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AICN sur le tournage de Bilbo - 1

Par ThinkBecca, le jeudi 3 novembre 2011 à 13:36:31

AICNNous en avons déjà parlé lors de l'annonce puis de la mise en ligne de ce premier article.
Mais après une version résumée, voici la traduction complète de ce premier compte-rendu sur le tournage de Bilbo le Hobbit. Si le langage employé peut sembler volontiers "relâché", sachez que c'est le parti pris et le ton habituel du site AICN et non pas une fantasy de notre part.
Sur ce, et en attendant le suivant, bonne lecture !

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Le reportage

Salut les morveux ! Ici Quint, en direct des terres sauvages de l’île Nord de la Nouvelle-Zélande. J’ai été plutôt discret concernant ce voyage dans l’hémisphère sud, et je m’en excuse, mais il le fallait.

Voilà ce qu’il en est. Je lance une nouvelle rubrique régulière, temporaire, que j’ai intitulée « An Unexpected Journey » (Un Voyage Inattendu) parce que c’est exactement de quoi il s’agit. Il y a un peu plus d’un mois, un email est arrivé me demandant si ça m’intéresserait de me joindre au tournage de Bilbo pour l’intégralité de ce qui était filmé sur place, et donc passer deux mois en Nouvelle-Zélande au sein de l’équipe, pour rédiger leurs aventures, difficultés, réussites et autres tribulations tandis qu’ils voyageaient dans tout le pays pour tourner des morceaux du diptique cinématographique, adaptation de la préquelle du Seigneur des Anneaux. Comme Winston Zeddemore nous l’a tous appris, la réponse à ce genre de questions est toujours OUI 
Qualifier Bilbo le Hobbit de préquelle ne sonne pas très juste, cependant. Ce n’est pas un film réalisé pour engranger de l’argent comme cela se fait avec des franchises au succès absurde. Comme le savent la plupart des lecteurs de Tolkien et des êtres humains de plus de 7 ans, Bilbo a surgi de la plume de JRR Tolkien avant le reste. Il y a beaucoup d’histoires de la Terre du Milieu, mais Bilbo est un choix logique. Cette grande aventure nous permet de retrouver certains de nos lieux et personnages préférés tout en étant une histoire à part.
Le tout premier endroit que nous avons visité est Matamata, Waikato, Nouvelle-Zélande – île du Nord, autrement dit, Hobbitebourg.

Magnifique, n’est-ce pas ? Aussi grandiose que ça ait l’air sur les photos ou dans les films, il y a quelque chose de surréaliste, un sentiment d’humilité à se tenir SUR Cul-De-Sac, à regarder la Comté. J’adore les (bons) effets spéciaux, et j’ai beaucoup de respect pour les artistes numériques qui bossent pendant des heures, des jours, des semaines et des mois dans des salles obscures pour que nous puissions voyager en Grèce Antique, à Pandora, ou passer quelque temps avec les dinosaures de Jurassic Park, Gollum, César ou autres, mais s’il restait le moindre doute que le réel l’emporte, il a été effacé avec le bêlement des moutons, les chevaux qui hennissaient, le vent qui soufflait et la fumée qui commençait à s’échapper des cheminées des trous de hobbits, ornant le paysage verdoyant de la vallée qui s’étendait sous mes pieds.

