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AICN sur le tournage de Bilbo, reportage n°3

Par ThinkBecca, le vendredi 18 novembre 2011 à 15:39:53

ArbreEt voici le troisième reportage de AICN sur le tournage de Bilbo, désormais intégralement traduit pour vous !
Bienvenue sur le troisième et dernière article sur Bilbo écrit alors que l'équipe se trouve à Matamata (Hobbitebourg), première étape de son périple en Nouvelle-Zélande.
L'équipe principale a passé 5 jours à Matamata, tandis que la seconde équipe s’occupait des prises aériennes et de certaines scènes mineures, avant le départ du cirque pour un nouveau lieu de tournage.

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Le reportage

Comme la vraie magie du cinéma, nous avons terminé l'avant-dernier jour avec une superbe scène de Martin Freeman incarnant Bilbo, quittant enfin Hobbitebourg et poursuivant les nains, puis avons commencé le dernier jour avec M. Sacquet revenant dans la Comté tandis que son aventure s'achève.
Début et fin en moins de 24 heures.
J'ai fait attention et mis une alerte aux spoilers en tête de l'article, mais même si je parle de la fin du deuxième film dans cet article, je ne pense pas que ce soit un spoiler gravissime. D'abord, c'est dans le livre. Et puis si vous avez vu le SDA, vous savez que Bilbo revient dans la Comté. Je fais attention à garder certaines surprises pour le film, alors je ferai attention aux spoilers dans mes articles, mais celui-ci ne devrait choquer quiconque a déjà vu les films du Seigneur des Anneaux.

Il faisait gris à Matamata, disparus les beaux ciels bleus des jours précédents. Mais en fait, ça n'a pas gâché le paysage.
En parlant de ça, après mon premier article j'ai reçu pas mal de commentaires de gens qui ont visité ou pensent visiter Matamata. C'est sûrement le lieu de tournage le plus accessible et le plus reconnaissable de la Terre du Milieu, et il semblerait que les futures générations de fans de Tolkien et du SDA vivront une expérience encore meilleure quand ils visiteront cet endroit.

J'ai réussi à coincer Dan Hennah, le production designer, pour parler de la reconstruction de Hobbitebourg, un travail colossal. Ils y étaient depuis janvier 2009, à l'époque ou Guillermo del Toro était encore réalisateur et où ils pensaient que le film serait tourné en 2012.

La pièce maîtresse de Hobbitebourg (et aussi l'une des principales raisons pour lesquelles ce lieu de tournage a été choisi il y a 13 ans) est l'Arbre de la Fête, et quand Dan Hennah et son équipe sont arrivés pour commencer à redonner vie à Hobbitebourg, ils ont trouvé un Arbre de la Fête en piteux état. Ses branches tombaient et les feuilles mourraient à cause d'une terrible sécheresse en Nouvelle-Zélande. Un traitement fertilisant d'urgence a été imaginé, quelque chose qui ne causerait pas de choc à l'arbre, mais qui le ramènerait petit à petit à la vie.
En terme de main d'œuvre, il a fallu faire appel à 6 jardiniers de Matamata chaque jour pendant ces deux dernières années, pour s'occuper de l'herbe, faire pousser les feuillages et guider les racines à nu vers les emplacements prévus. Durant les mois précédant le tournage, se sont joints à cette équipe 20 jardiniers et 15 paysagistes pour faire en sorte que Hobbitebourg ressemble... à Hobbitebourg.

Ça ne prend même pas en compte les équipes de construction qui ont réellement construit les trous de Hobbits, le pont de pierre et le Dragon Vert. Et qui plus est les ont construit pour durer dans le temps.
La dernière fois ils ont construit les trous de Hobbits et les autres structures comme des décors de film. Ils étaient temporaires non fonctionnels au-delà de ce dont les équipes avaient besoin pour travailler. Cette fois, ils ont conclu un marché avec le propriétaire du terrain pour en faire un lieu de visite officiel et durable pour les fans des films.
Quarante-quatre trous de Hobbits ont ainsi été construits de manière permanente, avec des murs porteurs, des toits étanches, etc. Le pont de pierre a été construit avec une structure en acier recouverte de véritables pierres. Le Dragon Vert est le plus impressionnant de tous car il a été construit avec une cheminée fonctionnelle, de la plomberie, de l’eau courante et tout.
Hennah m’a dit qu’ils voulaient faire du Dragon Vert un véritable pub ouvert au public, mais tout ça dépend des propriétaires, maintenant, je suppose. J’imagine tous ces mariages geeks qui auraient lieu à Matamata, les vœux échangés sous l’Arbre de la Fête, la réception au Dragon Vert… Ah, l’amour geek !

