous faire rire, ce qui était vraiment amusant. J'ai beaucoup apprécié de faire cette scène, simplement parce que c'était très marrant. Et je crois que pour moi, la scène la plus intense fut la mort d'Aslan, car l'on a réellement ressenti de grandes émotions durant les deux jours du tournage de cette scène. C'était vraiment éprouvant, mais nous étions très satisfaits une fois que ce fut terminé.
IGNFF : Etait-ce difficile de travailler face à une créature numérique comme Aslan ?
Moseley : Grâce à mon imagination, je créais Aslan, je créais les Castors, je créais les Loups... Pour moi ils étaient là. En fait vous savez, en voyant Aslan à l'écran, il s'est passé une chose des plus bizarres. Ces gars des effets numériques sont plutôt sympas. L'un d'eux est venu me voir en me faisant : « Regarde un peu ça ». C'était un lion qui descendait la rue avec deux personnes à côté de lui. J'ai dit un truc du genre : « Oh mon dieu, comment avez-vous réussi à faire faire ça au lion ? ». L'air très content de lui, en souriant, il m'a répondu : « Ce n'est pas un lion, c'est un lion numérique. Et tu connais la meilleure ? On en est encore qu'à 50% de la conception... » Mais ces mecs, ils sont incroyables. La manière dont ils créent ces animaux ! Honnêtement, j'ai cru qu'il s'agissait d'un vrai lion qu'ils avaient sorti du zoo pour le promener dans la rue...
Popplewell : C'était intéressant. Nous avons essayé pas mal de méthodes différentes. Il y avait des gens qui nous donnaient la réplique ou alors nous avions des balles de ping-pong accrochées sur des bâtons pour se faire des repères. C'était des choses variées. Au début, c'était plutôt étrange de jouer en face de rien, mais c'est devenu de plus en plus facile ; c'était une expérience nouvelle et amusante... Je n'ai pas vu le rendu final – je veux dire, j'ai bien vu la bande-annonce, mais je n'ai pas vu ce que rendaient les scènes tournées avec Aslan. Je n'ai vu que deux morceaux d'essais dans lesquels il était présent et c'était stupéfiant. On ne pourra jamais croire que ce n'est pas un vrai lion.
IGNFF : A t-il déjà été question de votre retour pour le tournage d'un autre chapitre ?
Popplewel : Pour le moment je n'en sais pas plus à propos des suites éventuelles. Je crois que ça va dépendre de ce film-ci. Le studio va sans doute voir ce qui ce passe avec celui-là avant de se décider pour une suite.
IGNFF : Et cela vous intéresserait-il de revenir tourner la suite ?
Popplewell : Oui ! Je veux dire que, naturellement, ça dépend de plein de choses, mais je serais très enthousiaste.

Article originel, par Jeff Otto


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