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Brussailes

Catégorie : Jeunesse
Auteur/Autrice : Éléonore Devillepoix (Proposer une Biographie)

Prix Elbakin.net 2023 - Meilleur roman fantasy jeunesse

À Brussailes, les œufs se volatilisent mystérieusement depuis le printemps. Le parlement des oiseaux lance une enquête dirigée par Jaboterne, un pigeon, Sept, une corneille, et Chantperdu, un rouge-gorge, pour élucider cette affaire.

Critique

Par Izareyael, le 29/09/2023

On connaissait déjà Éléonore Devillepoix pour son diptyque La Ville sans vent, paru en 2020. Elle revient ici dans un style tout à fait différent avec ce roman de fantasy animalière. Nous sommes à « Brussailes », ville peuplée de nombreux oiseaux qui s’y sont installés depuis plus ou moins longtemps : rivalités, intrigues et préjugés y sont monnaie courante. Alors qu’une série de crimes sont commis contre certains nids, c’est dans une véritable enquête que se lance une équipe particulièrement mal assortie, constituée d’un pigeon mollasson, d’un rouge-gorge orgueilleux et d’une corneille méprisante, pour démasquer les coupables.
La méthode est classique, et parfois artificielle : forcer des personnages différents à faire équipe pour créer du conflit et alimenter un roman entier à peu de frais, rien de nouveau. Ce qui distingue Brussailes, c’est d’abord les personnages en question : des oiseaux, donc, et pas présentés sous leur jour le plus flatteur. Chacun a ses défauts, à commencer par le héros, Jaboterne, qui réussit le tour de force d’être aussi attachant qu’il est effacé. L’autrice multiplie les références amusantes aux clichés bien connus sur chacune des espèces d’oiseaux mises en scène sans pour autant virer à la caricature, et chacun de ses personnages possède sa personnalité, son histoire et ses fêlures qui se dévoilent au fur et à mesure que les trois comparses font connaissance.
Leur enquête les pousse à devoir se faire confiance, se défendre les uns les autres contre de terribles ennemis, et surtout renoncer un peu à leur ego. (Sauf Jaboterne, qui n’en a aucun et qui au contraire apprend à s’affirmer davantage face à ceux qui parlent plus fort que lui, c’est-à-dire tout le monde !) Peu à peu naissent la tolérance, puis le respect et enfin l’amitié, au-delà des différences et des préjugés.
La parabole est bien servie par la plume d’Éléonore Devillepoix : légère, fantaisiste, drôle, elle nous dépeint un monde bien différent de celui que nous autres humains connaissons et en même temps très familier. Les situations cocasses alternent avec les rebondissements de l’intrigue. L’autrice sait ménager le suspense tout en créant un univers particulier, assorti de nombreuses notes comiques au cours du texte qui n’épargnent vraiment pas ses héros – ni ses lecteurs humains ! Le texte est aussi présenté dans un bel écrin, abondamment illustré et quasiment enluminé par Katerina Boudriot-Bazantova. Une réussite visuelle aussi avec un soin particulier apporté à l’esthétique du livre elle-même !

Avec humour, adresse et tendresse, Éléonore Devillepoix nous propose une jolie fable joyeuse sur l’amitié, le courage et la tolérance qu’on lit avec plaisir et sourire (et une ou deux larmichettes) de la première à la dernière page. Et elle nous donne envie de manger des frites à Bruxelles en regardant vaquer les pigeons, en se demandant s’il n’y en aurait pas parmi eux qui auraient bien le jabot un peu terne, non ?

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