Bien qu’ils aient enlevé une bonne partie du décor (comme les chaises, les échelles et plein d’autres bidules), les trous de Hobbits resteront, et pourront être visités en toute sécurité. Ils ont même laissé les rideaux aux fenêtres.
Voici le site web pour la visite des lieux de tournage, qui a repris, je crois. Si vous êtes en Nouvelle-Zélande et êtes fan des films (FYI, si vous lisez ça, c’est le cas), accordez-vous cette faveur de visiter cet endroit.
Hennah disait qu’Hobbitebourg était le lieu de tournage le plus important dont il ait eu la responsabilité dans tous les films. Cela correspond au début de l’histoire, et s’il a bien fait son boulot, les spectateurs seront directement plongés dans un monde magique crédible. En tant que décor, Hobbitebourg crée la première et la dernière impression de chaque film se passant en Terre du Milieu, des fins et des commencements.

Et ça, c’est pas une bonne transition ? Pas mal, hein ? Je suis assez fier de moi, sur ce coup-là.

En général pendant le tournage, je me mets devant un moniteur, dans une tente loin du lieu de prise, pour ne pas être dans le champ de vision des acteurs et m’assurer que je n’entre pas non plus dans celui de la camera. Si ça arrivait, je devrais affronter le courroux de Caro Cunningham, producteur et premier Assistant Réalisateur de Peter depuis longtemps. Elle est la grande intendante du tournage, probablement la femme la plus aimée et crainte de l’équipe. Elle doit faire en sorte que la production tourne rond, et parvient à la fois à être stricte mais maternelle. Très vite, vous arrivez à un point où vous avez plus peur de la décevoir que de l’énerver parce que vous traînez dans ses pattes. Avec un peu de chance, je ferai son portrait dans un prochain article et je pourrai parler plus en détail de son rôle dans la production. Elle est l’un des rouages clé de la machine qui permet de pondre ces superbes films en Terre du Milieu.
De toute manière, je suis en général mis à l’écart quand ils filment. Je pourrais me balader pour observer les répétitions, les nouveaux décors et (mon activité préférée) profiter de la pause déjeuner pour traîner, pendant que l’équipe mange, mais pendant que ça tourne, j’essaie de me faire aussi discret que possible. C’était raté pour cette scène où Bilbo court pour rattraper les noms.

Je me suis installé avec Leith McPherson, l’une des coaches linguistique, à côté des gars du son, au sommet d’un trou de hobbit dominant la Comté. On était en bas de la colline de Cul-De-Sac et du coup, on avait Bilbo qui courait directement vers moi, son contrat avec les nains pendant de sa main droite. Il passe devant Worrywort, le Hobbit avec qui il parle pendant mon moment de gloire en tant que poissonnier, qui lui demande où il court comme ça.
On entend l’excitation dans sa voix quand il lui crie qu’il part pour une aventure, et c’est un léger changement par rapport au Bilbo du livre, qui est plutôt en train d’haleter et de se plaindre de devoir sortir de son trou de hobbit. Ce Bilbo est toujours dans le film, surtout dans la première scène où Gandalf lui demande de se joindre à la quête.
Cependant, Jackson, Fran Walsh et Philippa Boyens ont injecté à Bilbo un peu de ce jeune aventurier au cœur de ce qui semble être un paisible hobbit. De ce que j’ai vu, je pense que ça en fait un personnage plus intéressant, que l’on reconnaît bien dans le personnage incarné par Ian Holm dans la Communauté.

Le retour à Hobbitebourg est un peu plus mélancolique, bien sûr. La quête est terminée, des amis son morts et Bilbo est épuisé, sans parler du fait qu’il est légèrement traumatisé. Et puis finalement il rentre chez lui pour trouver toute cette merde sur sa pelouse ! Que accueil, n’est-ce pas ? Étant parti depuis 13 mois, Bilbo était présumé mort, et il y avait une vente aux enchères de ses possessions, ce qui rendait les Sacquet de Besace très heureux.
J’ai parlé rapidement avec Martin de ce passage, et il m’a dit qu’il voulait le jouait de manière un peu plus dure que ce à quoi s’attendait probablement Peter. Il n’aime pas voir les gens s’emparer de ses biens, et après un périple difficile, il n’est plus le même hobbit paisible que celui qui avait quitté son logis. C’était l’idée de Freeman, en tous cas, et de ce que j’ai vu pendant le tournage, Jackson était d’accord que lorsqu’il revendique ses biens, ça devrait être fait avec plus de caractère que ce qu’on pourrait attendre.
Il ne crie pas et ne cogne pas les idiots qui l’entourent, mais il est clairement plus fort et plus sûr de lui qu’il ne l’était auparavant.

