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Penny Dreadful saison 2 : le bilan !
Par Zakath, le mercredi 8 juillet 2015 à 15:30:00
En 2014, débarquait sur la chaîne américaine Showtime Penny Dreadful, une série créée par John Logan et produite par Sam Mendes.
Tirant son nom des romans populaires à bas prix dépeignant des histoires sanglantes apparus au Royaume-Uni durant le XIXe siècle, l’histoire mettait en scène un groupe de personnages d’horizons différents, certains issus de la littérature victorienne fantastique, d’autres des créations originales, luttant contre une mystérieuse menace surnaturelle.
Après deux saisons, il était temps de faire le point sur la série, d'ores et déjà reconduite pour l'année prochaine.
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Retour sur la saison écoulée
Au terme d’une première saison comportant huit épisodes, on pouvait constater que la série comportait pas mal d’atouts, mais également de sérieux défauts. Au rang des qualités on pouvait notamment compter une direction artistique particulièrement réussie, soutenue par une mise en scène élégante (les deux premiers épisodes ont été réalisés par Juan Antonio Bayona) et un casting dans l’ensemble solide, où l’on retrouvait entre autres Timothy Dalton et Eva Green. Mêler des figures célèbres de la littérature avec le Londres de la fin du XIXe siècle pour toile de fond n’avait rien d’inédit, difficile de ne pas penser par exemple à la célèbre Ligue des Gentlemen Extraordinaires d’Alan Moore, mais les voir se croiser se révélait souvent ludique et le fil rouge était assez intrigant.
Malheureusement, en contrepartie, le scénario se révélait parfois frustrant. L’intrigue principale avançait lentement, stoppée parfois net par de longs flashbacks sur le passé de certains personnages. De plus, tous les protagonistes ne s’intégraient pas avec le même bonheur à l’univers mis en place : Dorian Gray en particulier, tout en interagissant avec plusieurs membres du groupe de base, paraissait presque appartenir à une autre série. Enfin, le dernier épisode s’achevait sur des révélations ou des rebondissements très attendus, en particulier sur la nature d’Ethan ou le destin de Brona, et malgré la beauté de l’emballage, on ne pouvait se défaire du sentiment d’avoir assisté à une très longue introduction.
Pour la deuxième saison, cette fois-ci divisée en dix épisodes, on retrouve sir Malcolm Murray, Vanessa Ives, Ethan Chandler, Victor Frankenstein et le reste de la bande confrontés à une nouvelle menace : plus de vampires, mais des sorcières dirigées par Evelyn Poole (Helen McCrory) médium de salon rencontrée l’année précédente au cours d’une mémorable séance de spiritisme et qui prend ici du galon. Avoir des antagonistes identifiables et capables de converser avec les personnages principaux plutôt que les espèces de goules de la première saison se révèle payant et voir sir Malcolm ensorcelé par Poole, tout en mettant le groupe en difficulté, offre même quelques rares moments d’un humour inattendu dans un show au ton généralement très sombre.
Puisqu’on parle du groupe formé par les personnages principaux, on remarque une évolution, avec plus de confiance entre les différents membres qui les rend capables de fonctionner même quand leur chef n’est plus lui-même. On regrettera toutefois que Sembene soit toujours aussi peu exploité, ne sortant jamais de son rôle de domestique fiable et taiseux gardant les secrets des uns et des autres. Ferdinand Lyle, en revanche, se révèle une bonne surprise. Il aurait été facile de le cantonner à un rôle de sidekick grotesque mais il montre qu’il a plus d’un tour dans son sac.
Les premiers épisodes laissent néanmoins penser qu’on va retomber dans les travers de la saison 1 : on a une nouvelle fois un épisode entièrement centré sur le passé de Vanessa Ives, qui a de quoi combler les amateurs du personnage et de son interprète mais que les autres risquent de regarder en espérant qu’on arrive plus vite au fait. On pense voir assez vite où nous mène la sous-intrigue consacrée à Frankenstein et ses Créatures, désormais au nombre de deux avec une Brona ressuscitée sous le nom de Lily. Et une fois de plus, Dorian Gray se promène dans le décor le temps de quelques scènes, se liant à une certaine Angélique qui ne servira malheureusement pas à grand-chose d’autre qu’illustrer la corruption qui se cache derrière le beau visage de l’éternel jeune homme (c’est également l’occasion de nous dévoiler le fameux portrait, une décision contestable à ce stade de décrépitude).
Heureusement, la suite passe à la vitesse supérieure, et culmine dans le dernier épisode dans un affrontement où Vanessa va devoir accepter sa vraie nature. La construction du final est cependant assez déstabilisante car le climax est atteint dans la première demi-heure, le reste étant consacré aux intrigues annexes qui comme en saison 1 auront présenté un degré d’intérêt assez inégal. Le traitement de la Créature incarné par Rory Kinnear est finalement pour le moins répétitif : ses espoirs de se mêler à la société sont encore déçus par la cruauté humaine, son créateur ne peut lui offrir ce qu’il souhaite et il oscille entre brutalité et sensibilité. La nature de Brona/Lily donne lieu à davantage de surprises et à présent qu’elle a rejoint Gray on peut même espérer que celui-ci fasse moins office de pièce rapportée en saison 3. Il y a de quoi faire un bon couple d’antagonistes.
Malgré quelques sous-intrigues de qualité variable, la saison 2 est mieux maîtrisée que la précédente et en dépit d’une tendance à tomber par moment dans le racoleur (ce qui n’est cela dit pas en contradiction avec la nature des penny dreadfuls), contient son lot de scènes superbes (le bal chez Gray, l’apparition des sorcières dans la brume, la demeure d’Evelyn Poole…) ou qui font frissonner (surtout pour les spectateurs sensibles aux poupées possédées). Le dernier épisode nous laisse en tout cas dans l’incertitude concernant le sort de la plupart des « héros », le groupe, bien que victorieux face à la menace de la saison ayant volé en éclat. Difficile d’imaginer les conditions d’une réunion pour la saison prochaine, dont on sait juste pour l’instant qu’elle verra l’apparition d’un nouveau personnage connu de la littérature victorienne (le Dr Jekyll, histoire d’en avoir deux pour le prix d’un ?).
Quoiqu’il en soit, avec une nouvelle salve d’épisodes qui a su surpasser la première, la suite sera attendue avec curiosité.
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