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Saevus Corax Deals With the Dead

Tome 1 du cycle : Saevus Corax
ISBN : 978-031666890-3
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : K. J. Parker

Il n’y a pas de formation officielle pour faire de la récup’ après les batailles. Il faut juste ramasser les choses au fur et à mesure. Épées, armures, flèches - et les corps, bien sûr.
Au fil des ans, Saevus Corax a raflé beaucoup de choses. Certaines lui ont rapporté de l’argent, d’autres ne lui ont apporté que des ennuis. Mais c’est un métier, et il faut bien s’occuper des morts.
Une autre chose que Saevus a enterré est son passé. Malheureusement, il n’y est pas totalement parvenu.

Critique

Par Luigi Brosse, le 28/01/2024

On pourrait couper court à cette critique en disant que K.J. Parker est égal à lui-même. En effet, Saevus Corax Deals with the Dead rappelle beaucoup ce que l’auteur a pu écrire précédemment, notamment les trois tomes de sa trilogie Siege. Au point d’ailleurs qu’ils partagent le même univers, une version ancienne et fantasy de notre monde, mais à des périodes différentes. Corax se passe plusieurs centaines d’années plus tard et se contente de quelques clins d’œil, donc il n’y a pas d’obligation de lecture.
Pour ceux ne connaissant pas la patte Parker, on pourrait résumer en disant qu’il met en scène des protagonistes qu’on pourrait gentiment qualifier de crapules affables pour rester poli. Clairement ce ne sont pas des héros, mais la question reste posée si on peut parler d’anti-héros pour autant, tant ils tendent à vouloir à tout prix échapper à ce qui leurs arrive (à première vue en tout cas). Quoi qu’il en soit, en bon représentant du genre, Saevus Corax (Corbeau Sauvage en latin, évidemment un pseudonyme) est détestable. Mais, en même temps, on ne peut qu’être séduit par sa gouaille, sa pétulance, son don pour attirer (ou créer) des catastrophes et pour s’en sortir tout aussi facilement.
Parker est également coutumier du fait de briser le quatrième mur. Mais la technique est utilisée ici abondamment, ce qui combiné à un roman à la première personne, donne un ton très particulier au roman. En effet, Saevus vous jurera ses grands dieux qu’il a décidé de vous dire la vérité, toute la vérité sur la Grande Guerre de Sirupat (en tant que témoin et participant aux évènements), mais il ne faudrait pas oublier pour autant une entame vantant la beauté d’un beau mensonge. Lecteur, que (ou qui) vas-tu croire ?
Enfin ce ne serait pas du Parker si on ne baignait en permanence dans le cynisme et l’humour noir : mécanisme de défense (voire de survie) pour Saevus, justifié par un univers s’acharnant sur lui, et réduisant à néant ses espérances d’une vie sans vagues. Cela donne lieu évidemment à des dialogues savoureux et caustiques, mais également à des échanges plus philosophiques bien qu’assez sombres avec le lecteur. Tom Holt a indiqué précédemment qu’il était au plus près de ses propres expériences et vision du monde lorsqu’il utilisait son pseudonyme de K.J. Parker. Cela semble encore plus notable que d’habitude ici, certains passages semblant directement influencés par les confinements de la pandémie. Quand tu regardes l’abîme…
Revenons à quelque chose de moins lugubre. On l’aura compris, le passé de Saevus va le rattraper. Néanmoins, il va falloir pas mal de péripéties avant d’en savoir plus. Et c’est sans doute un des points forts du roman, on est sans cesse bousculé d’un coté à l’autre de la carte : caché dans un coffre, enchainé à un mat ou au fond d’un cachot. Le roman rebondit en permanence, enchainant les coups du sort et les retournements incroyables. Le rythme aide à la suspension d’incrédulité et ce n’est vraiment que sur la toute fin qu’on pourrait se plaindre de quelques retournements un peu trop improbables s’il ne fallait laisser la place à l’acte deux.
Les personnages secondaires – il n’y en a vraiment que deux qu’on puisse qualifier de la sorte – sont en retrait, voire un peu falots. Alors qu’il y avait sans doute moyen d’en faire quelque chose de plus. Par ailleurs, si vous avez des souvenirs où Parker s’appesantit sur comment marche une catapulte ou sur la meilleure façon de produire une corde, vous serez ravi de savoir que la tendance de ce genre de détails est à la baisse dans ce tome. C’est plutôt positif.
Bref, l’introduction vous l’avait déjà assené : c’est un roman de K.J. Parker. Ce n’est sans doute pas son plus ambitieux, mais cela reste divertissant, pour peu que vous appréciiez l’auteur. Sombre, cynique, roublard, on continuera volontiers l’aventure avec Saevus, vu que la trilogie a été publiée avec un mois d’intervalle entre chaque tome.

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