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Newsweek s’arrête sur Narnia

Par Foradan, le mercredi 2 novembre 2005 à 00:55:48

Les romans, classiques de la fantasy, de C.S Lewis, atteignent enfin l'écran. La franchise peut-elle décoller ? Un premier regard en exclusivité sur L'Armoire Magique.

Narnia selon Newsweek

7 novembre 2005 - OK, action! dit le réalisateur. Tu penses avoir trouvé une bonne cachette Georgie. Tu cherches à toucher le fond de l'armoire. Nous sommes en octobre 2004 sur le plateau des Chroniques de Narnia: L'Armoire magique à Auckland Nouvelle-Zélande. Le réalisateur en question est Andrew Adamson, qui fît les hilarantes et irrévérencieuses bobines qu'étaient les films Shrek. L'actrice en question est Georgie Henley, laquelle n'a pas à creuser pour chercher l'enfant qui sommeille en elle car elle est une enfant : des yeux grands ouverts et lumineux de 10 ans. Le personnage de Georgie, Lucy Pevensie, joue à cache-cache avec sa soeur et ses frères un jour de pluie dans un manoir étouffant aux abords de Londres. Elle s'est défilée dans une armoire pleine de fourrures. Comme elle progresse doucement vers le fond - les lecteurs de la série de classiques fantasy de C.S. Lewis nous précèderont - le craquement des boules de naphtaline sous ses pieds font place, d'abord de façon déroutante, puis frissonnante, au crissement de la neige. Tu sens quelque chose, dit Adamson à Georgie pendant que la caméra roule sur une piste à côté d'elle. Oh! Qu'est-ce que c'est ? Une branche ? C'est bizarre, mais pas aussi bizarre qu'une... forêt ?!

Plus tard, dans la tente restaurant, Georgie déjeune avec ses condisciples acteurs. Elle vient du Yorkshire en Angleterre. A première vue, elle est trop timide pour discuter, mais comme c'est souvent le cas des jeunes de dix ans, ce n'est que le prélude d'une discussion à perdre haleine. On lui a demandé ce qu'elle a pensé du plateau de Narnia la première fois qu'elle l'a vu - Narnia étant, bien sûr, un pays magique enfermé dans un hiver perpétuel par une Sorcière Blanche maléfique nommée Jadis (Tilda Swinton). Les réalisateurs, semble-t-il, voulaient que la première réaction de Georgie vis-à-vis de Narnia soit conservée sur la pellicule. C'était si sympa, dit-elle. Ils m'ont bandé les yeux. Ils m'ont porté, et c'était vraiment bizarre parce que personne n'avait confiance pour me porter en bas de l'escalier. Alors il y avait quelqu'un en haut des marches, quelqu'un au milieu et un autre en bas. Ils m'ont porté d'homme à homme, comme un bagage ! Ensuite, ils ont enlevé mon bandeau mais en gardant les yeux clos. Ils m'ont fait me retourner et ont dit : "Ouvre les." Qu'a-t'elle vu ? Georgie trouve la question étrange. Narnia, dit-elle. C'était magnifique.

Les Chroniques de Narnia: L'Armoire magique sort le 9 décembre, partie de vacances de Noël qui paraissent plus prometteuses pour l'augmentation des rentrées de films tendance - King Kong et autres Harry Potter sont aussi en approche - que les habituels films intellectuels qui gagnent les Golden Globes alors que la plupart en Amérique projettent de ne pas les voir. Même les films à la mode peuvent apporter un bagage, néammoins, et Narnia a déjà été le sujet d'un étrange débat online et dans les journaux. Le film serait-il trop religieux pour une large audience ? Pourrait-il ne pas être assez religieux pour les fans Chrétiens de Lewis?

La conjecture est compréhensible, en partie parce que le moment culminant de L'Armoire Magique peut être lu comme une allégorie de la mort de Jésus et de sa résurrection - bien que combien parmi nous l'ont lu ainsi quand nous avions 8 ans ? - et en partie parce que, après La Passion du Christ, les films sont de plus en plus considérés comme des objets de lutte sans merci plutôt que de partage. Dans chaque cas Newsweek a obtenu un visionnage exclusif d'un montage brut du film. Narnia, une prodution de 150 millions de dollars co-financée par Disney et Walden Media (pédagogiquement impliqué), est un film noté PG (NdT: Accompagnement parental) par et pour les familles. Un film qui montre une bataille agitée avec des enfants, des Minotaures, des ours polaires et des loups parlants, mais pas de bain de sang. Un film qui comprend la valeur palpitante du danger et de la trahison, mais qui loue la loyauté et le pardon. C'est fidèle au roman et pas plus Chrétien que vous ne le voulez.

