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Peter Jackson se confie en détails sur son futur !
Par Madlyne, le mercredi 4 octobre 2006 à 14:01:30
Tout comme George Lucas et Steven Spielberg se sont transformés en grands manitous du cinéma à la fin des années 70s, le natif de Nouvelle-Zélande Peter Jackson suit la même voie professionnelle. Il sert de flambeau sur une multitude de films qu'il ne réalisera pas, dans l'espoir d'étendre son studio de films basé à Wellington en une super production en Australie.
Entertainment Weekly a déjà rapporté dans ses nouvelles que Jackson pourrait diriger la nouvelle version du Bilbo le Hobbit ; voici une interview prolongée qui fait ressortir les détails sur tous ses projets en cours.
Interview de Peter Jackson
- ENTERTAINMENT WEEKLY : Vous et votre compagne, Fran Walsh, qui est aussi votre collaboratrice (accompagnée par la scénariste Philippa Boyens) avez disparus un moment après la sortie de Kong.
-
PETER JACKSON : En révélant Kong nous sommes sortis de près de 10 ans d'un mode de vie relativement stressant. De chaque film découle du stress et le Seigneur des Anneaux et Kong étaient des films particulièrement énormes et difficiles. Nous voulions arrêter un moment.
- Est-ce que vous et Fran êtes capables de prendre des vacances ?
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Nous sommes des cinéastes invétérés, dans le sens où une fois que l'on a commencé, les idées viennent les unes après les autres, l'excitation monte et on ne peut plus s'arrêter. Mais c'est une des raisons pour lesquelles désormais nous produisons un certain nombre de choses au lieu de les réaliser. La production est amusante et c'est moins prenant. Cela nous permet de profiter des projets sans en arriver à se taper dessus.
- Avez-vous voyagé après Kong ou en avez vous profité pour vous détendre ?
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De retour en Mai, nous avons fait une sorte de reconnaissance pour le film Dam Busters (en français Les briseurs de barrage, une nouvelle version du film de 1954 qui parle des pilotes anglais qui ont détruit des cibles stratégiques allemandes pendant la Seconde guerre mondiale). L'histoire a toujours eu un intérêt particulier pour moi depuis que je l'ai vu étant enfant. Nous avons pris l'avion pour l'Angleterre, avons visité quelques bases de la Royal Air Force et parlé à des anciens pilotes. Nous sommes ensuite allés en Allemagne et avons visité les barrages qu'ils ont attaqués et qui sont toujours là. Apparemment ils sont réparés maintenant. Nous avons été aussi en Pennsylvanie pour jeter un oeil autour de la zone éventuelle où Lovely Bones prendrait place, autour de Norristown. C'est important de travailler sur [le script d'] un film et ensuite aller visiter les sites où l'action pourrait prendre vie, car l'on ressent comme si on entrait dans le film, à un certain degré.
- Vous avez dit il y a quelques années que vous n'aviez aucune idée de la manière dont quelqu'un pourrait adapter Lovely Bones et que c'était ce qui vous avait poussé à vous y attaquer en tant que réalisateur. Quelles solutions avez-vous, Fran, Philippa et vous trouvées au terme de votre approche du script ?
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On en parle toujours. Nous avons tout juste fini ce qu'on peut qualifier d'ébauche, bien que cela nous ait pris toute une année pour l'écrire. Nous avons frappé aux portes du livre, certaines se sont ouvertes et d'autres non. Nous avons tourné en rond, dessinant les contours et traitant différents passages. Pendant un moment nous avons travaillé chacun de notre côté. Ce fut un processus important, et un processus possible uniquement parce que nous disposons d'un luxe qui est le temps.
- Est-ce une stratégie réfléchie, de ralentir un peu les choses dans votre vie ?
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Nous ne nous sommes imposés aucun délai urgent avec tous ses projets. Nous comptons prendre le temps qu'il faut jusqu'à ce que nous soyons content de ce qui sera fait.
- Vous relatez plutôt sérieusement l'histoire de deux jeunes filles impliquées dans un meurtre dans Créatures célestes, et traitez de la vie après la mort dans la comédie Fantômes contre fantômes. Quel sera le ton dans Lovely Bones, dans lequel une jeune fille de 14 ans est assassinée, et qui ensuite observe depuis le Paradis ce qui se passe en bas ?
