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Stormdancer
ISBN : 978-235294790-5
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Jay Kristoff (Proposer une Biographie)
On disait éteinte la race des griffons, ces créatures mythiques menées par les danseurs d’orage. Pourtant, Yukiko et son père reçoivent l’ordre d’en capturer un pour le cruel shogun des îles de Shima. Contre toute attente, ils y parviennent, mais Yukiko se retrouve perdue dans une forêt sauvage, avec pour seule compagnie un griffon mutilé qu’elle nomme Buruu.
Unis dans l’adversité, la jeune fille et l’animal s’entraident. Yukiko serait-elle la véritable danseuse d’orage, ultime espoir du peuple ?
Critique
Par Gilthanas, le 04/11/2014
Le Japon, du steampunk, une héroïne forte, des créatures mythiques, et une rébellion. Voilà en substance comment résumer Stormdancer, de Jay Kristoff. Et ce n’est pas moi qui le dis, mais Patrick Rothfuss en personne.
Premier tome d’une trilogie, Stormdancer nous relate les aventures de Yukiko, qui fait partie avec son père du groupe de chasse du shôgun, maître des îles de Shima. Chargée par leur seigneur de ramener un griffon à la capitale, alors que cette race de créatures mythiques est supposée être éteinte, elle va se retrouver plongée au cœur d’un vaste complot visant à tuer son seigneur, et à libérer le pays de l’empire du nocif « lotus sanguin », une plante qui alimente les nombreuses machines construites par la Guilde.
Malgré un pitch original, Stormdancer n’évite pas les écueils que l’on retrouve dans de nombreux premiers romans d’une série, à savoir une longue et parfois fastidieuse mise en place du décor. C’est d’autant plus dommage que l’univers planté par l’auteur est très intéressant, et bien construit. On regrette cependant, pour les non-initiés à la culture japonaise, les nombreux aller-retour entre le texte et le glossaire (bienvenu) qui se trouve à la fin de l’ouvrage. Mais passées les cent cinquante premières pages, le livre révèle enfin son potentiel, et emmène le lecteur au cœur d’une aventure menée tambour battant, ponctuée de retournements de situation inattendus.
Plus que son héroïne, la grande force du récit de Jay Kristoff réside vraiment dans l’univers qu’il a construit. Fortement inspiré du Japon du shogunat Tokugawa, le monde de Yukiko est mâtiné d’une couche steampunk crédible, qui renforce sa profondeur et lui permet de s’écarter des poncifs et des archétypes que l’on retrouve souvent dans les mondes d’inspiration japonaise. Le rôle joué par la Guilde, qui contrôle le pays en sous-main par des moyens de coercition et de propagande très efficaces, permet de découvrir une institution aux mœurs corrompues. Corruption qui se reflète d’ailleurs sur le paysage : l’usage intensif du « lotus sanguin », plante à tout faire, détruit petit à petit les îles de Shima, et la présence de plus en plus forte des hommes et de leurs cultures a entraîné (du moins le pense-t-on) une disparition des créatures magiques qui peuplaient autrefois ces territoires.
Yukiko, aidée du Savoir lui permettant de communiquer avec les animaux par la pensée, se liera d’amitié avec Buuru, un des derniers griffons. L’histoire tourne autour de la relation entre ces deux personnages, et comment ils parviennent à s’apprivoiser l’un l’autre. Jay Kristoff fait ici preuve de maîtrise, en montrant comment cette relation fait évoluer, inconsciemment, le comportement de ces deux héros, et la manière dont ils ne forment plus qu’une seule entité, Arashi-no-odoriko, la danseuse d’orage (et voilà enfin l’explication du titre !).
Enfin, Stormdancer se veut aussi porteur de messages, plus précisément de deux. Le premier, celui du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et à ne pas subir les mensonges et l’oppression d’une minorité qui les réduit en esclavage. Le second, qui est à mon sens mieux amené, est celui de la corruption de l’action humaine sur la nature, et la perte de magie (au sens propre comme au figuré) qui en découle. Si vous êtes sensibles à ces thématiques - mais comment ne pas l’être ? -, le livre de Jay Kristoff devrait vous ravir.
Finalement, bien qu’il n’échappe pas aux défauts d’un roman d’introduction, Stormdancer constitue un bon roman, avec plusieurs niveaux de lecture. Les éléments originaux apportés par l’auteur lui donnent un véritable cachet, et il ravira certainement nombre de ses lecteurs.
7.0/10
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