Quand Adamson dévie de l'oeuvre de Lewis, c'est généralement plus pour ajouter que pour soustraire. Contrairement aux volumes de J.R.R. Tolkien surchargés qu'est la trilogie du Seigneur des Anneaux (NdT: ce n'est pas une trilogie en livre), L'Armoire magique est un livre évoquant et mince qui semble toujours plus petit qu'on ne se le rappelle, comme une maison dans laquelle on a vécu enfant. Le film s'ouvre avec une scène directement issue du livre : une flotte de bombardiers allemands attaque Londres pendant la Seconde Guerre Mondiale, et Mme Pevensie envoie ses enfants à la campagne pour vivre sous la légère négligence d'un mystérieux professeur (Jim Broadbent). Bientôt Peter, Susan, Edmund et Lucy déboulent à travers l'armoire vers Narnia où il a été autrefois prophétisé que deux filles d'Eve et deux fils d'Adam - faisons une petite pause sourire sur le fait que le réalisateur s'appelle Adamson - libèreraient Narnia de l'emprise de Jadis et aideraient le noble lion Aslan à inaugurer le printemps, au prix de sa propre mort et renaissance. Aslan (voix américaine par Liam Neeson) est un magnifique morceau d'animation numérique, que vous pensiez ou non qu'il est Jésus.

Le gendre de Lewis, Douglas Gresham, qui supervise les dernières volontés de l'auteur, est incontestablement un homme de foi. Mais il était de sa conviction que l'histoire de Narnia pouvait parler pour lui-même ce qui lui fait faire un film le plus inclusif possible. Gresham a passé des décennies a tenter d'en faire un film, tout dernièrement avec Paramount, lequel, apparemment, resituait le film dans le Los Angeles moderne après un tremblement de terre. Je n'ai jamais perdu l'espoir, dit Gresham. Etant Chrétien, je suis pleinement conscient que l'Esprit Saint s'occupe de ces choses. Après le succès du Seigneur des Anneaux et Harry Potter qui ont bouleversé l'industrie du cinéma, de nombreux prétendants ont accourus, mais Gresham a signé avec Walden Media parce que le producteur Perry Moore avait fait un plaidoyer passionné avant la ruée vers l'or. Walden a engagé le producteur Mark Johnson (Rain Man, La Petite Princesse), ainsi qu'Adamson, un chaleureux Néo-Zélandais avec tant de longs cheveux blonds que la petite Georgie a d'abord cru que c'était une fille. Il m'a fallu 30 secondes avec Andrew pour savoir que ce serait le type parfait pour faire ça, dit le directeur des Studios Disney Dick Cook, dont la compagnie a co-produit le film et en assurera la promotion et la distribution dans le monde entier, lui apportant un imprimatur (NdT : Droit d'imprimer un ouvrage) laïc plaqué or. Vous pouvez voir dans ses yeux qu'il a déjà fait le film dans sa tête.

Cela n'intéressait pas Adamson de recopier l'imagerie souvent déconcertante du Seigneur des Anneaux. La gentillesse de son film peut frustrer des adolescents assoiffés de sang, mais devrait séduire des gens auparavant écartés, attirés par un style de fantasy plus enfantin, moins prétentieux. Personne ne portera la poisse à cette tentative en faisant des prévisions au guichet. Mais une source croit que si le premier Narnia fait 200 millions de dollars, un autre, basé sur Le Prince Caspian partira sur les chapeaux de roues. Adamson dit qu'il est trop épuisé pour jamais réaliser à nouveau, mais, interrogé s'il pouvait vraiment laisser les enfants Pevensie s'en aller - laisser seuls les adorables enfants qui les interprètent de manière si charmante - il rit et secoue la tête. C'est ce qui va m'engloutir, dit-il. Nous aussi.

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