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La Prophétie de l'Arbre

Tome 1 du cycle : La Trilogie de Pandaemon
ISBN : 978-226515522-0
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Misraki, Christophe

Il y a 1 400 ans, le Conflit Originel opposa Malévolents et Forces du Bien, éparpillant les lieux et les populations. Que les Forces du Bien l’aient emporté n’est finalement qu’anecdotique.
Nous sommes en 1422 de l’Ère de la Reconstruction, dans l’une des Sept Provinces, le Comté d’Erceph. Un artefact aux étranges et importants pouvoirs, l’Entité, est à l’œuvre dans le cœur de chacun des Sept Suzerains et se transmet naturellement de père en fils le jour des vingt-trois ans de celui-ci.
Le Comte Portor, Suzerain d’Erceph, a deux filles : Layah et surtout Sarah qui approche de son vingt-troisième anniversaire. De nombreuses forces politiques ont espéré en vain un événement qui éviterait de faire face à cette échéance funeste : la Transmission de l’Entité à une femme. Nombreux sont ceux en effet qui interprètent les Prophéties d’Arkharon dans le sens d’un présage funeste pour toute l’humanité si une Entité venait à habiter le cœur d’une femme.
Il était écrit que cette transmission serait marquée par la trahison et la mort.

Critique

Par Aerendhyl, le 22/03/2021

Comment ne pas attendre beaucoup de « la nouvelle voix de la fantasy française » ? Comment ne pas avoir envie de dévorer ce roman à la hauteur des plus grands succès de ce genre ? Est-ce ironique ? Un peu.
Un peu car voilà comment un livre, qui a de bons côtés, se retrouve sous la pression de sa propre maison d’édition à trop vouloir en faire. La Prophétie de l’Arbre est-il un roman ambitieux ? Oui. Peut-il se comparer aux grands du genre ? Sur certains aspects, oui. Est-ce la nouvelle voix de la fantasy française ? Il y a du chemin à faire, même si évidemment, la comparaison ne vient de l’auteur.
La Prophétie de l’Arbre est un roman ambitieux, il faut l’avouer. Peut-être trop, mais cela reste à l’appréciation de chacun. Ce premier tome vient clairement nous peindre le décor, un décor que l’on saisit plus ou moins rapidement grâce à un passé à la base de l’ensemble. Un passé qui se dévoile au fil de la lecture dans sa complexité en nous permettant de prendre une pleine mesure des enjeux. Un roman ambitieux est une bonne chose, l’auteur prend des risques et essaie de nous livrer quelque chose dans lequel on se sent le devoir de s’impliquer.
On regrette, malheureusement, rapidement cette ambition dans les cent premières pages. Là où certains prennent le temps de poser les bases, de développer au fil des pages les prémices, Christophe Misraki nous fait rentrer immédiatement dans le bain et nous lâche un peu face à l’immensité de son ambition. Nous avons dû mal à nous accrocher et l’auteur a également du mal à nous vendre son projet. Un projet qu’il introduit de façon très maladroite, avec une plume un peu trop ronflante, un peu trop pompeuse comme s’il cherchait à masquer les lacunes de l’introduction de ses différents éléments de base.
C’est regrettable parce que ces lacunes se retrouvent durant l’intégralité de la lecture et la sanction est à chaque fois la même, son écriture se perd dans un verbiage pompeux qui manque de nous faire fermer définitivement l’ouvrage. Que ce soit pour une nouvelle « race », un nouveau personnage, un nouvel élément de l’intrigue, Christophe Misraki cherche à trop en faire, à nous montrer que, justement, il sait s’y prendre. Il aurait fallu un peu plus de simplicité à ce niveau-là.
D’autant plus regrettable que l’auteur peut s’asseoir à la table des beaux noms de la fantasy française tant il est bon dans le développement de son intrigue – une fois celle-ci mise en place et bien ficelée – mais surtout dans les échanges entre ses protagonistes.
On ressent une réelle empathie pour l’ensemble des personnages, et cela est rare pour être souligné. Christophe Misraki prend le temps d’en développer la personnalité, la psychologie et de les faire évoluer dans un ensemble harmonieux. Il faut souligner le petit groupe qui se détache dans le roman, voilà une vraie réussite de celui-ci. On comprend vite pourquoi il est là, les enjeux de sa formation, son évolution au fil du développement de l’intrigue, les doutes, les envies… Et cette maîtrise dans l’évolution donne un réel atout à la volonté du lecteur de suivre ce groupe.
Vraiment, il faut insister là-dessus. Les personnages sont une vraie plus-value du roman.
Un roman dont l’ambition se retrouve dans le développement de l’intrigue. Alors certes, il n’y a rien de révolutionnaire dans celle-ci, puisqu’on se retrouve dans une lutte entre le Bien et le Mal. L’originalité réside dans l’implication directe du passé de ce monde dans cette nouvelle boucle temporelle. Et cela s’emboîte au fur et à mesure. Une fois le lecteur capté par la mise en place poussive de celle-ci, il avance avec plaisir dans sa lecture. Et là encore, l’auteur excelle parce que tout s’imbrique dans un bel ensemble : les factions, les personnages, les luttes, les enjeux…Le verdict est à chaque fois le même. L’introduction manque de nous faire flancher, le développement nous maintient en haleine. 
La fin de ce premier tome est à l’image de tout le roman. Dans les cent dernières pages, l’introduction d’un nouvel élément – un peu comme par magie – vient gâcher le plaisir de la lecture. Là, en revanche, le lecteur ressort peu convaincu. Cela sera sûrement adouci dans le deuxième tome, mais c’est regrettable en l’état. 
D’autant plus regrettable d’ailleurs que l’une des uniques batailles du roman n’est, clairement, pas assez immersive. On se contente de la survoler, de se dire que ce n’est pas forcément crédible car tout va trop vite. Peut-être est-ce le sentiment que l’auteur a voulu donner mais pour un roman dont l’ambition est affichée d’aller côtoyer les plus grands, on était en droit de s’attendre à – au moins – une sorte de bataille épique… Raté.
La Prophétie de l’Arbre n’est pas un mauvais roman. Loin de là. La critique est finalement plus facile, tant la maison d’édition l’a survendu. On comprend d’un point de vue marketing ce choix mais cela ne rend pas service à Christophe Misraki.
Le roman souffre toutefois de grosses lacunes et l’auteur devra s’y atteler pour améliorer l’ensemble, car sa plume peut se révéler très agréable à lire. Finalement, le monde introduit donne envie mais il faut s’accrocher. Si l’auteur réussit à garder la même écriture que lors de ses moments forts, alors oui, nous pourrions nous retrouver face à une trilogie pleinement convaincante.  

5.5/10

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