Vous êtes ici : Page d'accueil > Fantasy > Romans Fantasy > Tétraméron
Tétraméron
Titre VO: Tetrammeron
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : José Carlos Somoza (Proposer une Biographie)
En excursion scolaire dans un mystérieux ermitage aux abords de Madrid, une collégienne découvre Tétraméron, une société occulte qui se réunit une fois l’an pour raconter des histoires énigmatiques toutes plus terrifiantes — ou édifiantes — les unes que les autres. Après avoir écouté les contes cruels des quatre membres, elle devra relater le sien, rite initiatique obligé pour entrer dans ce cercle obscur et très privé ; et quitter pour toujours les rives de l’enfance.
Critique
Par Gillossen, le 21/04/2015
Intrigant, entêtant, inquiétant…
Les adjectifs que l’on pourrait accoler à cet ouvrage pour tenter de le définir ne manquent pas. Et cette plongée entre enfance et noirceur, quand les deux n’apparaissent pas inextricablement liées au fil des pages, se révèle également des plus efficaces.
Il n’est pas uniquement question ici de frissonner. José Carlos Somoza va bien au-delà, dans les pas d’une héroïne aux allures parfois d’Alice au Pays des merveilles (des terreurs ?). Il faut dire que la couverture de l’ouvrage s’avère on ne peut plus explicite à ce niveau. Heureusement, le propos de l’auteur, lui, se montre un peu plus subtil, tantôt féroce, tantôt patelin.
Peu à peu, son héroïne perd pied, se laissant troubler par les différents récits de cette société secrète de conteurs, elle-même réagissant comme l’enfant qu’elle demeure, encore plus du fait de ses doutes et de la colère qui l’envahit parfois. De conte en conte, toujours plus diaboliques mais pas forcément de plus en plus réussis (si certains sortent clairement du lot, d’autres paraissent tout de même quelque peu vains), l’auteur nous invite aussi à réfléchir sur la littérature et le pouvoir d’évocation de celle-ci. Comment quelques mots soigneusement agencés peuvent suggérer tant de choses ou bien faire naître la peur la plus primale au plus profond de nous au détour d’une phrase…
Somoza évite aussi l’écueil de la métaphore trop appuyée, voire de l’interprétation platement psychologique, si présente lorsque l’on évolue dans le domaine du conte, si l’on met de côté bien sûr le prénom de son héroïne, Soledad (solitude…). L’histoire reste en permanence au cœur du récit, au gré de ses mystères et de ses références, parfois évidentes, souvent plus fines qu’il n’y paraît.
On vous conseillerait bien de le lire dans le noir, à la bougie, quand la nuit dissimule tous vos repères dans ses replis ouatés, mais le moindre souffle risquerait bien de vous faire sursauter… Ouvrage aux rouages parfaitement huilés, à la petite musique si difficile à oublier, Tétraméron fait partie de ces lectures à part qui permettent à toutes celles et ceux qui oseront sauter le pas de vivre une expérience étrange et certes un peu bancale, mais surtout bien différente.
7.5/10
Discuter de Tétraméron sur le forum.
Dernières critiques
- Pomegranates † critique v.o.
- Le Trésor de Davy Jones † critique jeu
- Trois Soeurcières † critique roman
- Peines de mots perdus † critique roman
- Serviteur des Enfers † critique roman
- L'Etoile du soir † critique roman
- La Confrérie des effraies † critique roman
- Sous la porte qui chuchote † critique roman
Derniers articles
- La sélection fantasy 2023 de la rédaction d'Elbakin.net
- The Winter King : bilan de la saison 1
- La Roue du Temps, bilan de la saison 2 !
- Les lauréats du prix Elbakin.net 2023 !
- Nominations des prix Elbakin.net 2023 du meilleur roman fantasy !
Dernières interviews
- La parole aux maisons d'édition - 2024, nous voilà !
- Bilan 2023, l’année fantasy des libraires
- Un entretien avec François Baranger
- Un entretien avec Joan Mickelson
- Une tasse de thé avec Chris Vuklisevic