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L'acte de brutalité dans le livre est choquant, mais il est bref et momentané. Ce n'est manifestement pas quelque chose sur lequel on peut s'attarder ou rendre explicite. C'est seulement le catalyseur. Ce qui est important dans le livre c'est la façon dont les réactions et les conséquences sont décrites. Susie, la victime, ne s'apitoie pas sur son sort. Ca ne serait certainement pas un film divertissant si elle se désole sur ce qui lui arrive. Cette fille a été assassinée mais elle repense à tout ça avec un certain degré d'ironie.
- Donc est ce qu'une partie sera en fait amusante ?
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Je ne pense pas que parce que l'on meurt et que l'on change d'endroit on perde son sens de l'humour. Je suis certain que l'humour continue, et c'est une part de l'esprit du livre. Ce n'est pas une comédie ou une comédie dramatique, mais il y aura certainement de l'ironie et une observation humoristique sur la mort.
- Est-ce que Dakota Fanning est une actrice que vous pourriez envisager pour jouer Susie ?
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Nous sommes fans d'elle. Mais nous n'avons pas réellement pensé au casting. En partie parce que nous devons attendre afin de connaître le calendrier exact [du tournage] du film. Lorsque l'on travaille avec un groupe de cet âge (des enfants de 12, 13, 14 ans) ils grandissent si vite. Dakota est formidable - bon sang elle serait très bien.
- Passons au Hobbit. Si vous signez pour le réaliser, vous allez travailler à nouveau avec New Line, tout comme MGM, pourtant vous êtes toujours en pleines poursuites judiciaires contre New Line à propos des problèmes de bénéfices. Dans l'ensemble, cela ne va-t-il pas affecter vos relations avec New Line ?
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Non, non, non, j'adorerais faire un autre film pour New Line. Et le Hobbit n'est sûrement pas impliqué dans les poursuites. Bilbon Sacquet ne travaille pas pour le département de la comptabilité de New Line, et je ne vais pas le rendre responsable de nos disputes.
- Avez-vous déjà fabriqué une reproduction quelconque pour un éventuel film sur le Hobbit pendant le SdA, ou allez vous devoir partir quasiment de zéro ?
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Il y aura une quantité raisonnable de choses à faire. Il y a deux lieux dans le Hobbit en commun avec le Seigneur des anneaux. Hobbitebourg et la maison de Bilbon Sacquet vont forcement apparaître, et Rivendell, où l'on voit les elfes dans la Communauté de l'Anneau va aussi y prendre part. Nous avons encore gardé les miniatures de Rivendell dans nos stocks, et le set de Cul-de-sac, la maison de Bilbon Sacquet, a également été sauvé.
- La plus grande version de Cul-de-sac (celle qui est assez large pour qu'Elijah Wood ait la taille d'un hobbit) vous appartient maintenant, n'est ce pas ?
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Oh oui, c'est génial. C'est la maison des invités. Je pense que si nous en avons besoin pour le film, nous n'aurons qu'à y aller et tourner dedans et ce sera très bien.
- Avez-vous changé d'avis sur la façon dont vous pourriez adapter le Hobbit alors qu'un espoir vient tout juste de surgir ?
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J'ai lu cela sur le net, ce qui m'intéresse est le fait qu'on (NdR : la MGM) parle de faire deux films le Hobbit ce qui je pense est une idée bien plus intelligente qu'un seul. Pas pour d'évidentes raisons financières pour les studios, mais du point de vue de la manière dont l'histoire est racontée, parce qu'un des inconvénients du Hobbit est qu'il est relativement léger comparé au Seigneur des anneaux. Je veux dire que le Seigneur des anneaux est une épopée, de qualité plutôt complexe, et le Hobbit, qui a été écrit 10 ou 12 ans plus tôt par Tolkien comme un livre pour enfants, est plus juvénile et simpliste. Si la possibilité d'en faire deux se confirme, cela m'intéresse davantage, car ça permet d'étendre le film. Il y a beaucoup de passages dans lesquels un personnage tel que Gandalf disparaît un bon moment. De mémoire (je n'ai pas lu le livre depuis quelques temps) je pense que cela fait référence à des réunions au Conseil blanc où des personnages comme Galadriel et Saroumane sont présents ainsi que d'autres que l'on retrouve dans le Seigneur des anneaux. Il s'évanouit mystérieusement et puis revient sans qu'on sache vraiment ce qui se passe. Il y a clairement un tas de raisons politiques qui se déroulent en même temps que l'histoire [de Bilbon], et faire deux films permettrait d'explorer beaucoup de ces zones noires. On peut le rendre plus épique et plus complexe politiquement.
