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Relations publiques et Fantasy font bon ménage

Par Gillossen, le samedi 29 avril 2006 à 10:27:54

Le site du journal professionnel de l'édition américaine, Publishers Weekly, a tout récemment mis en ligne un article sur le phénomène des blogs à contenus éditoriaux se développant de l'autre côté de l'Atlantique...
Des démarches en plein essor sur lesquelles nous revenons donc, mais qui semblent limitées aux Etats-Unis justement, où le marché, aussi bien en termes de parutions que de lecteurs est tellement plus développé qu'en France.

Relations Publiques Innovantes en SF/Fantasy

Les auteurs de science-fiction et de fantasy ont toujours été en avant-garde. Ce n'est pas une surprise de voir que beaucoup d'entre eux tracent de nouvelles voies dans leurs efforts de promotion comme dans leur fiction.

Une approche est d'offrir online des contenus collatéraux à leurs travaux publiés. Jeff VanderMeer, dont le blog attire l'attention des journalistes et lui a en fin de compte amené un contrat, est le leader de la bande ici. Je crois vraiment en ce que j'appelle des relations publiques organiques, dit-il, ce qui est en fait, des RP qui peuvent tenir debout par elles-mêmes en tant que démarche créative et seulement accessoirement faire augmenter l'intérêt pour mon travail. C'est la meilleure sorte de RP parce que j'ai appris quelque chose de créatif en le faisant, c'est plus amusant pour les fans de mon oeuvre, et c'est également beaucoup plus fun pour moi-même. Il est en train de développer un film de dix minutes qui sera basé sur un ouvrage à paraître et libre de téléchargement depuis son site web, et il souligne que ce n'est pas une bande-annonce pour le roman. Ce sera juste une vidéo cool que les gens voudront voir. Sa promotion et ses travaux collatéraux sont si complets que Bantam Books redirigent leurs bannières publicitaires d'une autre future sortie vers son site plutôt que le leur.

L'auteur de fantasy canadienne Maggie Wood a un ensemble de sites web adaptés à l'attention des jeunes filles, dont un club de lecture et des prix mensuels de poupées faites mains par Wood. Chaque mois, j'offre un premier prix d'une poupée fée et un second prix qui est un livre, pour les membres de mon club de lecture, dit-elle. En second prix, j'offre aussi comme choix d'autres ouvrages pour jeunes adultes autres que les miens (comme la plupart des membres de mon club ont déjà lu mon livre) et je critique des livres pour jeunes adultes que j'ai lu. La seule chose qu'ils ont à faire est de s'enregistrer avec leur adresse mel, leur nom, leur âge, et leur état, et cela permet à leur nom d'être en lice chaque mois dans mes concours. S'ils veulent améliorer leurs chances, ils peuvent m'envoyer des critiques de romans, des nouvelles, des poèmes ou des dessins. Je publie tous leurs envois et je rajoute leur nom à chaque envoi qu'ils me transmettent. La plupart des enfants sont très excités de voir leur travail exposé sur un site web.

John Scalzi a fait passer les lecteurs de son site de 50 visiteurs journaliers en 1998 à désormais entre 12 et 20 000, et il fait remarquer que les adolescents ne sont pas les seuls à vouloir sentir qu'ils ont fait une contribution. Les gens viennent fréquemment sur les blogs pour lire ce que le possesseur du blog écrit mais restent parce qu'ils prennent part à une conversation dans le fil de commentaires, dit-il. Un bloggeur à succès doit proposer une table attrayante, façon de parler, de bons et variés sujets, pour que les gens restent dans le coin et le rejoignent. Bloggeur de longue date et activiste de la réforme du copyright, Cory Doctorow, qui expose et loue fréquemment les couvertures créees par ses fans pour ses romans acquiesce : La chose qui est dure à substituer sont les relations humaines personnelles. Vous conduisez une conversation avec un million de personnes.