Et quand je dis verdoyant, c’est vraiment VERT. Dans ces pâturages de l’ île Nord de la Nouvelle-Zélande, l’herbe fait penser au Magicien d’Oz en Technicolor. Elle est tellement vive qu’elle fait presque mal aux yeux.
Mais on sait tous que la Nouvelle-Zélande est magnifique. Maintenant, plus personne n’en doute. D’ici fin décembre, vous aurez eu votre content d’images de paysages incroyables, alors que j’aurai voyagé sur les lieux de tournages (et en particulier quand j’arriverai sur l’île Sud). Mais parlons de ce qui se passe réellement à Hobbitebourg.
Réveil à 5h15, ce qui m’a à peine laissé le temps de me doucher et de me rendre présentable avant les 40+ minutes de route entre mon hôtel à Hamilton et le lieu de tournage, en plein milieu des collines verdoyantes de Matamata.
Après avoir passé la sécurité, je me suis retrouvé sur une petite route de poussière et de cailloux, suivant les indications pour le parking de l’équipe. Effectivement, le paysage était beau et Tolkienesque, mais ce n’est que lorsque j’ai passé un virage et vu le légendaire pont de pierre qui mène au Dragon Vert que j’ai vraiment réalisé où j’étais.
Ce sentiment s’est intensifié en arrivant au camp de base, perché au-dessus de Cul-De-Sac, avec une vue sur Hobbitebourg et sa douzaine de trous de Hobbits dispersés sur des arpents de vertes collines, et cet énorme arbre (celui de la fête de Bilbo), planté en plein milieu de tout cela.
L’équipe était en train d’installer une grue sur le sentier qui mène à Cul-De-Sac, pour les premières images tournées à Hobbitebourg depuis dix ans. A cause de l’étroitesse et de la pente du chemin, l’équipe a du assembler une partie de la grue en bas. Ca a pris du temps, mais après un moment, la porte de Cul-De-Sac, ronde, verte, si familière, s’est ouverte en grinçant pour laisser passer un visage encore plus familier.
Mâchonnant une tartine à la confiture, Frodo Sacquet est sorti tranquillement, a sautillé jusqu’en bas des marches jusqu’à la boîte-aux-lettres, a pris son courrier et est rentré.

AICNQue fait Frodo dans Bilbo le Hobbit ? Je ne veux pas spoiler, mais je peux dire que Frodo est une partie de ce qui fait la transition entre Bilbo et la Communauté de l’Anneau. En fait, la prise suivante s’est faite au-dessus de l’épaule d’Elijah Wood en train de planter un écriteau devant Cul-De-Sac : « No Admittance Except On Party Business ». Vous devez sûrement avoir une petite idée d’où situer ça dans l’histoire.
Martin Freeman a remplacé Ian Holm, qui a tourné toutes ses scènes et gros plans à Londres. Ils passaient parfois des prises qu’ils avaient déjà tourné pour se rappeler ce qu’ils avaient déjà fait, et les aider pour la cohérence du film. Peter et son équipe l’ont fait pour ces prises avec Elijah, et j’ai pu voir Ian incarner Bilbo à nouveau. C’était assez extraordinaire, en fait. Voir un gros plan de Ian, portant la perruque, la veste et les Oreilles pointues m’a fait sourire.
Même si je n’en ai pas parlé à Elijah, je pense que ça voulait dire beaucoup, pour lui, que ce soit Martin qui joue ces scènes avec lui. Freeman a même un peu adopté la façon de parler de Ian Holm pour ces scènes, et son interprétation de Ian Holm était tellement bonne que je me suis demandé plus d’une fois si la voix que j’entendais était celle enregistrée de Ian, ou la voix réelle de Martin. Dans ce genre de situations, en général une scripte ou l’un des coaches linguistiques lit le texte, et bien que cela marche parfaitement, il y a quelque chose de magique lorsqu’on entend l’artiste lui-même. Comme je l’ai dit, je n’en ai pas parlé à Elijah, mais je pense qu’il a apprécié que Martin ait fait ça pour lui.
Leur conversation tourne autour de Gandalf, et en particulier si Bilbo pense que Gandalf viendra. Bilbo dit « Il ne raterait pas une occasion de faire exploser ses pétard. Il va en faire un vrai spectacle, tu verras » et Frodo sourit en disant qu’il va aller le surprendre en l’attendant en embuscade et en sautant depuis un talus comme un enfant à Noël. Quand je dis « sauter » ce n’est pas une exagération à but illustratif. C’était un véritable aperçu du Frodo avant l’Anneau que nous avons rencontré dans la Communauté.
Après que Frodo est sorti du cadre, il y a un plan très large sur la Comté dans toute sa gloire ; le Dragon Vert et le moulin en plein milieu.