- Etant donné le nombre de vos projets en cours de préparation, serait-il assez réaliste pour la MGM de dire qu'il aimerait beaucoup vous avoir à leur bord – en considérant le fait qu'ils ne vous l'ont pas encore proposé ?
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Je n'en sais rien. C'est assez étrange. Personne ne nous a encore parlé du Hobbit, donc on avance malgré ça. Nous avons fait Kong. Nous avons payé les droits de différents livres. Et nous avons payé les droits avec notre propre argent. Aucun studio ne l'a fait pour nous, nous avons donc clairement un investissement dans tout cela. En plus du fait, qu'artistiquement, il y a un tas de projets qui nous intéressent vraiment. Je ne sais pas c'est bizarre. Je veux dire que plus ils (NdR : la MGM et New Line) nous laissent en parler, plus il sera dur de nous y mettre sérieusement. On essayera forcément de s'en sortir, je le sais, mais il n'y pas grand-chose à faire contre le silence. L'intérêt du cinéaste est qu'il doit être enthousiaste et tomber amoureux du projet sur lequel il travaille. Sinon, il ne devrait pas le réaliser. Donc nous avons passé les 3 dernières années à nous investir pour les projets que nous avons sur notre ardoise en ce moment. On ne se sent pas investis par le Hobbit pour la bonne raison qu'on ne nous en a pas donné l'opportunité. Donc sincèrement je ne sais pas.
- Vous négociez pour que Weta, votre société d'effets spéciaux, puisse travailler sur le prochain film de science-fiction de James Cameron Avatar, à propos d'un vétéran seul installé sur une autre planète. Il s'agit d'un film en 3D ?
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Si j'ai bien compris ce sera en 3D. Jim en est un fan incontesté, tout comme moi. Je pense que le nouveau matériel numérique en 3D est superbe. La profondeur de champ est vraiment sympa. Et je suis un adepte convaincu du futur de la 3D, dans le sens ou cela va au-delà ce que nous voyons de nos jours.
- Et quoi de neuf concernant Temeraire ? Quel est votre intérêt pour cette série de livres ?
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Les dragons sont amusants ! Je pense aussi que la fantasy marche mieux si on y met beaucoup de réalité. C'est ce que nous avons tenté de faire à travers le Seigneur des Anneaux. On a essayé de rendre ce monde aussi historique que possible. Ce projet est génial, car il se situe pendant les guerres napoléoniennes. Donc nous pouvons exploiter toutes les possibilités, la politique, les personnages et l'esthétique de cette période. La fantasy, c'est la cerise sur le gâteau. J'adore concevoir quelque chose d'historique, mais en le décalant de quelques degrés et en y incorporant un élément fantastique. C'est une sorte de conte qui propose une alternative historique : Qu'aurait été les guerres napoléoniennes si elle avait eu un escadron composée de dragons ? Formidable ! On y retrouve la vraie armée britannique et sa flotte, mais ici on a également la Royal Flying Corps qui monte les dragons. Les livres sont remplis de personnages forts, et aussi de conflits importants car les aviateurs, ceux qui chevauchent et contrôlent les dragons, sont méprisés. Il y a un système entier de classes qui est en place. Si on est fils de bonne famille on intègre la marine, par contre ceux d'une classe inférieure finissent dans l'aviation. Les personnages dans Temeraire ont d'autres soucis que les batailles et les dragons. Tous ces détails et le côté émotionnel sont ce que j'aime vraiment dans ces histoires.
- De plus c'est un bon moyen pour s'aguerrir avant de créer Smaug, le dragon dans le Hobbit. Pensez vous que la MGM ou New Line va vous contacter pour un plan concret ou une offre ?
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Je ne sais pas. Je ne suis pas vraiment concerné parce que s'ils ne peuvent pas nous attendre et si quelqu'un d'autre réalise le Hobbit, j'irais faire la queue pour le voir. De toute façon quand un studio décide de faire un film, il n'attend pas nécessairement qu'un réalisateur en particulier se libère. J'imagine que je peux très bien soit réaliser le film, soit en profiter à sa sortie. On verra.
- Et pourquoi ne pas signer en tant que producteur exécutif ?
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Et bien c'est une possibilité. Ca ne m'avait même pas traversé l'esprit. Vous voyez, vous évoquez des choses auxquelles je n'ai même pas encore réfléchis.
Article originel, par Steve Daly, le 22 septembre 2006
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