Les lecteurs ne sont pas la seule cible d'audience pour ces écrivains . Scalzi a vendu un roman à Tor et un autre à Subterranean Press après que des journalistes aient vu les chapitres qu'il avait posté sur son site. Une autre « success story » est celle de Cherie Priest, dont la vie d'écrivain tournait en rond quand un blogueur populaire fit la promotion de ses modestes débuts, et retint l'attention d'un éditeur de Tor, qui finit par le faire réimprimer. Vivant à Chattanooga, dans le Tennessee, dit Priest, c'est facile de se sentir hors du monde de l'édition; mais internet permet de se jouer de cette distance. Cela me permet de participer à des forums, chats, des groupes et autres évènements collectifs qu'autrement je serais forcée de manquer. Et cela, à son tour, mène à toutes sortes de connections qui ont fait que mon roman a été critiqué dans des magazines indépendants, des clubs de lecture et des sites littéraires. Le pouvoir d'internet pour créer des liens est incommensurable.

Certains éditeurs vendent des romans en les donnant. Le pionnier dans ce domaine est Baen Books, qui maintient une bibliothèque électronique non cryptée de tout ce qu'ils publient. Tor Books a récemment annoncé qu'ils adopteraient ce système, un vote fort en faveur d'une idée qui au départ avait généré beaucoup de scepticisme dans l'industrie. Doctorow offre des chiffres qui démontre l'efficacité de cette méthode Mon premier roman est paru en 2003, et le même jour où Tor le mettait en rayons, je le publiais sous une licence Creative Commons, qui permet un téléchargement complètement gratuit et la redistribution du moment que le texte demeure intact. Il a été téléchargé 650 000 depuis mon site web et également depuis d'autres. Le livre physique en est à son sixième tirage, donc je considère cela comme un succès.

L'auto-promotion online en est encore à ses balbutiements, encourageant une prudente innovation. L'auteur vétéran Diane Duane essaie une technique développée par Lawrence Watt-Evans: les lecteurs lui envoient des dons monétaires de n'importe quelle importance et elle publiera un chapitre d'un nouveau livre online à chaque fois que le total des donations atteindra un certain point. Elle note : « Ce paradigme particulier ne va sûrement pas marcher pour quelqu'un qui n'a pas une base de fans établie. Nous devons encore voir comment ce projet va marcher même pour quelqu'un qui en a une. » Holly Lisle, auteur de plusieurs romans et de quelques populaires méthodes d'écriture offre un programme d'affiliation pour les fans qui font la promotion de ses livres. « Pour autant que je sache, dit-elle, c'est honnêtement innovant pour un auteur, bien que c'est assez commun dans d'autres styles de business internet. Le programme est très neuf, et c'est assez modeste pour l'instant, mais les gens se font un peu d'argent avec (je paie de jolis pourcentages sur les ventes) et cela amène de nouvelles personnes sur le site. Donc je dirais que c'est plutôt une bonne affaire pour tout le monde. »

« Les blogs les plus populaires sont ceux mis à jour tous les jours, prévient Scalzi et faire des mises à jour journalières est un sacré boulot Pour faire bref, c'est comme n'importe quel projet d'écriture de longue haleine, excepté que que vous le faîtes au hasard et qu'il n'y a pas de garantie que ça marche jamais. Ce n'est pas pour tout le monde, et personne ne devrait se sentir obligé d'avoir un blog. C'est seulement une autre sorte d'opportunité pour faire grandir son public, ni plus ni moins. Doctorow, cependant, croit fermement que les textes téléchargeables et les contenus parallèles sont la clé pour encourager un public vers l'âge digital. « Pour quoi les gens voudraient payer ? demande-t-il. "Donnons-leur ça plutôt que dire qu'ils ont un devoir moral de consommer d'une certaine façon. Vous pouvez rester sur la plage et vous dire 'tu as mangé il y a moins d'une heure et demie, ne va pas dans l'eau' ou vous pouvez vendre aux gens des serviettes. »

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