Vous êtes ici : Page d'accueil > Fantasy > Romans Fantasy > Les Fantômes de Harvard


Les Fantômes de Harvard

ISBN : 978-208151809-4
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Serritella Francesca
Traduction : Scheuer Tiphaine

Acceptée à Harvard, Cadence Archer décide de s’installer sur le campus alors que ce choix menace de détruire sa famille. Car c’est dans la prestigieuse université que son frère aîné a mis fin à ses jours, l’année précédente, après avoir développé une schizophrénie. Cady ne peut se résoudre à continuer de vivre sans savoir ce qui a poussé cet étudiant de génie à se suicider. Avec pour seul élément un cahier bleu empli des gribouillages obscures d’Eric, devenu paranoïaque et en proie aux hallucinations, elle enquête sur les ultimes mois de sa vie. Plus Cady avance, plus ses soupçons augmentent. Puis, elle-même commence à entendre des voix…

Critique

Par Nephtys, le 31/05/2021

Avec ses multiples thèmes, les Fantômes de Harvard amène une réaction intéressante : comment arriver à parler de maladie, de mort et de deuil dans un roman ? 
Bien entendu, il n’y a pas de réponse magique à cela. Roman fantastique où le surnaturel finit par faire irruption dans le réel, les Fantômes de Harvard nous met dans la peau de Cady en proie au deuil d’Eric, frère aimé et adulé mais diagnostiqué schizophrène.
Cady se donne pour mission de suivre les traces d’Eric. Les suivre au sens figuré, en entamant ses études à Harvard comme son frère avant elle, mais aussi au sens propre en décidant de revivre les derniers mois d’Eric pour comprendre la raison derrière son suicide.
Mais Harvard est un endroit étrange, exigeant et peuplé de fantômes comme nous le découvrirons au fil des pages…
Le lien avec le surnaturel est ténu, l’autrice préférant s’attacher à la description des troubles mentaux et de la schizophrénie, et du quotidien des personnes aidantes. Un quotidien qu’a du vivre et subir Cady avec toutes les émotions diverses et violentes que cela implique. Le ton se veut intime, personnel, face à des sujets extrêmement durs. Malheureusement, cela ne se fait pas sans maladresses : si aucune description d’un trouble mental comme ici la schizophrénie, d’un handicap ou d’une maladie ne saurait être complète et précise pour la simple et bonne raison que ces épreuves se vivent différemment selon les personnes touchées (de même que pour leur entourage), plusieurs choses coincent. Ici, la schizophrénie donne l’impression de n’être rien de plus qu’un outil scénaristique étiré sur le long terme, qui permet maladroitement de gagner du temps et des pages sur les véritables enjeux du récit. L’héroïne entend les voix des fantômes, BAM elle pense tout de suite devenir schizophrène comme son frère avant elle. C’est assez soudain, caricatural et artificiel dans la manière dont l’autrice a traité le sujet, tout du moins je l’ai ressenti comme tel. L’accent est mis sur les traits “grossiers” que l’on attribue à la schizophrénie, mais présentés comme une liste trouvée sur doctissimo.
Encore une fois et j’insiste, là on parle de ressenti et je ne connais pas le vécu de l’autrice avec cette pathologie. Ce n’est pas un jugement de valeur de sa vie ou de son expérience, mais de la manière dont une représentation dans un roman peut frapper en bien comme en mal.
Concernant le fantastique et les fantômes, là encore le lecteur reste sur sa faim : plusieurs portraits de fantômes nous sont présentés à diverses époques. Ils ne manquent pas d’intérêt, mais peinent à se relier à l’histoire principale. Ajoutons une histoire d’amour un peu spéciale, pas forcément traitée au mieux et des rebondissements assez ahurissants, et on termine le roman avec une impression des plus mitigées.
On doute à plusieurs reprises de l’endroit où l’autrice veut nous amener, alors que les péripéties s’enchaînent et semblent  tomber du ciel lorsque cela est nécessaire.
Roman maladroit mais capable de pousser à la réflexion sur le questionnement des représentations, les Fantômes de Harvard maîtrise trop peu chacun de ses aspects pour laisser une véritable empreinte dans l’esprit du lecteur. Il se lit néanmoins plutôt vite, si l’on est curieux.
Reste une certaine déclaration d’amour à Harvard et à la vie sur ce campus un peu particulier où Francesca Serritella a elle-même fait ses études.

5.5/10

Discuter de Les Fantômes de Harvard sur le forum.



Dernières critiques

Derniers articles

Plus

Dernières interviews

Plus

Soutenez l'association

Le héros de la semaine

Retrouvez-nous aussi sur :