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La BBC se prépare de beaux contes de fées

Par Raven, le dimanche 11 novembre 2007 à 13:01:08

La BBCQuatre contes de fées classiques : Rapunzel, Cendrillon, Les Nouveaux Habits de l’Empereur et Billy Goats Gruff sont mis à la page par des auteurs contemporains : Ed Roe, Richard Pinto, Anil Gupta, Debbie Horsfield, Jeremy Dyson et amenés à la vie par les acteurs britanniques Bernard Hill, Geraldine James, Shaun Williamson, Lee Ingleby, Charity Wakefield, James Nesbitt, Maxine Peake, Charity Wakefield, Denise Van Outen, Hariett Walter, Liz White, Mathew Horne, Paul Nicholls et Sarah Smart - pour BBC One.
Retour sur ces productions.

Présentation des différents projets de téléfilm

Le producteur exécutif de Hat Trick Productions Mark Redhead commente : L'anthologie inclut des contes rendus populaires par les écrits des frères Grimm, d'Andersen et de Perrault, et beaucoup de ces histoires ont déjà circulé pendant des siècles. Dans notre collection de comédies dramatiques, ces contes sans âge sont retravaillés par certains des scénaristes les plus talentueux et les plus originaux de la télévision britannique qui racontent leurs propres versions contemporaines et extrêmement divertissantes.
Patrick Spence, directeur de la section dramatique pour la BBC d'Irlande du Nord, a confié à l'équipe de SF crowsnet.com : Les contes de fées sont une étape évidente après les adaptations des Contes de Canterbury et de Shakespeare. Et ces histoires offrent un champ d'action fantastique pour la comédie dramatique, depuis la comédie un peu fêlée de Rapunzel jusqu'à une comédie plus nerveuse, douce-amère dans Billy Goat. Nous espérons que tout le monde se reconnaîtra un peu dans chacune d'entre elles.
Les histoires de fées expriment les sentiments, les peurs, les rêves et les pulsions les plus profonds des humains, qui battent juste sous la surface du monde moderne, tout comme elles le faisaient il y a des milliers d'années, assure Mark Redhead. Ce qui est magnifique dans l'adaptation d'un conte de fées est que, même si la structure de base est en place, il n'y a généralement pas grand-chose en terme d'intrigue détaillée, ce qui laisse aux scénaristes une grande liberté pour introduire de nouveaux éléments qui amusent et surprennent le public. Un des plaisirs de cette série est la façon dont nos versions suivent, ou divergent, ou jouent avec les attentes du public concernant des histoires qu'ils pensent être familières, ce qui transforme chaque épisode en une expérience très satisfaisante...

