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Quand les couvertures de genre font débat

Par Altan, le mardi 1 avril 2008 à 22:37:59

I.A. BanksLorsque le site Mediabistro.com interroge Tim Holman, directeur des publications chez Orbit, sur les raisons d’avoir fait des couvertures quasiment identiques pour les versions anglaise et étasunienne de nouvelles rééditions de Iain M. Banks, il répond simplement que si nous estimions qu’un livre attirerait un lectorat plus large s’il avait une couverture différente aux EUA ou au Royaume Uni, nous lui donnerions une couverture différente. Nous n’avons pas de règles quand on en vient aux couvertures poursuit-il, mais il y a une chose que nous faisons toujours avant toute discussion : nous décidons ce qui nous enthousiasme particulièrement dans le livre/série/auteur. Qu’est-ce qui le fait se détacher ? Qu’est-ce qui le rend différent de n’importe quel autre ? Ensuite nous nous demandons : comment pouvons-nous le refléter dans la couverture ? Au fond, la question que soulève Holman est la suivante : la couverture d’un livre doit-elle ressortir vis-à-vis des autres ou doit-elle se fondre avec ses congénères du même genre et tirer dans le même sens ?
C.E. Petit a une vision beaucoup plus cynique de la situation sur les couvertures de science-fiction ou de fantasy. Pour lui, sur le marché américain, la couverture n’est pas pour le lecteur potentiel, du moins, pas essentiellement. Elle est pour les chaînes de magasins et les distributeurs. Pourquoi ? Parce qu’ils préfèrent bien plus les couvertures illustrant chaque contenu que les couvertures représentatives du genre, du rayon dans lequel ils les rangent, et à propos duquel ils ont – sans en être lecteurs - une myriade de préjugés…
L’auteur John Scalzy se rapproche de son avis, l’art de la couverture est clairement un art commercial, admettant qu’une couverture est faite pour convaincre les vendeurs de la capacité de vente du livre et les lecteurs du caractère de celui-ci en un seul coup d’œil.
D’autres sont plus mesurés, ou conciliants. Irène Gallo, par son expérience accumulée en tant que directrice artistique des éditions Tor, livre une perspective dans laquelle vendeurs et acheteurs sont nécessaires les uns aux autres. Elle pense aussi que la SFF s’est largement diversifiée depuis 20 ans, les illustrateurs en même temps.
Une vision que partage Lou Anders des éditions Pyr. Il répond à Tim Holman en déclarant que l’équilibre est possible entre la singularité de chaque couverture, conséquence d’un genre très varié, et une ligne éditoriale bien établie au niveau des couvertures.
...différents ! Oui mais cela n’empêche pas à une couverture, bien qu’ originale, de ne pas être pertinente. Holman rétorque que si l'on propose à plusieurs éditeurs une illustration d’un même livre, on aboutirait à des styles très différents, ce qui est bien souvent le cas dans les différentes éditions d’un roman (cf l’image ci-contre). Où est alors la personnalité ? De plus, le choix peut être plus qu’hasardeux. Ce que nous voyons sur les rayons, c’est plutôt trop de peintures douteuses montrant des scènes du livre choisies au hasard.
D’accord, pas d’accord ? Le débat n’est pas si simple. En tout cas, chacun de ces intervenants se rejoignent pour dire que les éditeurs de SFF sont complémentaires et non concurrents, que chaque sortie de roman, qu’importe qui le publie, est une petite avancée en soit. Et c’est bien là le principal, car, après tout, une couverture ne reste qu’une couverture !

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