Venise

Recouvertes par les océans, les continents ont disparu depuis longtemps, laissant le ciel et l’eau comme seul horizon et divisant en deux les peuples survivants. Le garçon vient du ciel, il a passé toute sa vie sur un dirigeable, comme toute sa communauté d’éoliens. Mais lui veut plus que le ciel et les filandreux. Il a entendu les contes des Seigneurs, et il veut voir le monde. Il veut les oiseaux, il veut des ailes. Lorsqu’il tente de s’en construire, on les lui brise, lorsqu’il tente de s’exprimer, on lui intime le silence ; nulle échappatoire sur le vaisseau volant, aucun espoir.

Jusqu’à ce jour d’arc-flot-ciel, où son dirigeable croise la route du neuvième radeau-ville… Son message jeté dans les airs parvient à une écumière qui a le même âge, les mêmes ailes brisées et les mêmes rêves fous que lui. C’est elle qui lui donne son nom, Venise, en souvenir de la plus belle des villes du Temps d’Avant.

C’est décidé, tous deux s’enfuiront, plieront le Ciel et l’Eau à leur volonté pour partir à la recherche de ce que les contes leur ont promis : Saapia, la dernière terre émergée du monde !