Rapunzel

Le premier conte de fées de l'anthologie est Rapunzel, mis au goût du jour par Ed Roe (Smack The Pony, Teachers, No Angels). Le conte originel rapporte l'histoire d'une jeune fille aux cheveux incroyablement longs, que l'on suppose fondée sur la légende de sainte Barbara qui fut enfermée dans une tour par son père, et rendue célèbre par les frères Grimm, qui ont mis au point la phrase souvent répétée : ^^Rapunzel, Rapunzel, laisse tomber tes cheveux.” “Pour moi, le vrai défi était d'essayer de trouver un équivalent moderne à cette histoire, dit l'auteur Ed Roe. Avec les contes de fées, vous opérez dans un monde de fantaisie, où le drame est très extériorisé et où les personnages sont généralement des icônes peu complexes, avec des buts et une position morale bien définis. Du point de vue structurel, Rapunzel est un drame assez intime, à petite échelle, dont le centre est avec un triangle amoureux, et les triangles amoureux sont grosso modo la base de tout ce que j'écris^^, poursuit Ed.
La Rapunzel modernisée de Ed se situe dans le monde très compétitif du tennis et raconte l'histoire d'un joueur raté, Jimmy Stojkovic (Lee Ingleby). Jimmy est persuadé par son dévoyé de père, Sava (Shaun Williamson), de se déguiser en femme dans une ultime tentative de remporter la finale d'un grand tournoi de tennis.
Shaun Williamson explique : Du point de vue de Sava, il est un père dévoué et un entraîneur qui s'est donné du mal pour son fils depuis son plus jeune âge, mais ce garçon est nul ! Il désespère de voir son fils avoir du succès dans le tennis et gagner l'argent d'un prix, alors il se dit que la seule façon pour y arriver est que son fils prétende être une femme.
Après avoir échappé de justesse à des loubards armés de battes de base-ball, Jimmy découvre que son père doit de l'argent à une bande de gangsters, justement la somme que représente le prix de l'Open de Tennis de Grande-Bretagne au club anglais de Rampion. Jimmy met donc au point son déguisement, de mauvaise grâce.
Lee Ingleby parle du plan initial : Jimmy n'est pas totalement convaincu par l'idée de son père de se déguiser en femme, mais j'ai adoré ça ! Combien de fois recevez-vous le défi de jouer un tennisman originaire d'Europe de l'Est déguise en femme ? J'ai trouvé que cela ajoutait beaucoup à la comédie de maîtriser la façon de marcher et les manières, et j'ai eu un petit aperçu de la psyché féminine, bien que je sois très heureux de ne plus avoir à me raser les jambes.
Ed enchaîne : Le personnage principal, Jimmy, est un gars qui lutte pour être le héros, mais il déçoit constamment les espérances des autres et les siennes quand il s'agit de devenir un homme. Cette sensation de ne pas être à sa place, de ne pas être le prince qu'il pense devoir être, lui ôte toutes ses capacités.
Tout semble se dérouler suivant le plan jusqu'à ce que Jimmy – désormais appelé Martina – tombe amoureux de la belle championne en titre, Billy Jane Brooke (Charity Wakefield). Connue du public sous le surnom de Rapunzel à cause de ses cheveux d'une longueur peu commune, Billy Jane vit toujours avec sa mère sur-protectrice, qui est aussi son entraîneur (Geraldine James).
Le fait de s'entraîner ensemble au domicile fortifié de Billy Jane fait des miracles pour le jeu de Jimmy/Martina et il/elle commence enfin à gagner des parties, mais alors qu'ils se rapprochent, il lui devient de plus en plus difficile de conserver le secret, en particulier quand les deux ami(e)s partagent un lit pendant un soirée-pyjama entre filles, avec des résultats hilarants.
C'était vraiment mon conte préféré quand j'étais jeune, dit Charity, alors j'étais très heureuse de participer à l'aventure. Billy Jane a été gardée de très près par une mère sur-protectrice, ce qui est un clin d'œil au conte original, où elle est enfermée dans la tour. Quand elle rencontre Martina, et puisqu'elle a été tellement protégée, elle noue immédiatement des liens forts, et elles deviennent tout l'une pour l'autre. Jimmy doit maintenant décider soit de tout révéler à Billy Jane, soit de garder le silence et de gagner le prix pour son père... La comédie dramatique compte aussi parmi sa distribuation Oliver Chris dans le rôle de Vuk, son adversaire de toujours au tennis, et rival amoureux du genre lèche-bottes ; Tony Way dans le rôle du frère de Jimmy, Boris ; Alex Jennings joue une ex-légende du tennis devenu expert, Roger Bateman ; Emily Joyce est une collègue encore en compétition de Roger et le joueur légendaire Pat Cash fait aussi une apparition comme commentateur.
Tenter de rendre les séquences de tennis convaincantes a ajouté une dimension supplémentaire aux rôles, aussi des entraîneurs ont été recrutés pour travailler avec Lee et Charity. Nous avons quelques échanges à jouer à la fin, et beaucoup d'extras qui nous regardaient étaient d'anciens joueurs. Je n'avais jamais joué avant, mais après deux semaines d'entraînement intense, même Pat Cash disait que j'avais l'air d'un joueur de tennis. C'était vraiment important que nous ayons l'air crédible en jouant, ajoute Lee.
Concernant l'attraction sans cesse renouvelée des contes de fées, Ed ajoute : Je suppose qu'ils attirent la part de chacun de nous qui désire que le monde possède une forme d'ordre. Quand nous grandissons, nous perdons tous la conviction que les bons vont triompher des méchants et peu à peu nous réalisons que nous ne sommes pas destinés à avoir une fin heureuse. S'autoriser un conte de fées nous permet brièvement de retrouver cette innocence.

