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Léopard noir, loup rouge
Titre VO: Black Leopard, Red Wolf
ISBN : 978-073522017-1
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : James, Marlon
Traduction : Esquié, Héloïse
Pisteur est bien connu pour ses talents de chasseur: “Il a un nez”, dit-on.
Engagé pour retrouver un garçon mystérieux disparu trois ans plus tôt, Pisteur enfreint sa propre règle consistant à toujours travailler seul lorsqu’il se retrouve dans un groupe à la recherche du garçon, un groupe plein de personnages inhabituels avec leurs secrets, y compris un homme-animal polymorphe appelé Leopard.
Pisteur suit l’odeur du garçon - d’une ville à l’autre ; dans les forêts denses et à travers les rivières profondes - mais lui et sa nouvelle bande sont attaqués par des créatures désireuses de les détruire. Alors qu’il lutte pour sa survie, Pisteur commence à se demander qui est vraiment ce garçon ? Pourquoi a-t-il disparu depuis si longtemps ? Pourquoi tant de personnes veulent-elles l’empêcher de le retrouver ? Et peut-être la question la plus importante de toutes : qui dit la vérité et qui ment ?
Critique
Par Gillossen, le 09/02/2019
Black Leopard, Red Wolf n’est pas un roman comme les autres, à plus d’un titre.
Tout d’abord, tout simplement, car il s’agit du nouveau livre de Marlon James, auteur jamaïcain de Brève histoire de sept meurtres, ouvrage qui avait notamment décroché le prestigieux Booker Prize en 2015. Un auteur loin d’être donc affilié généralement à la fantasy. D’ailleurs, si le présent roman a déjà une date de sortie en français, en 2020, chez l’éditeur habituel de l’auteur, Albin Michel, ce ne sera pas dans la collection Albin Michel Imaginaire, mais Terres d’Amérique. James, dès la fin 2015 justement, annonçait quant à lui vouloir faire avec sa trilogie - car ce sera une trilogie, quoi de plus fantasy ? - un “Game of Thrones africain”, un raccourci qu’il regrette presque aujourd’hui mais qui voulait avant tout témoigner de son ambition et de sa volonté d’ancrer sa fantasy dans un certain réalisme, une certaine âpreté. Là où le roman se distingue de la masse, c’est justement par son cadre et son univers, à savoir des territoires (essentiellement) d’Afrique subsaharienne, fantasmés, un monde en tout cas maître de son histoire et de son destin, et débordant par ailleurs de magie.
Et nous voilà donc lancés dans un récit qui n’a pas grand-chose à voir avec le Trône de Fer, certes ; pas de luttes intestines (interminables…) entre maisons, pas de dizaines et de dizaines de personnages, un rythme parfois assez lent (on se demande même quelle tournure va bien prendre cette histoire après un ou deux chapitres)… Mais c’est bien ce rythme, et ce même dès les premières pages, qui nous plonge dans toute la richesse de cette histoire. Un ton, une façon de raconter, sans forcément avoir recours à un vocabulaire soutenu, mais où chaque mot semble à sa place, tout simplement. Un verbe vibrant, saisissant, alors que plus d’un passage se révèlent assez crus, terre-à-terre, mais toujours terriblement humains.
Sur le fond, on pense parfois à Gene Wolfe (à David Zindell, aussi, un peu, mais sans la naïveté habitant bon nombre de ses personnages, du moins quand il s’illustre en fantasy), avec ce narrateur roué dont on peut remettre en question la fiabilité, le tout saupoudré de roman d’apprentissage et surtout d’une bonne pincée de mythes et légende. Pisteur n’est pas forcément le protagoniste principal le plus attachant qui soit, mais la toile dans laquelle il se retrouve pris, les figures singulières qu’il croise au cours de son voyage, s’avèrent on ne peut plus captivants pour le lecteur, très vite emporté dans un monde vivant, tangible, riche, oui, répétons-le.
Notons que Marlon James a déjà annoncé que les tomes 2 et 3 de sa trilogie nous raconteraient en fait la même histoire que ce premier volume, mais en adoptant un point de vue différent, et qu’il ne compte pas dévoiler qui dit la vérité, y compris plus tard. Il nous reviendra donc à nous, lectrices et lecteurs, de choisir quel passage emprunter, quelle clé glisser dans ce verrou. En l’état, Black Leopard, Red Wolf (évidemment, j’avais pour ma part un biais favorable, avec un titre pareil) incarne un très beau roman de fantasy, porté de bout en bout par une imagination puissante et sûre de sa force.
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