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AICN sur le tournage de Bilbo le Hobbit, reportage n°5

Par ThinkBecca, le vendredi 9 décembre 2011 à 16:44:23

AICNL'aventure se poursuit.
Après vous l'avoir bien entendu résumé aussitôt l'article en ligne, voici la traduction complète du cinquième compte-rendu "en direct" du tournage assuré par le site américain AICN. De quoi vous remettre à jour en attendant le sixième, qui n'est toujours pas arrivé depuis la semaine passée !
Bonne lecture.

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Le reportage

Bon retour en Terre du Milieu ! Voici un nouvel article écrit depuis les Falaises Denize (aka Mangaotaki Rocks) avant que nous partions pour le prochain lieu de tournage (qui sera plutôt sympa, je dois dire).

Cette journée était vraiment à part comparée au reste du tournage. En général, on sort dans la nature pour tourner dans les paysages locaux, et c'est pour ça qu'une grande partie de ce que j'ai vu du tournage montre des gens qui courent. Avec la lumière qui change vite, et les nuages qui se déplacent rapidement, la météo n'est pas très coopérative, et il est difficile de filmer autre chose que des prises courtes. Même pour le plus aventureux des réalisateurs, ça donne envie de retourner à l'abri d'un studio.
Cependant, avoir une véritable scène dramatique tournée avec ce genre de toile de fond, même pour un film de pure fantasy, ajoute une sensation de réalité qu'un décor de plateau ne peut tout simplement pas reproduire. Pas à 100% en tous cas. Prenez les Dents de la Mer. Tout repose sur le tournage en conditions réelles (et les migraines qui en ont découlé), pour en faire un film crédible.
Du coup c'était un réel plaisir de passer une journée de tournage de Bilbo le Hobbit sur place mais sans passer notre temps à courir. Enfin, tout ce qu'on a tourné à Cul-De-Sac c'était plus calme aussi, mais c'était surtout de petits morceaux de scènes.

La scène qu'on tournait ce jour-là était un vrai travail sur les personnages, puisque Thorin et Gandalf passent d'une conversation amicale à une querelle.
J'ai compris que ça allait être différent quand ils ont filmé des gros plans, où l'on voyait à peine le paysage en fond car l'attention était portée sur le drame, pas sur les décors. Mais l'introduction de cette scène est un plan large dans le pur style du Seigneur des Anneaux, donc ne vous inquiétez pas. On voit toujours beaucoup la Nouvelle-Zélande tandis que les 13 nains, Bilbo et Tall Paul traverse des roches sur leurs chevaux et poneys, en direction de la colline où se trouve la ferme abandonnée, ou du moins ce qu'il en reste.

Deux Technocranes géants ont été installés pour filmer cette action, l'un pointé sur le groupe tandis qu’ils chevauchent, et l'autre les filmant lorsqu'ils passent, puis dézoomant et s'élevant pour montrer ce vers quoi ils se dirigent. Voir ces monstres en extérieur, je dois avouer que c'était plutôt marrant. Entre les prises, l'équipe devait courir pour ratisser l'herbe et dissimuler les traces de sabot des chevaux. Il se fait tard, et l'idée est de trouver un endroit acceptable pour camper, mais Gandalf veut continuer et rejoindre le conseil d'Elrond, à Fondcombe.

Cette scène repose entièrement sur Thorin, et c'était ma première occasion de voir Richard Armitage construire une interprétation complexe du personnage. Thorin est un nain borné, un vrai meneur, mais suffisamment intelligent pour écouter les conseils de Gandalf. C’est un homme à l’âme torturée, dans cette scène. Son ressentiment profond à l’égard des elfes (il est persuadé que ceux-ci ont trahi ses ancêtres en ne les aidant pas quand ils en avaient besoin) le tiraille dans un sens, mais son respect pour Gandalf le pousse dans l’autre sens.
Sir Ian a dû être présent pour cette scène, puisqu’il était nécessaire d’avoir une interprétation complète pour les deux hommes, alors il a passé la journée comme il le fait la plupart du temps : debout sur une plateforme a environ un mètre du sol. Peter filmait surtout à distance moyenne, au-dessus des épaules (ou derrière l’épaule pour les plans de Thorin vu par Gandalf, pour être exact) alors il ne devrait pas y avoir besoin de retouche numérique.
Armitage fait un super boulot pour donner vie aux états d’âme de Thorin. L’expression sur son visage n’est pas celle de quelqu’un qui a pris sa décision. Gandalf le presse d’aller quérir l’aide d’Elrond, pour le bien de la quête. Au lieu de réagir comme un général impassible, Armitage pèse le pour et le contre, en majorité en réaction aux mots de Gandalf, pas dans sa propre réflexion personnelle.
En d’autres mots, il manifeste cette lutte sur son visage, donnant à Thorin la profondeur que j’espérais. Je suis sûre qu’instinctivement Armitage aurait tendance à le jouer de manière bornée, et il le fait, mais il ajoute une couche de véritables émotions.

