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Les terres du couchant

ISBN : 978-271431133-7
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Gracq, Julien

En 1953 Julien Gracq entreprend un roman qui se situe comme Le Rivage des Sjrtes dans cette zone rêveuse où Histoire et Mythe, imaginaire collectif et destins individuels s’entrelacent.
Il y travaille pendant trois étés. Travail lent, hésitant, suspendu en 1956 pour écrire Un balcon en forêt et dont témoignent les quelque 500 pages manuscrites du fonds Gracq à la Bibliothèque Nationale. Le texte que nous publions est très proche d’une version définitive, même si aux yeux de l’auteur il n’a pas trouvé sa forme dernière.
On est toujours tenté de présenter la publication posthume d’une oeuvre comme une découverte sensationnelle, qui change l’image établie d’un écrivain. Pourtant, ce récit ne bouleverse pas la vision que nous pouvons avoir de l’oeuvre de Gracq. Mais il la complète d’une manière significative et nécessaire. Il conduit à une compréhension plus intime, plus précise, de l’écrivain, des chemins qu’il emprunte, de son regard sur le monde et de son imaginaire.
Ce constat, suffisant sans doute pour présenter ce texte au lecteur, n’est pas pourtant la raison première de sa publication. Ce qui compte le plus, c’est la singularité de ce récit qui trouve ses péripéties dans les incidents de la route et dont la narration se confond tout naturellement avec la vie des chemins et des saisons. Ce manuscrit trouvé dans une malle, et qui pour Gracq était une étape, est pour le lecteur un de ces beaux cadeaux que l’histoire littéraire offre parfois à la postérité.

Critique

Par Gillossen, le 31/12/2015

Il y a désormais près d’un an, j’entendais parler de la parution d’un inédit de Julien Gracq par l’intermédiaire d’un tweet des éditions Mnémos. Depuis, j’ai eu l’occasion de le lire mais aussi de changer de continent avant d’avoir eu le temps de me pencher sur la critique, et d’entendre ensuite Jean-Philippe Jaworski en parler en faisant qui plus est référence à un très bon papier. J’ai aussi eu le temps de me dire que je n’aurais que peu de chances de faire aussi bien avant de laisser l’ouvrage reposer dans un coin pendant plusieurs mois… 
Mais il était donc grand temps de se confronter à la question avant la fin de l’année ! Avec Les Terres du couchant, Julien Gracq nous entraîne en tout cas sur la route le temps d’une histoire qui se veut évidemment avant tout une longue métaphore sur la condition humaine à l’aube d’un terrible conflit. Il est évident que nous n’avons pas affaire ici à un roman de fantasy comme on l’entend communément aujourd’hui. Et pourtant, l’ouvrage, posthume donc (et abandonné des années durant), flirte ouvertement avec le genre, à l’image du syncrétisme du cadre de cette histoire. D’autant que Gracq admettait sans problème avoir été marqué par sa lecture du Seigneur des Anneaux. Les liens existent donc et l’imaginaire a toujours été une notion importante à ses yeux. 
Ce qui ne fait pas pour autant de ce roman au parfum d’inachevé un représentant du genre, c’est un fait. Dans l’absolu, il serait même “moins fantasy”, si l’on peut dire, qu’Au château d’Argol. Ce qui ne devrait pas vous empêcher pour autant de vous pencher dessus à l’occasion, ne serait-ce que pour retrouver la plume si travaillée de l’auteur, qui réussit pour autant à éviter toute lourdeur en s’adressant avant tout à l’intelligence de ses lecteurs, sans sacrifier quoi que ce soit à la beauté de ses décors ou à la variété de ses sources d’inspiration. 
Pour autant, l’expérience tout autant que l’ouvrage conserve un caractère incomplet, ce qui pousse à s’interroger tout de même sur les motivations de l’éditeur, peu importe toutes les raisons qu’il a pu mettre en avant pour justifier cette publication. Même si son atmosphère demeure l’une de ses forces principales, celle-ci ne peut pas tout et le récit évoque parfois une collection de vignettes collées les unes à côté des autres, sans le subtil liant qui fait toute la différence. Les terres du couchant n’en demeure pas donc une expérience de lecture, comme l’on en croise rarement ces dernières années, qu’il soit question de fantasy ou pas. Prenez-le comme un pont. A ce titre, la note ci-dessous ne veut pas dire grand-chose, évidemment… L’essentiel demeurant de le lire si vous tombez dessus. 

8.0/10

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