Cendrillon

Richard Pinto et Anil Gupta (Goodness Gracious Me, The Kumars at No 42) ont choisi de réadapter Cendrillon. La version originale est supposée dater du neuvième siècle en Chine, où Yei-Hsien est aidée par un poisson de trois mètres de long qui se montre aussi capable qu'une fée marraine, lui fournissant une robe faite de plumes de martin-pêcheur et de minuscules chaussures d'or.
Richard et Anil ont situé leur version dans le monde de l'anthropologie, dans une université pleine d'animation, où se pose la grande question : qui, de l'homme ou de la femme, a le mérite de l'évolution de l'espèce humaine ?
L'histoire de Cendrillon, qui existe depuis au moins 2000 ans, aborde tous les grands problèmes des contes de fées : l'oppression, l'injustice, le fait d'avoir les pleins pouvoirs, oh, et revêtir un habit fabuleux, évidemment ! dit Richard Pinto. Beaucoup vous diront que c'est le plus célèbre des contes de fées, donc que c'était une tâche intimidante de prendre quelque chose d'aussi connu et de le raconter d'une manière nouvelle, mais j'espère que nous sommes restés fidèles à l'esprit original de l'histoire. Il y a toujours eu un élément 'hommes contre femmes' dans l'histoire originale (qui mène la relation ? Le Prince ou Cendrillon ?), nous l'abordons juste de façon un peu plus évidente et directe dans notre version.
Cette comédie romantique met en scène le diaboliquement charismatique professeur Prince (James Nesbitt), qui croit que 'le mâle de l'espèce' est LA raison pour laquelle nous en sommes tous là aujourd'hui, et Cindy (Maxine Peake), femme de ménage à l'université, qui, en dépit de son manque d'éducation académique, est déterminée à lui prouver qu'il se trompe.
Anil poursuit : Dans notre version, Cindy est femme de ménage. Elle est profondément fascinée par l'anthropologie, mais bien qu'elle ait un esprit brillant et une vaste connaissance du sujet en autodidacte, elle n'a pas les qualifications pour réaliser son rêve de devenir universitaire. Elle est maintenue à sa place par deux chercheuses étudiantes, Phoebe et Fenola (les vilaines sœurs), et par la directrice du département d'Anthropologie, le professeur Brooks (la méchante belle-mère). Il semble qu'elle soit destinée à rester au second plan, jusqu'à l'arrivée à l'université du professeur H Prince, un enseignant très moderne, qui sait utiliser les médias, photogénique, et qui voudrait tant montrer son phallus au monde...
En ce qui concerne leurs recherches sur le conte de fées, Richard ajoute : Pour comprendre ce qui se passe vraiment dans les contes, pour trouver la racine de ces pulsions primaires qu'ils décrivent, vous devez tous les revisiter, depuis Hansel et Gretel jusqu'à Rumpelstiltskin. Nous avons aussi fait des recherches sur le débat archéologique et anthropologique entourant le Grand Bond en Avant, une période litigieuse dans l'évolution humaine, lorsque nos ancêtres sont devenus l'espèce dominante sur terre. A la base, nous ne savons toujours par pourquoi les humains s'en sont sortis, et pas les Néandertaliens, mais nous pensons que c'est soit grâce au don féminin pour les langues et la communication, ou les talents masculins de vitesse et d'agilité. La réponse à cette question est la réponse suprême à la guerre des sexes : qui est meilleur, l'homme ou la femme ? C'est ce qui constitue la pomme de discorde – désolé pour l'allusion – entre nos deux protagonistes.

