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Pullman est un écolo qui s’assume !

Par dwalan, le jeudi 24 janvier 2008 à 00:41:36

Philip PullmanAndrew Simms, de la New Economics Foundation interview Philip Pullman dans un livre intitulé Do good lives have to cost the Earth, et voici ce qu'il en ressort.
Tout au long de cet entretien, Philip Pullman fait passer ses idées, donne son point de vue, l'article du Telegraph parle même d'une forme d'environnementalisme propre à l'auteur !
Les écologistes, s'ils veulent toucher les gens, sensibiliser le public, doivent trouver les mots justes, efficaces, conseille l'auteur en citant l'écrivain anglais Samuel Johnson : Le vrai but de l'écriture est de permettre au lecteur de mieux apprécier la vie, ou au moins de la supporter. Selon lui les gens se sentent impuissants quand ils voient des images de forêts dévastées, la fonte des glaciers, un pauvre ours blanc suant sur un rocher en pleine mer. Alors ils se disent "Que faire, mais que faire ?". Les gens ont besoin qu'on leur dise ce qu'ils doivent faire. C'est pour cette raison que les écologistes doivent avoir un discours complet.
Pullman va jusqu'à comparer les écologistes aux prophètes de la bible : nous avons tendance actuellement à faire confiance en la technologie, par exemple, pour faire face aux futures problèmes que nous rencontrerons, nous essayons de nier ; tout comme les prophètes n'étaient pas écoutés, leurs vérités étant souvent douleureuses à entendre, car il s'agissait souvent de sombres présages... Les écologistes modernes sont des prophètes qui prédisent que le réchauffement de la planète est avéré et qu'il faut vite réagir !
Lorsqu'on lit A la croisée des Mondes, on se rend immédiatement compte que Philip Pullman est sensible aux problèmes environnementaux. Il raconte qu'un jour, lors d'une conférence à Oxford (sur le climat justement), il a eu un déclic : La météo était très bonne ce jour-là, et les traces des avions à réaction étaient nettement visibles dans le ciel. J'en ai compté dix-sept au dessus de ma maison, dix sept alors que je me trouvais en pleine campagne du Oxfordshire. Je me suis dit : "c'en est trop, ça ne peut plus durer". Ca a été une vraie prise de conscience pour moi ce jour-là. Il y beaucoup à faire, mais il reste optimiste : nous ne sommes pas tout à fait condamnés.... Comme il l'explique ensuite, dans ses romans il existe plusieurs mondes imbriqués les uns aux autres, mais dans notre monde, dans le monde réel, nous n'avons qu'un seul univers pour jouer avec, nous ne pouvons pas nous en évader en sautant dans un trou !
L'auteur parle aussi de sa conception du bien-être : lui est heureux dans la vie, car il a la possibilité de faire ce qui lui plait, quand il le veut. Si j'ai fait mes mille mots, mes trois pages, et que le résultat est pas mal, alors les autres sujets n'ont pas grande importance : je suis satisfait explique-t-il. Un peu de sport, du bricolage, de la musique, une famille heureuse : et voilà notre Pullman le plus épanoui des hommes ! Mais tout le monde n'a pas sa chance, il le reconnait, et il a eu des moments plus difficiles par le passé : je devais écrire lors de mon temps libre quand je faisais un autre job.
Et que font monsieur Pullman et sa famille pour l'environnement ? Tout ce qu'ils peuvent : ampoules basse tension, chauffage au minimum, le moins de déplacements inutiles possibles... tout y passe ! Comme il achète de l'électricité provenant de sources d'énergies renouvelables, il ne culpabilise pas lorsqu'il joue de la guitare électrique. S'il le pouvait, il mettrait des cellules photovoltaïques sur tous ses murs, et des turbines à vent à chaque pignon de sa maison. Et Philip s'y connait bien : pour avoir assez de clarté dans sa cuisine, il a installé des ampoules 50 watts.
Andrew Simms ne manque pas de revenir sur les fameux ours armurés que l'on rencontre dans La croisée des Mondes. L'auteur raconte alors une anecdote : C'était dans le zoo d'Édimbourg que j'ai été pour la première fois ému par des ours blancs. C'était par une chaude journée et l'ours était avachi sur le béton, dans une petit espace pas plus grand que cette pièce. Je me suis dit : "Mais c'est absolument monstrueux !" Un animal qui aime la glace et qui a besoin de 50.000 miles carrés pour s'y promener... C'est au-delà de l'esclavage, c'est absolument effroyable de maintenir un animal dans ces conditions. Celui-ci nous regardait comme s'il souhaitait être mort. Mais aujourd'hui ils vont disparaitre s'il n'y a plus aucune glace, à moins qu'ils les mettent tous dans les zoos (...). Mais ce n'est pas une vie. Si les ours blancs sautaient de ma fiction vers la réalité et qu'ils voyaient ce qui est en train de se produire, ils nous mangeraient. Ils mangeraient beaucoup d'entre nous aussi vite que possible. Et je leur souhaite bonne chance.
Philip Pullman donne son avis sur un concept qui est en train d'apparaitre : la taxe carbone. Comme en temps de guerre. On parle de commercialiser cette taxe : ce que vous n'avez pas utilisé, vous pouvez le vendre à quelqu'un d'autre. Je pense que ce n'est pas bon déclare-t-il, en temps de guerre, si on vous a accordé trois onces de beurre par semaine, c'est pour vous, et c'est tout. Et c'est comme cela que ça doit être avec le carbone. Aucun commerce de carbone. Nous devrions avoir une limite fixe et si vous l'avez épuise en octobre, alors vous aurez froid le restant de l'année !^^
Preuve que ces propos le touchent vraiment, il a l'air très remonté à la fin de l'entretien, car il va jusqu'a déclarer que l'argent est l'acide universel de ce système de marché.

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