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Le Paria
Titre VO: The Pariah
ISBN : 979-102811523-4
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Anthony Ryan
Traduction : Olivier Debernard (Proposer une Biographie)
Né dans le royaume troublé d’Albermaine, Alwyn Scribe a été élevé par une bande de hors-la-loi.
Vif d’esprit et habile au couteau, il aime la liberté des bois et la compagnie de ses camarades voleurs. Jusqu’à ce qu’une trahison l’entraîne sur le chemin du sang et de la vengeance, un chemin qui fera de lui un soldat dans l’armée du roi.Placé sous les ordres de Dame Evadine, une noble tourmentée par des visions peuplées de démons, Alwyn doit survivre à la guerre et aux intrigues mortelles de la noblesse pour obtenir vengeance.
Mais tandis que les forces des ténèbres - humaines et surnaturelles - se liguent pour neutraliser Evadine, Alwyn va devoir faire un choix: deviendra-t-il un guerrier ou restera-t-il un paria à jamais ?
Critique
Par Gilthanas, le 07/04/2022
Il ne faut pas juger un livre à sa couverture. Cet adage, souvent employé dans les littératures de l’imaginaire, se révèle encore aujourd’hui exact pour le premier tome de la nouvelle trilogie d’Anthony Ryan. Au premier coup d’œil, on se dit qu’il s’agit d’un énième roman de fantasy à capuche, voir à une resucée de la trilogie Blood Song. Fort heureusement, il n’en est rien, et l’intrigue s’avère bien plus subtile et intéressante que son écrin.
Le récit est narré par le héros Alwyn Scribe, qui nous raconte son histoire, de bandit de grand chemin à soldat. On se retrouve plongé dans un univers de fantasy somme toute classique, qui ne fait pas l’économie de quelques incontournables du genre. Alwyn est donc comme il se doit orphelin, est élevé par une figure paternelle de substitution, saura s’entourer d’un groupe de compagnons aux talents divers et variés. Il évolue dans un monde où une prophétie annonce la fin du monde et le retour des démons, où la dynastie régnante est sur le déclin et où les barbares du Nord voyagent en drakkars.
Cependant, malgré ce tableau initial peu flatteur, on peut reconnaitre certaines qualités au roman. Notamment la volonté de l’auteur d’essayer de moderniser certains poncifs. Le résultat n’est pas toujours concluant mais a le mérite d’exister. Ainsi Alwyn est orphelin, certes, mais il est né dans un bordel et a vite été vendu à une bande de brigands écumant la forêt locale, où il acquiert certains talents qu’on retrouve rarement chez les apprentis-forgerons ou magiciens novices. Et il ne suit pas un parcours initiatique classique, mais ne cesse de tomber de Charybde en Scylla. Et si on a parfois de l’empathie pour lui, son évolution, au cœur du roman, semble parfois trop rapide.
Autre point qui pourra perturber certains lecteurs, c’est cette impression que le monde tourne autour des personnages, et non eux qui y vivent. Les protagonistes ne cessent de s’y croiser, malgré les descriptions qui donnent plusieurs jours de marche (ou de mer) pour leurs déplacements. Difficile aussi de se défaire du sentiment d’un décor en carton-pâte : on n’échappe pas au château, à la forêt impénétrable avec ses ruines secrètes, les mines, etc. L’endroit le plus réaliste du roman reste le champ de bataille : Anthony Ryan possède un indéniable talent pour décrire les combats, et on est vraiment plongé dans l’action, tenu en haleine à chaque phrase.
La religion est aussi l’une des réussites du roman. Cette Alliance des Martyrs, inspirée du christianisme pour ce qui est de sa hiérarchie céleste et des martyrs qui jouent le rôle de saints, influence la destinée du monde comme celle du héros. Omniprésente, elle est au coeur de l’intrigue, servant même de point de bascule à la fin de ce premier tome. Malgré ces tentatives de donner une originalité à certains thèmes classiques, on peut reprocher à l’ensemble un trop grand classicisme dans le traitement de l’histoire, des retournements de situation souvent téléphonés, et une intrigue pour le moment trop plate.
Il faut néanmoins souligner que certains personnages sont bien construits, et que leur évolution est globalement intéressante. Les retournements de situation, même si attendus, maintiennent un rythme de lecture soutenu, même si on regrettera trop de deus ex machina. On referme le roman en ayant envie de connaître la suite des aventures d’Alwyn.
Ce premier tome remplit sa fonction de lecture-évasion, mais ne révolutionnera pas le genre. Il plaira aux amateurs, mais risque de ne pas trouver son public hors du cercle des fans de fantasy à papa. Trop engoncé dans son carcan de stéréotypes, malgré des tentatives de s’en extraire, le récit retombe trop souvent dans ce que beaucoup reprochent au genre. Difficile de leur donner tort ici.
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