Je me demandais comment ils allaient gérer les disparitions de Gandalf, qui arrivent toujours aux pires moments dans le livre, avec un magicien qui dit « Ok les gars, bon courage, je dois filer ! ». Ça ne marcherait pas trop dans le film, même si on a une meilleure idée d’où Gandalf s’enfuit. Dans ce cas précis, le départ de Gandalf a un fort impact émotionnel. Il laisse les nains et Bilbo derrière lui, ce dernier étant particulièrement inquiet du départ de leur magicien. Reviendra-t-il ? Personne ne le sait.

On a aussi fêté l’anniversaire de Peter là-bas. Il est venu travailler ce jour-là sans se faire remarquer, jusqu’à ce que les nains ne le surprennent avec leur cadeau… un calendrier les montrant chacun leur tour dans une position suggestive. Imaginez ça comme un calendrier des dieux du stade, mais au lieu d’avoir les rugbymen, on a des nains dans les positions langoureuses les plus ridicules possibles. Je connais certains fans sur Twitter qui tueraient pour jeter un coup d’œil à ce calendrier. J’ai découvert récemment qu’il y a avait tout un tas de groupies de Richard Armitage et Aidan Turner sur les réseaux sociaux.

Wow, il était court cet article !

Maintenant, tournons-nous vers le membre de l’équipe à l’honneur : il s’agit d’Eric Saindon, de Weta Digital !
Je savais déjà que je finirais par faire un portrait d’Eric parce qu’il apparaît dans ma routine quotidienne au moins une douzaine de fois. Je n’ai pas l’habitude qu’il y ait d’autres Eric autour de moi, alors quand quelqu’un dit mon prénom, je pense automatiquement qu’il s’adresse à moi.
Plusieurs fois par jour, Eric, le superviseur des effets visuels sur le tournage, est amené à intervenir, et chaque fois je me retourne comme un idiot en pensant qu’on m’appelle moi. En fait, il n’y a pas longtemps, Peter Jackson cherchait Saindon pendant une répétition en appelant « Eric est là ? Où est Eric ? » Il m’a regardé et j’ai haussé les sourcils dans le genre « qui, moi ? » et il a dit « Pas ce foutu Eric-là. Où est Eric Saindon ? »

Eric fait partie de la famille depuis la Communauté, et a été assez sympa pour venir faire un tour dans la tente des effets visuels, sur le tournage, ce qui m’a donné un bon aperçu des écrans, des protections contre le vent, la pluie et le soleil, et surtout une super discussion. Il a commencé sa carrière avec l’un des pires (il l’admet) films Star Trek (Insurrection), mais s’est retrouvé embrigadé dans la famille Weta Digital sur le SDA et y est resté pour Kong, Avatar, et maintenant Bilbo le Hobbit.

Alors, que fait Eric dans la photo ci-dessus ? Il est à l’intérieur d’une ferme abandonnée que je présenterai dans le prochain article, et ce que font Saindon et sa super équipe (Seb Abante, Kevin Sherwood, Brian McMillin et Adam Harriman) c’est surtout essayer d’obtenir le maximum d’informations à propos des lieux et décors de tournage. Ci-dessus, c’est Eric qui prend des photos de tout le tournage, chaque morceau, chaque endroit, pour pouvoir construire une réplique numérique de l’environnement si besoin est. Parfois il sait qu’il doit recréer un accessoire ou un bout de mur, un rocher ou quoi que ce soit d’autre, parfois il l’ignore, mais veut quand même en garder une trace.

La plupart du temps, c’est Eric, Sev ou Adam qui font ce travail pendant que Brian manipule un appareil de scan 3D appelé Leica. Quand vous voyez ces petites bandes orange sur un fond vert ou sur un rocher, c’est pour cet appareil. Brian ou Adam utilisent généralement ces bandes comme des marques, notant leur localisation dans le Leica et scannant l’intégralité du site. Ils finissent par accumuler une tonne de données, des 0 et des 1 qui représentent une modélisation 3D de toute la zone scannée.

Eric m’a dit qu’il pouvait prendre ses photos en haute résolution et simplement les plaquer sur cette modélisation pour recréer le site de tournage dans une qualité quasi photographique, ce qui facilite le travail numérique, de retraits et de créatures en images de synthèses (comme les Wargs, par exemple). Ça l’aide aussi à recréer numériquement certains accessoires pour les rendre aussi proche que possible de l’accessoire réel, en cas de besoin.

Étant donné que la plupart de l’équipe Weta Digital présente sur le terrain est américaine, on a un peu transformé la tente des effets spéciaux en ambassade américaine, discutant de comment on allait fêter Thanksgiving, comment des choses toutes simples nous manquent, comme les magasins ouverts 24/24, les consignes, la véritable cuisine mexicaine, l’internet illimité et ces autres trucs américains.
Alors je vais tricher un peu, et ajouter quelques photos des gars, même si c’est le portrait d’Eric, pour montrer un peu d’amour à l’égard de son équipe, un groupe de mecs géniaux. Il manque juste Brian, mais c’est parce que j’ai une super photo de lui et moi dans un hélicoptère que je garde pour un prochain article.

Le prochain article nous éloigne de Mangaotaki Rocks pour visiter une terre sacrée des Maori.

A très bientôt pour ce nouvel opus, les gars !


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