De ce que j’ai compris, cette scène sera la transition vers le “60 ans plus tard” où l’on voit le jeune Bilbo assis devant Cul-De-Sac, fumant la pipe d’un air heureux et faisant des ronds de fumée lorsque Gandalf arrive et lui parle de l’aventure qu’il a en tête.
Au déjeuner, j’ai croisé un Elijah aux yeux écarquillés et souriant, qui prenait visiblement plaisir à être de retour à Hobbitebourg et à retrouver ses pieds poilus. Il s’est éloigné à toute vitesse et je lui ai dit « où croyez-vous aller comme ça ? » Sa réponse : « je retourne à Cul-De-Sac, mon ami ! »
J’ai dû rejoindre les costumiers pour me préparer à mon cameo le lendemain, mais je suis vite retourner sur le lieu de tournage. On tournait la même scène, et cette fois avec un plan serré sur Frodo. Bien que ce fût un plan plus serré que la première fois, il permettait tout de même de rendre le paysage derrière lui. Je veux dire, c’est bien pour ça que nous sommes venus ici au départ, alors je n’allais pas voir le tournage de beaucoup de gros plans ou d’autres scènes insérées. Dans le cas présent, il s’agissait d’un plan centré sur Frodo, avec le Grand Arbre derrière lui.
Voir les images de Ian en tant que le Vieux Bilbo, c’était de la folie, mais rien à voir avec le fait de voir Elijah incarner Frodo avec ses pieds poilus en chair et en os. J’ai plutôt bien appris à connaître Elijah durant ces 13 dernières années, et c’était vraiment surréaliste de parler à Frodo. Pas Elijah. Frodo. En réalité je ne parlais pas à un ami mais à un personnage de fiction, d’autant plus que cette impression était amplifiée par le fait de le voir dans Hobbitebourg.

Je dois parler des troupeaux. C’est la première fois, lors d’un voyage à l’étranger, que j’ai dû cocher la case « oui » à la question me demandant si j’ai été en contact avec des animaux d’élevage, sur le papier à l’arrivée. Toutes les formes de troupeaux étaient présentes sur le tournage. Il y avait même une vache rebelle qui a décidé qu’elle n’aimait pas cette histoire de cinéma lors de la première prise, et qui s’est enfuie à toute allure de Hobbitebourg.
C’était assez marrant, en fait. J’ai compatis pour la production qui a du s’arrêter, mais depuis mon promontoire (rappelez-vous, j’étais au sommet de la colline qui dominait Hobbitebourg toute la journée), c’était très amusant de voir cette vache courir le long du chemin entre les trous de hobbits, avec ce pauvre assistant qui courait plusieurs mètres derrière elle, essayant désespérément de la rattraper.
Il y avait toutes sortes d’animaux sur le tournage, des chèvres au coqs, en passant par les cochons, les bœufs, les chevaux et chacun avait un assistant qui s’assurait qu’ils soient nourris, abreuvés et paissent tranquillement dans l’herbe verte de Matamata. Ils sortaient vite du cadre dès que l’on tournait des images.
Peu après avoir tourné la scène avec Frodo, le son très reconnaissable de pales d’hélicoptère s’est fait entendre. Il tournait autour de nous. Visiblement, quelqu’un l’avait engagé pour nous survoler et prendre des photos du tournage.
Une ou deux heures plus tard, un petit avion mono-moteur a fait la même chose, effectuant un vol bas et circulaire. J’ai remarqué que les photos sont arrivées sur le Net peu de temps après. L’équipe était ennuyée, non pas parce que le monde découvrait Hobbitebourg, mais parce que les hélicoptères et les avions apparaissaient toujours dans les images, et que le bruit des moteurs gâchait les prises, obligeant la production à s’arrêter jusqu’à ce qu’ils s’éloignent… ce qui pouvait prendre longtemps s’ils faisaient un tour complet.
Il s’agissait donc d’une intrusion gênante, d’autant plus frustrante quand on pense qu’ils attendaient déjà le moment où la lumière serait bonne, pour avoir le bon nuage ou attendre qu’il disparaisse en fonction de la prise précédente…
C’en est arrivé au point où le producteur, Zane Weiner, m’a demandé de prendre une photo de l’avion afin que l’on puisse essayer de trouver son numéro sur la queue de l’appareil. J’avais un objectif 18mm-55mm sur mon appareil photo (ce qui signifie que c’est un objectif court avec lequel on ne peux pas zoomer beaucoup), alors j’ai couru chercher mon sac, j’ai pris mon objectif 200mm et je l’ai mis en place, mais trop tard. L’avion était déjà reparti. Zane voulait que je vous avoue que j’ai manqué à mon devoir sur cette tâche. Et lors de ma première journée sur le tournage, en plus.
Voilà une journée de tournage de Bilbo le Hobbit. Un jour de passé, encore deux mois !

