Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'est pas convaincu par cette dernière...
Auteur notamment du Cycle d'Elric et lauréat de nombreux prix, le Britannique a abordé une multitude de thèmes dans un récent entretien lié à la sortie de son dernier roman, The Whispering Swarm. Il y affirme entre autres que le monde dans lequel nous vivons actuellement est un monde à la Philip K. Dick. Selon Moorcock, des grands noms de la science-fiction comme Asimov, qui imaginaient une société technologique et militaire, des guerres spatiales et un futur rationnel et fasciste, avaient tout faux. Ce sont Dick et des gens comme Frederik Pohl et Alfred Bester qui ont incroyablement bien réussi à prédire le futur, car ils étaient intéressés par les changements sociaux, l'écologie, la publicité. Regardez Facebook, Twitter, Apple, Google... Ce sont des phénomènes à la Philip K. Dick.
D'autre part, le gain de visibilité de la fantasy ces dernières années a plutôt eu un impact négatif sur le genre aux yeux de l'auteur : Pour moi, c'est simple, la fantasy est devenue aussi fade que le reste du divertissement. Pour faire un best-seller, il faut arrondir les angles. Plus il est facile de prédire le cheminement émotionnel emprunté par un livre, plus il aura de succès. Il ajoute : Je comprends que Le Trône de Fer est différent. Il a ses dimensions politiques. J'aime beaucoup le Nain et je suis très heureux que George R. R. Martin, qui est un bon ami, connaisse un succès aussi énorme. Mais au final, c'est un soap opera. Pour avoir du succès à cette échelle, il faut obéir à certaines règles. J'ai discuté avec des auteurs de fantasy qui visent le statut de best-seller et j'ai dû leur demander "Oui, mais veux-tu être obligé d'écrire ce type de livres pour y arriver?" Entre la qualité et la réussite, faudrait-il donc choisir ?
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