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Entretien : Darryl Ouvremonde et Termites Factory

Par Gillossen, le mardi 15 décembre 2015 à 18:20:54

DarrylLe mois dernier, Termites Factory se lançait avec le projet Darryl Ouvremonde.
Aujourd'hui, alors que la campagne de financement participatif se termine dans moins de 48h désormais, Olivier Peru, Rémi Guerin et Nicolas Mitric, trois des membres fondateurs du studio, ont bien voulu répondre à quelques questions. Philosophie du projet et de leur studio, poids du financement participatif dans le paysage actuel de l'édition, mais aussi avenir de la saga Martyrs par exemple... Nous avons tenté de vous proposer un tour complet de leur actualité !
Et merci encore à eux trois pour leurs réponses !

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L'entretien

Pouvez-vous nous présenter brièvement (ou pas !) le projet Termites Factory dans son ensemble ?
Rémi : En créant Termites Factory, nous imaginions que cette société serait le meilleur endroit où réunir nos compétences, où nous associer et où partager une nouvelle Aventure, celle que nous aurions décidé de vivre. Et c’est exactement ce que nous faisons aujourd’hui. Nous sommes libres de créer et d’imaginer des histoires qui nous plaisent, qui nous ressemblent, et ce sur le média de notre choix, un dessin animé, un jeu vidéo, un livre, une BD ou ce qu’il nous plaira ! Termites Factory c’est donc un studio transmédia dont la seule limite est l’imagination des gens qui viennent pour y créer des histoires… J’ai dit limite ? Et si l’imagination n’en avait pas ?!
Vous avez choisi le financement participatif pour garder le contrôle sur les aventures de Darryl. C'était impossible dans le cadre d'une publication classique ? Olivier, tu as tout de même un certain poids désormais !
Olivier : Le fait que j'ai déjà publié des romans ou des BD ne change pas grand-chose à l'aventure du roman, puisque Darryl est un livre à part pour moi. Y travailler depuis des années et y écrire le mot fin avec les autres membres du studio l'a rendu encore plus particulier et c'est ensemble, avec Rémi et Nicolas, que nous avons décidé de lui donner vie grâce à Ulule. Pour en conserver les droits et nous permettre de développer l'univers à notre gré sur d'autres supports grâce à la campagne de financement.
Un projet de financement participatif en particulier vous a-t-il inspiré ? Pour ce qui est de gérer la campagne, les paliers, les sommes demandées, etc. : Nicolas
Nous avons « étudié » beaucoup de projets sur diverses plateformes de financement (françaises et étrangères) pour bien comprendre la mécanique des contreparties et des paliers, l'animation de la campagne du premier au dernier jour, la gestion des news, les statistiques sur les meilleurs créneaux de communication, les bonus originaux à offrir aux trois « cercles » qu'il faut savoir atteindre progressivement mais le plus rapidement possible...
Mais au final, nous avons aussi laissé parler notre instinct, car il ne faut jamais perdre de vue ce qui est le plus important dans un financement participatif, c'est de transmettre avec le plus de sincérité possible ce rêve initial qui nous habitait ! Si les contributeurs sentent que vous co-créez pour et avec eux alors ils font leur ce nouvel univers narratif que vous leur proposez... Et c'est exactement ce qui est arrivé avec Darryl Ouvremonde !
Et pour parler spécifiquement d'un projet Ulule nous ayant inspiré à de nombreux point de vue, j'invite chacun à découvrir la campagne de financement « The Call of Cthulhu » 7e édition.
Vous imaginez les créateurs (en tout cas, ceux qui ont déjà un "nom"), et pas seulement les maisons d'édition comme c'est déjà souvent le cas dans le jeu de rôle et de plus en plus en SFF, adopter ce type de financement de plus en plus souvent ?
