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Quand Philip Pullman renie Tolkien et salue à demi-mots Lewis
Par Altan, le 28 octobre 2007 à 19:01
Comme chacun sait, Philip Pullman enseigne et vit à Oxford, il est l’auteur d’une trilogie de fantasy pour la jeunesse, couronnée de succès et adaptée au cinéma. Inévitablement, le rapprochement avec J.R.R. Tolkien et C.S. Lewis est souvent fait.
Mais Pullman est mal à l’aise avec cette comparaison. Non pas pour une question de modestie, mais à l’inverse parce qu’il n’est pas en phase avec les travaux de ces derniers (surtout du premier).
Dans une récente interview, Pullman plaque le Seigneur des Anneaux en l’étiquetant comme un travail foncièrement insignifiant
en ce qu’il échoue à aborder des questions morales sérieuses. Il ajoute que pour Tolkien, fervent catholique, on a déjà répondu aux questions primordiales de la vie et de la mort. L’Eglise détient les réponses.
Quant à l’aversion bien connue de Tolkien pour les livres de Lewis qui mélangeaient sources chrétiennes et mythologiques (Père Noël et Centaures par exemple), Pullman renifle avec dérision. Tolkien était un brin puriste
avance l’auteur, dont les personnages dans son A la Croisée des Mondes incluent des hommes, des ours blancs, des sorcières, des anges (dont deux seraient homosexuels), des harpies, une terre semblable à l’Enfer ayant pour guide un sinistre batelier…
Quand Tolkien dit de Narnia qu’il est un peu irréaliste sur la nature des mythes, moi je m’en inspire de tous les côtés, tant c’est magnifique
.
Lewis est donc plus important aux yeux de Pullman, ses Chroniques de Narnia essayent vraiment au moins de confronter ces questions – de tentation, d’introspection de sa propre conscience, de foi, de courage et cetera. Narnia n’est pas une œuvre insignifiante et je la respecte. Ce que je n’aime pas, en revanche, c’est la conclusion que Lewis en donne
.
Cette dernière est marquée par l’exclusion de Susan Pevensie à cause de sa sexualité naissante (par rapport à son âge), et pour Pullman, cela gâche entièrement la série.
Un enfant prenant conscience de l’arrivée de l’attirance sexuelle, du changement de son corps, du rouge à lèvre et des bas nylon – pour Lewis c’était une chose horrible
. Pullman pense que c’était préférable pour lui d’éliminer tous ces personnages plutôt que leur permettre de mettre à profit la sagesse et la connaissance qu’ils avaient acquis à bon escient. Moi j’ai pensé que c’était mieux pour Lyra qu’elle poursuive sa vie dans le monde et continue à le faire du mieux possible
.
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