Avant de conclure cette article, j’aimerais ajouter un petit paragraphe où je parlerais d’un membre de l’équipe. Si Dieu le veut, je pourrais le faire dans chaque article, afin de vous présenter tous ces braves gens avec qui je passe mes journées. Ce sont les héros anonymes de la réalisation d’un film, alors je pense qu’on devrait parler d’eux.
Pour commencer, on parlera de Kiran Shah.

Si vous avez regardé les bonus dans la Version Longue des films du Seigneur des Anneaux, vous devriez reconnaître le nom de Kiran. C’est un personnage très apprécié sur le tournage. C’est un acteur, cascadeur et doublure pour la taille. Dans le Seigneur des Anneaux, il a doublé Elijah Wood, mais avant il avait déjà une carrière fantastique. Par exemple, il est dans les Aventuriers de l’Arche Perdue… c’est le type qui apporte les dates empoisonnées à Indy et Sallah. Il doublait Short Round dans le Temple Maudit, et était un personnage dans le Légende de Ridley Scott (Blunder), il connaissait même Stanley Kubrick.
De ce qu’il m’a raconté, il a un peu connu Kubrick, mais même en ayant des liens amicaux avec le maestro, ça ne l’a pas aidé lorsqu’il a débarqué sur le tournage de Eyes Wide Shut pour une petite visite. Stanley l’a vu et a dit « Kiran, dehors ! » On sait tous que Kubrick n’aimait pas qu’il y ait trop de monde sur ses tournages, et c’est la petite anecdote de Kiran sur le sujet.
Il a aussi dit que l’illustrateur / designer du SDA et de Bilbo, Alan Lee, a dessiné les personnages pour Légende, et a même dessiné le personnage que Shah a fini par jouer afin qu’il lui ressemble trait pour trait. Shah estime qu’il a eu le rôle grâce à Lee car il se rappelle que lors de l’audition, il a vu Ridley Scott être surpris lorsque Shah est entré dans la pièce, regardant le dessin du personnage, puis Shah à nouveau.
Dans Bilbo le Hobbit, Shah retourne à ses pénates habituelles, en faisant craquer l’équipe (et en rendant visite aux journalistes cinéma geeks) entre deux prises, et en doublant des hobbits. Sur la photo ci-dessus, il attend pour doubler le Bilbo de Martin Freeman, ce qui explique pourquoi ses yeux sont maquillés à l’inverse d’un raton laveur. Il existe un masque en silicone du visage de Bilbo, qu’il mettra lorsque Bilbo doit être filmé de près pour avoir les bonnes proportions. Shah incarnera aussi un Gobelin, et c’est plus qu’un Bonheur de le fréquenter. D’où le fait qu’il soit dans l’inauguration de cette chronique consacrée aux membres de l’équipe. Mon prochain article parlera de mon cameo lors d’un marché Hobbit devant le Dragon Vert. Il y a un acteur de cette scène, Leroy, dont je suis particulièrement impatient de vous parler. Il a d’immenses talents, et même ça, c’est un pléonasme. Je pense que cet article arrivera dans quelques jours, mais le fait de prendre mes propres photos suppose un peu de travail de tri.
Je sais que les marquages du site sont énervants. Je les déteste, vous les détestez, alors j’essaie de les rendre le plus invisibles possibles. Si je vois que plusieurs sites reprennent ces images sans nous citer ou mettre un lien vers notre site, les prochaines photos auront un marquage plus visible. Alors ne soyez pas des crétins. Je m’en fiche si vous utilisez ces images, mais mettez un lien vers ce site, ok ? Ne gâchez pas tout pour tout le monde.

Vous en saurez davantage bientôt ! Ça va être deux mois de folie ! Oh, et bon anniversaire à Peter Jackson ! Merci de m’avoir laissé rejoindre le cirque le temps d’un numéro, monsieur !


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