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Les Centaures

ISBN : 978-295394476-1
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Lichtenberger, André

Aux centaures la plaine luxuriante, aux faunes la forêt centenaire et aux tritons l’océan infini.
Protecteur des Trois Tribus et gardien des animaux, Klévorak, le roi du peuple aux six membres, maintient la paix entre tous, imposant sa loi. Mais celle-ci vient d’être violée, et voilà que les eaux se déversent du ciel crevé et que la race impie des hommes, frères du froid et de la mort, menacent l’équilibre de la nature…
Pris entre la mer salée, immense et terrible, et les glaives de bronze des écorchés, les centaures et leurs frères vont devoir faire un choix.

Critique

Par Gilthanas, le 27/05/2018

Les éditions Callidor viennent-elles d’exhumer du passé le premier roman français de Fantasy ? Si la question mérite d’être posée, elle ne doit cependant pas occulter ce qui fait que l’œuvre d’André Lichtenberger est aujourd’hui rééditée : la qualité de sa prose et la poésie qui s’en dégage. Car encore une fois, l’éditeur nous livre un roman magistral.
On y suit l’histoire des Centaures, que Klévorak dirige selon la loi ancestrale. Son peuple a imposé aux autres espèces une loi rigide mais juste, garante de l’ordre. Et dans cette préhistoire fantasmée, les « maudits » sont l’espèce à craindre, celle qui s’adapte aux changements climatiques et tuent les autres animaux pour son confort et son plaisir. Très vite, le lecteur se rend compte qu’il s’agit des Hommes. Et la première chose qui frappe, c’est la modernité d’un récit qui date du début du siècle dernier. L’auteur nous dépeint des hommes qui n’hésite pas à soumettre leur environnement pour leur développement. Ce n’est pas un roman épique que nous livre ici l’auteur, bien que le texte recèle quelques morceaux de bravoure, mais plutôt le récit de la fin d’un règne, d’une époque : les centaures laissent leur place de race dominante aux hommes, et avec eux disparait un certain âge d’or. Les créatures « magiques », comme les tritons et les faunes, disparaissent avec eux, au profit des humains qui réduisent en esclavage certaines espèces (on a ici le cas très intéressant de la domestication du cheval du point de vue des centaures).
Si l’environnement décrit par André Lichtenberger nous transporte, les personnages qui nous accompagnent durant notre périple sont aussi attachants et moins manichéens que de prime abord. Ainsi, Kalida, qui sera à l’origine de bien des bouleversements, et qui prend une direction différente de celle qu’on l’on était en droit d’attendre aux vues du déroulement de l’intrigue. Ou encore Pirip, faune lubrique et philosophe, dont le changement personnel reflète celui du monde qui l’entoure. Enfin, Klévorak, chef courageux, qui fera tout pour sauver son peuple sans aller à l’encontre de la loi suprême. Naram, seul humain nommé du récit, voit son évolution occultée par le fait que le récit se fait du point de vue des centaures. Il serait intéressant de vivre la même histoire de son point de vue.
Finalement, Les Centaures est un roman sublime, aussi bien sur le fond que sur la forme (les illustrations qui accompagnent le texte sont évocatrices et immersives). Chacun sera sensible à la poésie et la nostalgie qui se dégage du texte. On referme l’ouvrage avec la volonté de croire que tout cela fut vrai, car c’est tout simplement beau, de cette beauté irréelle qui nous marque à vie.

9.0/10

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