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Aurorarama

Tome 1 du cycle : The Mysteries of New Venice
ISBN : 978-193555413-4
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Jean-Christophe Valtat (Proposer une Biographie)

La Nouvelle Venise est la perle de l’Arctique.
Une cité de cristal, de gondoles-traineaux et de costumes victoriens. Mais alors que le printemps approche, de nombreuses forces souterraines s’apprêtent à s’affronter. Les Eskimos n’apprécient pas d’avoir été chassés de leurs terres et les Gentilshommes de la Nuit, la police secrète, n’hésite pas à agir dans l’ombre. Pendant ce temps, un mystérieux zeppelin a fait son apparition au-dessus de la cité…
Brentford Orsini a-t-il réellement écrit le pamphlet appelant à la révolte dont il est censé être l’auteur ? Un message envoyé par un amour perdu de vue depuis longtemps pourrait bien le pousser à l’action.

Critique

Par Gillossen, le 25/05/2011

Ne voulant pas rester sur une mauvaise impression, votre serviteur ne pouvait faire l’impasse sur la rédaction de cette chronique aujourd’hui même !
Qui plus est dans le cadre d’un roman aussi atypique, au titre énigmatique (dont le sens exact ne se dévoilera au lecteur que tardivement, pour l’anecdote). Encore une fois, les auteurs français écrivant, ou pouvant écrire, directement en anglais, ne sont pas si nombreux, et c’est là un euphémisme…
Apparemment loin de ses travaux précédents, Jean-Christophe Valtat nous entraîne dans une fresque bigarrée sous les dorures polaires, dans le cadre d’une uchronie aux accents steampunk (et donc victoriens), ce qui est d’ailleurs le classement choisi par son éditeur, Melville House. On comprend aussi rapidement que parler d’un roman qu’aurait pu écrire un Jules Verne revenu d’entre les morts après avoir pris des champignons (sic…), comme le fit la critique anglo-saxonne, s’avère plutôt bien vu.
Immédiatement, on tombe sous le charme de cette Nouvelle Venise du cercle polaire, de son cadre, de ses institutions, et tout bonnement donc de l’inventivité constante de l’auteur. D’autant que celui-ci évite l’écueil courant de faire reposer l’essentiel de son intrigue sur la cité elle-même. Non. Valtat n’hésite pas à nous emmener “ailleurs”, à faire usage d’ingrédients souvent laissés de côté pour ne pas dire inédits - les références à la mythologie inuite en tête - à bousculer ce que l’on croyait établi quelques pages plus tôt.
A l’image d’ailleurs de ce qu’il nous propose du côté de ses personnages : anarchistes, professeurs désenchantés, police secrète, femmes fatales, suffragettes en colère, magiciens (à moins que…), politiciens véreux… N’en jetez plus ! On en perd parfois un peu la tête, ou plutôt le fil, avouons-le. D’autant que les deux protagonistes principaux, et en particulier Brentford dans la première moitié du roman, ne sont pas forcément des plus charismatiques, encore que l’on appréciera l’ironie mordante d’un Gabriel.
Alors, de fait, tout n’est pas parfait ; et si l’on appréciera une certaine noirceur, le roman lui-même demeure finalement relativement léger. Mais c’est aussi cet esprit primesautier qui fait son charme, et du charme, cet ouvrage en a à revendre, à commencer par sa couverture, le contact de la jaquette au toucher, ou les trop rares illustrations intérieures de Kelly Blair. Un charme que l’on retrouve aussi dans l’habileté de l’auteur à se jouer des mots : “poletics”, “anarchite”, etc, etc… Le tout généralement très bien trouvé et doté d’un sens plus profond qu’il n’y paraît, au-delà de la simple boutade. Valtat s’amuse aussi constamment à flirter avec le merveilleux, à se gausser des genres, à troubler les frontières. Qu’il soit question du mysticisme relatif au 19eme siècle, aux allusions aux contes de fées, ou bien encore donc à la mythologie inuite déjà évoquée.
L’auteur a réussi à bâtir un véritable univers, dont les rouages et les méandres nous tiennent en haleine jusqu’au bout, même si certains chapitres semblent parfois emprunter des détours inutiles. Mais, au final, nous voilà devant un roman enlevé, élégant, furieusement séduisant (et parfois grivois, sans détour), évoquant aussi bien Neil Gaiman que Susanna Clarke, voire Alan Moore, pour l’ambition et l’aspect uchronie décalée. Sans jamais oublier une certaine légèreté souvent ambiguë.
Et, pour une fois que l’on espère voir la suite d’une trilogie arriver au plus vite…

8.0/10

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