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Le Prieuré de l'oranger

ISBN : 978-237876037-3
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Shannon, Samantha

La maison Berethnet règne sur l’Inys depuis près de mille ans. La reine Sabran IX qui rechigne à se marier doit absolument donner naissance à une héritière pour protéger son reinaume de la destruction, mais des assassins se rapprochent d’elle…
Ead Duryan est une marginale à la cour. Servante de la reine en apparence, elle appartient à une société secrète de mages. Sa mission est de protéger Sabran à tout prix, même si l’usage d’une magie interdite s’impose pour cela.
De l’autre côté de l’Abysse, Tané s’est entraînée toute sa vie pour devenir une dragonnière et chevaucher les plus impressionnantes créatures que le monde ait connues. Elle va cependant devoir faire un choix qui pourrait bouleverser son existence.
Pendant que l’Est et l’Ouest continuent de se diviser un peu plus chaque jour, les sombres forces du chaos s’éveillent d’un long sommeil… Bientôt, l’humanité devra s’unir si elle veut survivre à la plus grande des menaces.

Critique

Par Gillossen, le 17/12/2019

Si le roman de Samantha Shannon a connu une très belle sortie outre-Manche, la parution française du Prieuré de l’oranger chez De Saxus a été savamment orchestrée par l’éditeur, qui a mis, euphémisme, les petits plats dans les grands. Une large communication sur les réseaux sociaux, un roman disponible en version brochée ou cartonnée (et pas de découpage), une mini-tournée française pour l’autrice… 
Autant dire que toutes les sorties fantasy de l’année, même parmi celles présentées comme majeures, n’ont pas droit à un tel traitement. Même si, malheureusement ou pas, tout n’est pas question de mérite dans l’édition, on peut toutefois dire qu’il y a des romans de qualité nettement plus douteuses qui se sont parfois vus mis en avant ! 
Pourtant, Le Prieuré de l’oranger constitue, en bonne partie, une lecture de facture très classique pour les habitués de la fantasy épique (dragons, vous avez dit dragons ?). On retrouve ainsi quasiment tous les ingrédients du genre, y compris les plus utilisés depuis des décennies. La dimension homosexuelle d’une partie de ce qui touche aux relations amoureuses des personnages n’a elle-même rien de bien extraordinaire ces dernières années. D’autres autrices et auteurs ont exploré ces aspects-là et dans le cas présent, pas sûr que les lecteurs seraient vraiment passionnés par exactement la même histoire que celle dépeinte ici, mais entre deux protagonistes de sexe opposé. Cela dit, c’est mené là encore avec une vraie subtilité et sans surligner inutilement le propos. 
Si l’on met de côté ces quelques réserves, le roman peut compter sur de nombreux atouts. Déjà, il nous offre une histoire complète et copieuse, qui ne demande pas de s’étaler sur moult tomes. De même, la gestion de cette histoire, le sens de l’intrigue de l’autrice, font partie du haut du panier dans ce domaine. Tous les aspects du scénario s’avèrent maîtrisés avec une confiance certaine. C’est fluide, on se laisse vite prendre au jeu, les pièces du puzzle apparaissent à l’instant précis où l’on a besoin d’elles, sans faute de goût… si l’on met de côté un final un peu en-deçà du reste, surtout après justement une belle montée en puissance tout au long du roman. 
Enfin, il faut dire un moment de la peinture des sentiments et de la plume de Samantha Shannon, là encore une très bonne surprise, et à mettre au crédit du roman. Un mot aussi sur l’âge cible du roman, difficile à définir. Du coup, on peut considérer qu’il s’adresse à tout le monde, car il est tout à fait abordable pour des lectrices et lecteurs de Young Adult, catégorie sur laquelle il lorgne clairement, notamment dans la façon d’aborder certains thèmes ou l’importance accordée à d’autres. Autant dire que sur notre forum par exemple, on pourrait presque déplacer le fuseau dédié entre les deux catégories, Adulte et Jeunesse, d’une semaine sur l’autre. 
Véritable pavé pensé pour finir sous le sapin, Le Prieuré de l’oranger ne démérite pas, bien au contraire. Si l’on n’ira pas aussi loin que l’éditeur, dans son rôle, évoquant un “tour de force magistral”, c’est sans conteste une lecture de qualité, qui, sans tutoyer les sommets les plus solitaires, ne déçoit jamais et se révèle pleinement satisfaisante, pour ne pas dire réjouissante par instants, tout en assumant avec fougue ses racines épiques. 

7.5/10

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