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L'Obscurité est un lieu
Titre VO: La Obscuridad es un lugar
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Castellarnau, Ariadna
Traduction : Contré, Guillaume
Si l’obscurité est un lieu dont les habitants sont infréquentables, c’est aussi un miroir à peine déformant que nous tend Ariadna Castellarnau.
Le monstre qu’elle met au jour n’est pas un fantasme, un fou ou une personne violente, mais bien plutôt chacun d’entre nous, mère, père, frère, sœur, fille ou fils qui évoluons dans un territoire incertain et tortueux. Ariadna Castellarnau aime mener ses personnages, et ses lecteurs, à la rencontre de l’étrange, parce que c’est dans ce miroir tordu qu’ils pourront découvrir leur vraie nature, et, peut-être, apprendre à survivre.
Critique
Par Gillossen, le 13/08/2024
J’aime les nouvelles. J’aime les nouvelles “à chute”. J’aime les atmosphères étranges et qui conservent une part de non-dits.
Autant dire justement qu’avec L’obscurité est un lieu, le recueil de nouvelles d’Ariadna Castellarnau, celles et ceux qui partagent ces goûts seront servis.
Le recueil qui frappe précisément par la densité de ses ambiance et l’acuité de ses chutes. Composé de huit récits, ce livre plonge les lectrices et lecteurs dans un univers où le fantastique et le réel s’entremêlent sans frontière nette, pour mieux explorer des moments de bascule. Et il s’agit d’un vrai recueil de nouvelles, pas d’un fix-up, même s’il existe de vrais liens de fond et de forme entre elles.
Les nouvelles sont marquées par une tension constante, un arrière-plan qui dérange, qui perturbe nos repères. L’écriture de Castellarnau, à la fois concise et poétique, crée facilement des atmosphères sourdes et étouffantes. Chaque mot semble peser sur les personnages, ajoutant une couche supplémentaire de malaise côté lecteur. Il faut accepter de se laisser porter et faire passer le voyage et ses étapes avant tout autre élément.
Les chutes, abruptes donc, et surtout sans concession, renforcent ce sentiment d’instabilité. Ces textes nous laissent souvent face à une vérité crue, brut, ou un mystère non résolu, de quoi souligner l’absurdité et la cruauté de ce monde à la monstruosité ordinaire. De fait, il faut donc accepter de lâcher prise. Malgré mon goût donc pour le procédé, les conclusions des deux ou trois premières nouvelles avaient fait naître un certain agacement. Mais quelle alternative ? Pousser plus loin le récit pour donner davantage d’explications ? L’histoire perdrait en force et en mystère. Si l’on prend “Les enfants jouent dans le jardin”, comment imaginer que l’on nous offre une unique interprétation ?
Une chose est sûre, sous la surface de ces différents récits, on retrouve une critique sociale mordante même si en arrière-plan. On aborde ici des thèmes comme la domination, la déshumanisation, et les conflits inhérents à nos sociétés actuelles. Plutôt que de livrer un message moral clair, l’autrice préfère là encore laisser planer une incertitude, une obscurité dans laquelle le lecteur est invité à se perdre mais aussi à réfléchir.
En somme, L’obscurité est un lieu est un recueil qui se distingue par ses atmosphères captivantes et ses chutes brutales. Ariadna Castellarnau explore les failles de l’âme humaine à travers des récits qui, pour la plupart, résonnent longtemps après lecture. Un livre court, sombre et fascinant, à l’écriture soignée.
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