Oh, bien sûr, nous aurions tous aimé y aller en personne, mais c'est esdeo qui a saisi l'occasion, et a gentiment pris la peine de se rendre sur place, avant-hier, sur invitation de Metropolitan FilmExport.
Dans une petite mais accueillante salle, entre deux journalistes de Canal Plus et autres médias, et sous l'oeil des vigiles, notre vaillant reporter a donc pris place, bien décidé à en profiter tout en se concentrant afin de nous faire part ensuite de ces impressions ! Petite précision : il n'a pas lu la trilogie de Philip Pullman, ce qui lui donne donc un oeil neuf !
A vous de dévorer son compte-rendu !

Impressions sur les 10 minutes

10 minutes de A la Croisée des Mondes - La Boussole d'Or sur grand écran. Tentant n’est-ce pas ?
Oui, surtout après la récente bande annonce globalement réussie. A ce propos, il n’est pas forcément hors de propos de considérer ces 10 minutes de projection comme une bande annonce bonifiée. En effet, une fois installé dans un fauteuil bien confortable, les lumières s’éteignent et on retrouve en effet l’intégralité des scènes qui composait cette bande annonce ; ces scènes sont ici replacées dans leur contexte et révèlent ainsi une présentation plus cohérente du film. Et bien sûr, un bon paquet de nouvelles images totalement inédites.
Ainsi, l’immersion dans le monde de Lyra se fait très facilement et naturellement, d’autant plus que c’est principalement sur l’atmosphère de Londres et sur la mise en place de l’histoire que ces 10 minutes insistent. Lyra est donc naturellement au centre de cette exposition du récit, et les différentes facettes de sa vie d’enfant sont ainsi explorées. C’est l’une des réussites incontestables de ce montage et il ne reste qu’à espérer que cela se prolonge dans le film lui-même.
On la découvre ainsi tour à tour curieuse, se cachant dans un placard pour surprendre une réunion avec son oncle, mutine, quand elle se prend à taquiner (de très haut) un adulte, ou touchante lors de conversations avec son oncle. Dakota Blue Richards se révèle très convaincante dans ces différents registres. Elle l’est tout autant dans les relations changeantes que noue Lyra avec Mme Coulter ; respect, incompréhension, peur ou détermination se succèdent ainsi. Elle donne donc une bonne réplique à Nicole Kidman, parfaite en beauté glacée, peut-être moins percutante quand il s’agit de jouer la dame désarçonnée par l’attitude de Lyra. Mais au final, on ressent bien l’évolution qui se met en branle chez Lyra, culminant par une détermination et une défiance clairement affichées lors d’un aperçu d’une scène finale dans le Nord.
Les daemons sont un autre aspect du récit qui occupe ces 10 minutes. Evidemment Pantalaimon, le daemon de Lyra, se taille la part du lion. Mignon à croquer, il est convaincant (sa voix aussi … le choix du doubleur ayant prêté à quelques interrogations, c’était une question en suspens) et ses multiples transformations le rendent attachant et intriguant. Intriguant. Voilà bien le qualificatif adapté pour le singe doré (bien doré d’ailleurs) de Mme Coulter. Inquiétant, agressif, il apparaît des plus détestables, surtout quand il s’en prend aux autres daemons, comme Pan ou celui de Roger, l’ami de Lyra, petit chien qui se transforme en oiseau ou en papillon, dont profite une situation amusante (qui a provoqué les rires de l’assistance et le sourire de votre serviteur). D’ailleurs, il ne serait pas étonnant que les daemons soient le ressort comique du film. Excepté celui de Lord Asriel, ils se révèlent graphiquement assez convaincants, même si on n’atteint pas des sommets de réalisme.
Mais comme nous l’a précisé l’attachée de Presse de Metropolitan, les effets spéciaux (comme l’étalonnage) n’étaient pas finalisés sur cette bande et leur rendu sera sans doue amélioré. Et Iorek alors ? Déjà bien aperçu dans la bande annonce, il gagne du temps de présence … Et il faut avouer que, malgré un design "Coca Cola", son apparence est déjà une réussite ; son animation, ses postures (sur son trône), ses animations faciales lors des passages parlés, sont convaincants (plus que pour Aslan par exemple, mais retenez que c’est un avis très personnel).
Restons dans le domaine visuel …Les prises de vue en extérieur et en images de synthèse se révèlent bluffantes. Le monde de Lyra est vraiment un mélange étonnant et très réussi de l’Angleterre que nous connaissons (la campagne anglaise et son bocage, les conditions de vie très dures de certains quartiers, etc …) et d’un autre monde (plus esthétique, plus raffiné). Les vues aériennes sont légion avec une tendance aux mouvements de rotation assez impressionnants (espérons juste que cela ne soit utilisé avec trop de facilité comme le fait un certain réalisateur néo-zélandais. D’ailleurs, autre sensation de déjà-vu : la salle de banquet que l’on découvre fait immanquablement penser à Poudlard). Mais visuellement, ce film promet beaucoup.
Il nous a été impossible de juger la musique, qui n’était en rien la musique originale, comme cela nous l’a été précisé. On a même reconnu certains extraits du Roi Arthur. Enfin il est tout aussi difficile de juger le jeu des autres acteurs qui sont assez peu présentés. Daniel Craig n’est pas James Bond et c’est une très bonne chose (non pas qu’il s’exécute mal de son rôle d’agent secret, mais il ne fait pas du James Bond ici …). Sam Elliott semble quant à lui parfait. Simon McBurney est très inquiétant, manipulateur. Quant à Eva Green, il est impossible de juger ; disons juste qu’elle vole bien.
Au final, un grand merci à l’équipe de Metropolitan (et à leur service de sécurité impressionnant) pour nous avoir permis de nous faire une meilleure idée sur ce film. L’attente était déjà grande et il est certain que ce ne sont pas ces 10 minutes qui vont nous faire changer d’avis. Au contraire ! Vivement le 5 décembre !
Et pour toute question sur ces 10 minutes, vous pouvez mettre notre mémoire à l’épreuve sur notre forum !