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Beowulf, retours de la projection presse !
Par Esdeo, le 17 novembre 2007 à 02:13
En ces temps rigoureux où le froid sévit et ne décourage pas le siège des lieux de connaissance, vos deux serviteurs ont bravé les éléments, mettant leur courage à l’épreuve pour rallier le temple du héros. Répondant à l’appel de la damoiselle Alana Chantelune, que nous remercions bien bas, c’est chevauchant son fidèle destrier ou usant de malice pour contourner l’embargo sur les transports que….
Bon …C’est donc à vélo ou dans les transports en commun bondés que les envoyés spéciaux d’Elbakin.net que nous sommes ont pu se rendre chez Warner, dont nous remercions l'hospitalité, pour assister à la projection presse de La Légende de Beowulf. Veuillez prendre en considération les presque deux heures d'heroïc-fantasy visionnées pour pardonner à l’auteur de ces lignes le début quelque peu enflammé de ce compte-rendu. Et sans plus attendre nos avis sur ce film.
Avis de Kaines
Cette adaptation relève plusieurs défis. Tout d’abord, pour Robert Zemeckis, c’est l’occasion d’aller plus loin dans sa technique de performance capture déjà mise en œuvre pour Le Pôle Express. Ensuite, il n’est guère aisé de se lancer dans l’adaptation d’une telle œuvre, Christophe Lambert pouvant témoigner que l’abîme sans fond qui guette ceux qui s’y risquent. Le parti pris peut être volontairement « réaliste » comme en témoigne le récent Beowulf and Grendel avec Stellan Skarsgard. Ici, l’adaptation est l’occasion pour les scénaristes (Roger Avary et Neil Gaiman) de proposer une relecture plutôt osée de l’œuvre.
En effet, ils se sont attachés à imaginer les passages brumeux de l’œuvre et à définir un lien entre les différents combats du héros, liant notamment le dragon à Grendel et sa mère (ils s’expliquent d’ailleurs sur ces choix dans le dossier de presse). Ainsi, il est indéniable que le film suit un fil directeur unique qui renforce sa cohésion. Sans vouloir rentrer dans les détails issus de l’imagination des scénaristes, il n’en reste pas moins que le thème central du héros s’en trouve ici bien égratigné. La profondeur de la psychologie du personnage en ressort peut-être grandie, mais force est de constater que l’on s’éloigne peut-être par ce biais des rivages de l’Héroïc Fantasy. Certains y reconnaîtront peut-être d’ailleurs la patte de Neil Gaiman.
Et ce traitement contraste avec la mise en scène qui, elle, fait la part belle au héros, à ses actes valeureux, réels ou imaginés, au sexe et à l’alcool. La vie de Nordiques semble se résumer à cela et nul doute que certains passages pourront choquer le public le plus jeune … ou le plus prude. Les combats et les scènes d’action occupent une place primordiale dans le film et sont indéniablement spectaculaires, la technique des effets spéciaux permettant des angles de vue ou des actions assez ahurissants. Il n’en reste pas moins qu’il vient parfois à l’esprit que tout a été fait pour en mettre plein les yeux, pour montrer ce dont cette technique de performance capture est capable.
Globalement, ce film est une incontestable réussite visuelle. Que Le Pôle Express semble loin … Les détails sont d’une finesse étonnante et les textures sont à l’unisson. Les mouvements sont fluides et réalistes (enfin … pour un héros comme Beowulf). Notons quelques bémols : si l’élément liquide, qui occupe une place centrale dans l’histoire, est d’un réalisme à couper le souffle, le feu est par exemple bien moins convaincant. De même, les personnages âgés sont une réussite vraiment bluffante, mais c’est loin d’être le cas pour les plus jeunes. Enfin les mouvements fluides sont incroyablement bien réalisés, mais dès qu’ils se font plus heurtés, on a parfois l’impression de voir des marionnettes ou des chevaux de bois.
Il est enfin assez difficile d’émettre une opinion sur le jeu des acteurs … Quelle part de l’interprétation leur est vraiment redevable ? Laquelle l’est à l’informatique ? Mais les voix sont absolument savoureuses, comme toujours, direz-vous, avec John Malkovich ou Anthony Hopkins. Certes, mais ici point trop de cabotinage, même pour un Hannibal Lecter complètement ivre.
Au final, ce film est une réussite. Certaines approximations techniques peuvent parfois être déconcertantes et tirer le spectateur de l’engouement provoqué, ce qui est dommage. Enfin, bien sûr, si combats, bravades, alcool et sexe vous dérangent, passez votre chemin. Mais si vous êtes amateurs de fantasy à la testostérone, vous serez comblés.
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