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Interview de Kamui Fujiwara, auteur de Dragon Quest : Emblem of Roto

Par Aléthia, le vendredi 25 juillet 2014 à 15:00:54

kamuiLors de la dernière Japan Expo, Elbakin.net a eu l'opportunité de rencontrer Kamui Fujiwara, un grand du manga japonais.
Sa saga, Emblem of Roto, est issue de l'univers de Dragon Quest. Cette série de jeux vidéos est très populaire au Japon et s'est vendue à près de 50 millions d'exemplaires à travers le monde. Elle a quasiment existé sur tous les supports, de la NES à la Wii U en passant par la playstation 2. Cette série a marqué les esprits notamment grâce au graphisme très marqué d'Akira Toriyama (Dragon Ball) et à un univers d'heroic fantasy où dragons, monstres et héros légendaires se cotoient.
L'histoire d'Emblem of Roto se situe entre les épisodes Dragon Quest I et III. Terminée en 21 tomes, la saga culte s'est vendue à 15 million d'exemplaires dans le monde. Il nous aura fallu être patient - près de vingt ans - mais la série débarque à présent en France, chez Ki-Oon. Alors savourez avec nous ce moment rare !
Merci à toute l'équipe de Ki-Oon et à Square Enix pour ce moment privilégié.
© 1991-1997, 2006 Kamui Fujiwara / SQUARE ENIX © 1991-1997 Junji Koyanagi / SQUARE ENIX © 1991-1997, 2006 SQUARE ENIX CO., LTD. All Rights Reserved.

L'interview

Emblem of Roto s’inspire d’un jeu vidéo qui a été très marqué visuellement par Akira Toriyama. Quel effet cela fait-il de s’inspirer d’une œuvre et d’un auteur aussi emblématiques pour le monde du manga ?
Je suis un fan de jeux vidéo et des Dragon Quest et donc, avant même de me lancer dans le manga, j’avais fait pour moi-même des mini-mangas en m’imaginant comment Toriyama aurait fait s’il avait dû en faire un manga. Quand on m’a proposé de faire le manga, j’étais vraiment très heureux et sans réelle crainte particulière.
Comment faites-vous pour apporter votre touche personnelle à un univers déjà aussi riche ?
En ce qui concerne les scènes de combat, surtout, à l’époque, il y avait le manga Dragon Ball d’Akira Toriyama et j’ai étudié son style. Je voulais rajouter plus de vitesse et rendre les combats plus réalistes.
Dans Emblem of Roto, on ressent ce qui est issu de l’héritage de Toriyama et ce qui émane de votre travail. Êtes-vous satisfait du mélange de ces deux styles et univers ?
Personnellement, je ne suis jamais totalement satisfait lorsque j’achève une œuvre, donc je ne peux pas dire que je suis entièrement satisfait de cette collaboration mais en tout cas, s’il y a un point dont je suis réellement heureux, c’est qu’à travers les lettres des fans, surtout, j’ai vraiment senti que les lecteurs étaient contents de mon travail. Cela m’a rendu vraiment heureux. Lors des différents événements que l’on a pu organiser, il y a eu beaucoup de participants et j’ai vraiment senti que les fans étaient là et j’en suis très content.
Emblem of Roto a été publié il y a vingt ans au Japon. Qu’est-ce que vous ressentez quand vous y replongez maintenant, quand vous rencontrez à nouveau des lecteurs qui découvrent l’œuvre ? Comment vivez-vous ce retour en arrière ?
Ce n’est pas vraiment un retour en arrière, parce que je poursuis actuellement mon travail sur la série. Ce n’est pas fini, c’est encore mon présent et la suite est en cours.
Les techniques ont énormément changé ces dernières années, en quoi votre travail a-t-il changé ? Est-ce que cela a changé votre façon de créer un manga ?
Oui, car la grande différence est que je suis passé au numérique. Avant, je découpais des trames papier que l’on collait sur les planches. Maintenant, tout est numérique.
Emblem of Roto est proche de l’épopée fantasy comme Tolkien et ses derniers temps, on a vu l’émergence d’une fantasy plus sombre, dont le Trône de Fer est le porte étendard. Niveau manga, cela se ressent aussi avec des titres comme Übel Blatt ou Arms Peddler. Est-ce que vous envisagez de créer une œuvre dans ce style ?
La suite de Roto est plus sombre même si le concept même du monde de Dragon Quest reste assez joyeux. C’est un seinen et même si j’ajoute un côté un peu sombre, je reste dans cette fantasy plus joyeuse. Pour la suite, je n’envisage pas d’écrire un autre manga de fantasy en dehors de Dragon Quest. Ce que j’écris actuellement, l’axe sur lequel je travaille, c’est la fin du monde de la fantasy.
Au vu de votre expérience au Japon, de vos vingt ans de carrière et des retours que vous avez eu, est-ce que vous auriez pu envisager d’apporter des modifications à Emblem of Roto avant sa publication en France et si oui, lesquelles ?
Pour la publication française, je n’ai rien ajouté ni modifié de plus. Par contre, au Japon, il y a eu la version Perfect pour laquelle j’ai changé énormément de choses et la version française est basée sur cette nouvelle version.
Comment faites-vous pour travailler les scènes d’action ? Comment les visualisez-vous avant de les coucher sur le papier ?
Le manga se lit de droite à gauche donc l’action suit cette logique de lecture. Le mouvement de l’épée, par exemple, traverse la page de droite à gauche. Donc avant de commencer à dessiner, je pose devant moi une feuille vierge et j’essaie d’imaginer, de projeter l’action sur cette feuille. Et une fois que j’ai l’image en tête, je commence à dessiner. C’est ainsi que je travaille.
Avant de conclure, que pourriez-vous nous dire sur ce qui se prépare pour l’univers d’Emblem of Roto ?
Les héros de cette nouvelle saga seront les héritiers des héros d’Emblem of Roto. Soit les héritiers des héritiers de Roto. Ils devront combattre un nouvel ennemi. Cette nouvelle saga est basée sur le jeu Dragon Quest 3.

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