Hobbitebourg s’est révélé un endroit très populaire pour les gens venus visiter le tournage. J’ai pu voir quelques amis d’Austin, tandis que Burnie Burns et Brandon Farmahini, de Red Vs. Blue’s, sont venus pour quelques heures avant d’aller à la Convention Armageddon à Auckland. D’autres jours, plusieurs familles de la fondation Make-A-Wish sont passées et c’était quelque chose, de voir les regards de ces gamins quand ils ont pu voir Hobbitebourg. La visite du premier ministre de Nouvelle-Zélande, John Key, a fait la une des journaux. En fait, ils ont tenu une conférence de presse durant laquelle Jackson et Key ont annoncé que Wellington accueillerait la première de Bilbo le Hobbit en novembre. Je n’ai pas pu rencontrer le premier ministre, mais j’étais là quand il est arrivé avec toute son équipe et les types des services secrets. C’est le plus près que je me sois jamais trouvé des grands du monde de la politique. Toutes les bonnes choses ont une fin, et c’était le cas pour mon séjour à Matamata. Mais comme pour Bilbo, mon voyage ne faisait que commencer.

Au déjeuner, Bridgette Yorke, la chef d’Unité de Production, et l’équipe travaillent sur les lieux de tournage ont distribué à chaque membre de l’équipe un paquet contenant des cartes, des clés et des informations détaillées sur le prochain lieu de tournage. Je dois dire que c’est un moment plutôt excitant. Ca donnait un peu l’impression d’être dans une télé-réalité, puisqu’on avait une vague idée d’où on allait, sans avoir aucun détail avant de recevoir ce paquet avec une adresse et une clé à l’intérieur.

Parlons maintenant du portrait d’un membre de l’équipe. Je ne pouvais pas quitter Hobbitebourg sans mettre Heather McMullan sous les feux de la rampe. Si vous avez lu mon article précédent, vous vous rappelez peut-être qu’elle est celle qui m’a posé mes pieds de hobbit. Heather, maître de tout ce qui a des pieds poilus, et personnellement responsable des pieds du Bilbo de Martin Freeman. Ça, c’est Heather avec des oreilles de Hobbit (du genre de celle de Frodo. Je sais qu’elles ont l’air elfiques, mais apparemment Frodo a de très petites oreilles). Venue du Nord de l’Angleterre, Heather a étudié chez Madame Tussaud ( !?!) à Londres, avant de débarquer dans l’hémisphère Sud pour être responsable des pieds sur le tournage de Bilbo le Hobbit. A Londres, elle travaillait sur des perruques pour des pièces de théâtre, et avait été engagée sur le dernier Harry Potter pour s’occuper des cheveux des Gobelins de Gringotts.

Je garde d'Heather l'image d'elle, assise, une paire de pieds ramollo posés sur ses genoux, une aiguille dans une main et une touffe de poils dans l’autre. Elle passe des heures chaque jour à greffer des poils sur des tas de pieds de hobbits. En quelques coups d’aiguille, elle commence à insérer de véritables poils humains dans de la peau en silicone. Quand elle a vraiment la pression, elle dit qu’elle est capable de préparer une paire de pieds de hobbits complète (orteils, jambes et tout) en moins de 90 minutes. Si elle ne colle pas des poils sur des pieds, Heather vérifie l’état de ceux de Martin Freeman, guettant toujours le moindre accroc ou la moindre déchirure dans la silicone. S’il manque un doigt de pied (qui ne peut pas être masqué avec un peu de boue ou de poussière), elle en a quelques uns de rechange. Voilà, c’était Heather. Et c’en est fini de Matamata. C’était joli, Hobbitebourg. Ça va me manquer… mais l’aventure continue.
Restez dans le coin pour un article sur le prochain lieu de tournage, sur lequel il y aura des magiciens, des nains et des chevaux !


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