Les Nouveaux Habits de l'Impératrice

Debbie Horsfield (créatrice de Cutting It, Making Out) raconte à sa façon les Nouveaux Habits de l'Empereur, une histoire qui remonte au deuxième siècle de notre ère.
Une des premières versions met en scène un peintre de tableaux invisibles plutôt qu'un tisseur, qui affirmait que seules les personnes de noble naissance pouvaient voir son art. Et dans une version arabe du Moyen-Age, un roi se promène nu, convaincu qu'il porte des vêtements uniquement visibles aux hommes qui sont les fils de leurs pères par la chair et le sang (càd légitimes).
“C'est l'histoire d'une jeune mère naïve qui arrive dans une grande ville, devient l'amie d'une célébrité et est immédiatement emballée par le côté excitant et apparemment glamour de son style de vie”, explique Debbie.
Le thème universel du besoin irrépressible de consommer et d'être au premier rang fait des Nouveaux Habits de l'Empereur un conte durablement populaire et fournit l'inspiration de la mise à jour flamboyante de Debbie Horsfield.
Dans les Nouveaux Habits de l'Impératrice, tout comme l'empereur se définit à travers ses beaux vêtements, l'héroïne de Debbie, la star de feuilleton Michaela (Denise Van Outen), est esclave de la mode à un degré rare et tente à tout prix de faire de l'ombre à sa partenaire et rivale de toujours Shekeelia (Koel Purie) aux Silver Sphere Awards, le moment le plus marquant du calendrier des feuilletons à l'eau de rose.
Une telle obsession pour les vêtements chers et la possession ne peut mener qu'à la chute, et comme nous le savons tous par l'histoire originale, à la nudité. Concernant son inspiration pour cette comédie dramatique, Debbie explique : J'ai parlé à des gens qui étaient agents publicitaires sur divers feuilletons. J'ai épluché tous ces magazines sur papier glacé, particulièrement ceux mettant en scène les épouses et les petites amies des stars et les vedettes de feuilletons. J'ai aussi parlé à des amis dans l'industrie de la mode et des relations publiques. J'ai parlé à tout ce monde en leur demandant s'ils achetaient des vêtements haute couture ou non, et pourquoi. Je connaissais un peu le monde des cérémonies de remise de prix, vu que j'en ai fréquenté quelques-unes moi-même ! J'avais déjà connu l'expérience d'être une arrivante toute fraîche et naïve dans une grande ville, donc pas besoin de faire des recherches là-dessus ! De même, je savais comment on ressentait le fait d'être une jeune mère avec des enfants en bas âge, de se sentir en dehors des choses. Ce conte de fées me paraît toujours très bien adapté à la société d'aujourd'hui, obsédée par la célébrité et l'apparence. Plus je le lisais, plus je réalisais à quel point chaque aspect de l'histoire a des résonances contemporaines.

Billy Goat

Le scénariste de Billy Goat, Jeremy Dyson (co-créateur de Funland, The League Of Gentlemen) a raconté à Sfcrowsnest : J'étais un grand fan de contes de fées quand j'étais plus jeune, ils ont été mon premier amour littéraire. J'avais une petite collection des éditions Ladybird, ceux avec des illustrations effrayantes et d'un réalisme photographique de loups et de chats qui parlent et de choses comme ça. A part Billy Goats Gruff, j'adorais le Petit Chaperon Rouge – surtout à cause du loup.
La version revue et corrigée de Jeremy modernise l'histoire et est centrée sur Billy Goat, un boy band constitué des frères Connor (Paul Nicholls) et Dean Gruff (Mathew Horne) et de leur ami Rafiq Bhavani (joué par le débutant Nick Mohammed). Ils connaissent un succès local dans des pubs du nord (de l'Angleterre), mais rêvent de voir du pays, de célébrité et de fortune.
“Je suis un spectateur assidu de X-Factor et quand Billy Goat prenait forme, je commençais justement à regarder la dernière saison. Aucun doute, cela a pris part à la conception de l'histoire”, dit Jeremy.
Cependant, il y a une grosse pierre d'achoppement pour le groupe : leur manager est un troll. Dans ce monde, les trolls vivent aux côtés des humains et le groupe Billy Goat est assez malchanceux pour avoir recruté comme manager un troll futé et menaçant, Grettongrat, joué par Bernard Hill.
Concernant le caractère durable des contes de fées, Jeremy commente : Disons simplement qu'ils tiennent longtemps la route parce qu'ils énoncent des vérités durables sur la condition humaine. Ils sont trompeusement simples en surface, mais très riches et complexes sous ce vernis. Ils tendent à se réécrire à chaque génération, comme le font les meilleures choses. Billy Goat's Gruff en est un bon exemple : en surface, c'est l'histoire simple de quelques chèvres qui veulent une herbe meilleure, mais quelque chose là-dedans reste en vous après lecture. Le troll a-t-il vraiment fait quelque chose de si grave qu'il mérite d'être jeté à l'eau (et de se noyer, comme il le fait dans la version originale) ? Est-ce que le gros Billy Goat n'est pas un peu avide, à vouloir toute cette herbe fraîche, quand il n'y a rien à redire à son champ?

Article originel.


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