Vous êtes ici : Page d'accueil > Fantasy > Cycle Romans Fantasy > Les Éveilleurs > Ailleurs
Ailleurs
ISBN : 978-201202114-3
Catégorie : Jeunesse
Auteur/Autrice : Pauline Alphen
Je n’ai pas remercié mon père, je n’ai pas souhaité bon anniversaire à mon frère. Je n’ai pas remercié je n’ai pas souhaité mon père mon frère mon père mon frère frère frère… Trois jours qu’elle errait dans le dédale qui reliait le château de Salicande aux grottes dissimulées dans la montagne. Trois jours qu’elle essayait de retrouver son chemin, tailladée par l’angoisse et l’urgence, passant de grotte en grotte, de couloir en couloir, tournant en rond, se récitant cette phrase tant de fois qu’elle perdit le sens des mots. Trois jours que Claris avait disparu.
Critique
Par Aléthia, le 18/02/2011
Il y a parfois des romans difficiles à critiquer. Ailleurs est de ceux là. En effet, si Salicande avait fait l’unanimité, le second tome divise les lecteurs.
Comment expliquer une telle divergence ? Et si tout était une question de ressenti ? Pauline Alphen a tenté d’écrire un roman ambitieux, définitivement tourné vers l’humain. Elle a calqué son écriture sur le rythme des émotions. Ainsi, alors que le premier tiers du roman se focalise sur les notions de perte et d’absence, l’écriture vole et s’affole au fil des pensées de Maya et Blaise. Puis le récit s’échappe vers cet Ailleurs, vers les Limbes, et le rythme ralentit. La plume se veut hésitante, dans l’expectative de ce qui attend Jad et Ugh. Enfin, alors que Claris se trouve dans les îles, l’écriture se fait indolente, chaloupée, suivant le rythme qui régit la vie des habitants.
Cette construction choisie peut autant toucher le lecteur que le déstabiliser. En effet, lorsque Jad et Ugh sont dans les Limbes, le lecteur peut se demander s’il n’est pas tout autant perdu que les personnages dans une intrigue qui ne se déroule pas. Et c’est bien là le nœud du problème.
Salicande se terminait sur une scène d’action haletante qui laissait le lecteur impatient de connaître la suite et le laissait espérer une explication – même partielle – du déroulement des événements. Or, il n’en est rien. Le récit semble quelque peu figé tant il se focalise sur les errances psychologiques et émotionnelles des personnages et non sur l’action.
Quant aux nouveaux personnages, Gabriel notamment, ils peuvent tout autant charmer le lecteur que l’agacer. Il y a sûrement quelque chose de plus grand, qui, une fois le cycle terminé, révèlera les liens de ce tome avec le reste de la saga. Mais pour le moment, d’aucuns pourraient se demander où souhaite les emmener Pauline Alphen.
En conclusion, Ailleurs est un tome différent, étonnant, parfois déstabilisant voire décevant pour le lecteur qui avait aimé Salicande. Est-ce un tome de transition ? En tout cas, il laisse en suspens bien des interrogations, tant sur l’histoire que sur la narration.
8.5/10
Discuter de Ailleurs sur le forum.
Dernières critiques
- La Cité de Jade † critique roman
- Le Gros Chat et la Sorcière grincheuse † critique manga
- Nulle âme ne désespère en vain † critique roman
- Le Souffle des choses † critique bd
- Le Silex et le Miroir † critique roman
- Maîtresse des maîtresses † critique roman
- Yumi et le peintre de cauchemars † critique roman
- L'Art de la prophétie † critique roman
Derniers articles
- Nominations des prix Elbakin.net 2023 du meilleur roman fantasy !
- Good Omens saison 2 : le bilan !
- Hope Mirrlees et Lud-en-Brume, son curieux chef-d’œuvre
- Carnival Row, bilan de la saison 2
- La sélection 2022 de la rédaction
Dernières interviews
- Une tasse de thé avec Chris Vuklisevic
- La parole aux maisons d'édition - place à 2023 !
- Bilan 2022, l’année fantasy des libraires
- Simon Pinel nous parle de l'Astrolabe
- La parole aux maisons d'édition - la cuvée 2022 !