Olivier : Oui, cela me paraît évident, pas seulement pour le contact direct avec les lecteurs ou les sommes que peut générer une campagne réussie. Le financement participatif permet aussi de tenter des choses nouvelles qui ne trouveraient peut-être par leur voie autrement. Je pense que notre projet de roman illustré très épais entre directement dans cette catégorie car tel que nous comptons l'imprimer, le livre serait un OVNI probablement très dur à cataloguer ou à classer dans les rayons d'une librairie.
Et encore oui, je pense donc qu'à l'avenir, de plus en plus d'auteurs, et pas seulement de romans ou de BD, tenteront l'aventure du crowdfunding pour se lancer sur des projets risqués ou s'essayer à l'aventure éditoriale. Sans compter que cette nouvelle économie peut permettre à de jeunes talents de se faire connaître de leurs futurs lecteurs, éditeurs et libraires.
La création d'un vocabulaire propre à un univers est rarement anodine. Doit-on s'attendre à un sens caché avec tous ces Y ?
Olivier : Bien entendu :-) Rien n'est gratuit, surtout dans un roman dont le héros est apprenti journalyste. Les mots et leurs baroqueries dans l'Ouvremonde sont une des armes du métier et l'usage qu'il en fait n'est jamais anodin. Quant à l'orthographe de ce nouvel univers, elle réserve quelques surprises. En effet, dans certains mots clés, les Y remplacent les I, car le son I peut s'avérer dangereux tandis que le Y a, lui, la réputation d'avoir quelques pouvoirs magiques. Le Glyphe Y est d'ailleurs le signe qui permet d'ouvrir les portes entre notre monde et l'Ouvremonde. Ajoutez à cela des poulpiquets dont la plus grande fierté est d'appartenir à la grande famille des Malparleurs (incapables de s'exprimer sans lapsus ou contrepèteries) et vous aurez de quoi donner du travail à un philologue.
Si tout se déroule comme vous l'espérez, où aimeriez-vous retrouver cet univers dans, disons, 5 ans ?
Olivier : Au cinéma, bien sûr :-) En tant que studio, nous travaillons aujourd'hui sur un projet de long-métrage d'animation avec le studio Dwarf Labs et nous avons des opportunités de développement qui nous permettent d'envisager sérieusement l'avenir de Darryl à l'écran. Mais comme souvent, les projets audiovisuels sont très longs à mettre en place, surtout pour les œuvres fantastiques. Il va certainement falloir que nous portions le projet à l'international pour lui donner toutes ses chances, mais on est motivés.
Olivier, outre Martyrs III sur lequel tu as communiqué récemment, il y a aussi ce projet de série TV... Peux-tu nous donner quelques nouvelles à ce sujet ?
Olivier : Sur Martyrs, que les lecteurs de la série se rassurent, j'avance. C'est un livre exigeant et long à travailler sur lequel j'ai encore besoin de quelques centaines de pages mais j’espère le terminer l'année prochaine. Quant au projet d'une série télé adaptée de l'univers, malgré l’intérêt du producteur qui voulait tenter l'aventure sur le petit écran, nous nous sommes s'est vite heurtés à la barrière du budget et de la faisabilité d'une série aussi ambitieuse en France. Et puis, le fait que ce soit une série de « genre » l'exclut de beaucoup de grilles de programmation. Mais comme il ne faut jamais dire jamais, je pense que l'idée reviendra sur le feu un jour ou l'autre. La télévision française tente de plus en plus de choses nouvelles et le genre n'y a plus si mauvaise réputation qu'autrefois. Le problème du budget sera toujours là, mais s'il n'y a que ça à régler, tout devient possible.
Et enfin, que vous souhaiter pour l'année 2016 qui approche à grands pas ?
Olivier : La paix dans le monde, des rires, du chocolat, des nouvelles aventures avec les Termites et des vacances :-)
Nico : Des rêves qui se transforment en projets, des projets qui se transforment en livres, en dessins animés, en BD, en films, en jeux... Et une infinité de gens prenant un plaisir immense à plonger dans tous ces univers qu'on leur aura créés !
Rémi : Alors oui des vacances, ce serait parfait et une année qui dure le double de temps… C’est pas possible ? Bon alors un jour de plus, au moins un, on a qu’à le mettre en février, personne le verra ;-)

Propos recueillis et mis en page par Emmanuel Chastellière


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