Vous êtes ici : Page d'accueil > SdA Films & Bilbo > PJ et WETA

James Cameron, Peter Jackson et Hollywood : visions d’avenir

Par Altan, le jeudi 31 décembre 2009 à 12:19:48

Peter Jackson et James Cameron (cr. IMDB)L’un est le réalisateur d’Abyss, Titanic et Avatar, l’autre du Seigneur des Anneaux et du dernier King Kong. Ils sont les maîtres des effets spéciaux en ce début de millénaire. Ils ont tous deux bouleversé l’utilisation des technologies informatiques au cinéma.
Et pourtant, ni James Cameron ni Peter Jackson ne croient au démon du technologisme au cinéma. Au contraire. Le cinéma ne changera jamais fondamentalement. Tout sera toujours affaire de scénarios, d’êtres humains, d’acteurs, qui s’unissent pour toucher le cœur de leur public.
Regards croisés de cinéastes avant-gardistes, aux visages humains.

En discuter sur le forum

Cameron et Jackson ne sont pas esclaves de la technologie

Si je faisais Titanic aujourd’hui, je le ferais très différemment. Il n’y aurait pas de plateau de tournage de 750 pieds de long. (...) Je n’aurais pas à attendre sept jours pour décrocher un coucher de soleil parfait pour la scène du baiser. Nous la tournerions devant un écran vert et nous choisirions notre coucher de soleil réfléchi James Cameron. Mais quelle différence, au fond ? Les réalisations seront toujours humaines, l’essence du cinéma restera.
Le coût des effets spéciaux ne se réduira pas avec le temps, parce que les ordinateurs ne créent pas de belles images. Ce sont des gens qui le font. Là-bas, chez vous à Wellington, nous avions 800 personnes travaillant sur Avatar pendant les six derniers mois raconte Cameron.
Les gens considèrent les effets spéciaux comme un gadget, ils les blâment presque d’engendrer une mauvaise histoire ou un mauvais scénario pense Peter Jackson. Pour lui nous allons assister à une baisse d’intérêt pour les effets spéciaux, qui nous ont déjà montré l’étendu de leur palette créative, au profit d’un retour de l’histoire. Cameron illustre ces propos en évoquant le peu d’intérêt qu’avait eu le public pour la première et brève bande-annonce d’Avatar en comparaison de la seconde qui dévoilait bien plus nettement l’histoire.

James Cameron et Sam Worthington

La 3D ni aucune autre technologie ne constituera l’unique solution aux problèmes du marché du cinéma mondial, la technologie ne sera pas nécessairement le sauveur pense Peter Jackson. Cameron partage un avis similaire : la 3-D peut aider à définir l'idée de grand spectacle au cinéma, l'expérience cinématographique, mais je pense que le cœur de cette dernière est l'expérience de groupe. Il en prend pour preuve que la fréquentation des salles de cinéma ne baisse pas au même rythme qu’augmentent les téléchargements, les visionnages sur ordinateurs ou téléphones portables. Je suis venu à la réalisation au début des années 80 et c'était une époque de récession économique profonde. C'était une époque où la VHS prenait de l'argent aux salles de cinéma.
D’autres formes de distribution ont vu le jour depuis, et bien d’autres surgiront à l’avenir. Il reste à abaisser les barrières de défense des uns et des autres. La 3-D trouvera sa place. Comme la couleur en son temps. La couleur n’a affecté la carrière d’aucun acteur. Cameron détaille les progrès rapide de cette technologie 3-D : J'ai vu des présentations à une taille d'ordinateur portable et une taille plasma relativement modeste, le rendu était tout à fait satisfaisant (...) Je peux imaginer d’ici trois ou quatre ans un iPhone 3-D - qui n'exige pas de lunettes, sur lequel vous pouvez visionner directement un film.

Andy Serkis, Naomi Watts et Peter Jackson

Autre technologie en vogue depuis quelques années, la motion capture a éclaté avec les personnages de Gollum et de King Kong de Peter Jackson. Nos deux hommes expliquent à quel point le regard est l’élément absolument déterminant, celui qui confère l’étincelle d’humanité.
Et là encore, la capture dépend des performances d’êtres humains. Nous connaissons le travail d’Andy Serkis, James Cameron prend l’exemple de Nayteri, incarnée par une certaine Zoe : des mois de formation au tir à l’arc et aux arts martiaux pour façonner son personnage.
Pour Peter Jackson, aucune inquiétude à avoir, les acteurs ne seront jamais remplacés. Penser qu’un personnage informatisé deviendra d’une façon ou d’une autre ce que les gens préféreront regarder est une idée risible. C’est juste de la paranoïa. (...) C’est 20 fois plus cher que ce que peut coûter un acteur.

Alors, si le blockbuster devient la formule la plus sûre, pour reprendre les mots de Peter Jackson, si à mesure que s’enchaînent les succès des gros budgets, de moins en moins de risques sont paradoxalement pris, si Cameron note qu’à l’image de Potter, Transformers ou Spider-man, l’idée de faire un film à cette échelle en un seul tenant a été perdue, la fin du cinéma n’est pas pour demain.

Article de Newseek


Dernières critiques

Derniers articles

Plus

Dernières interviews

Plus

Soutenez l'association

Le héros de la semaine

Retrouvez-nous aussi sur :