Vous êtes ici : Page d'accueil > L'Actualité fantasy

Des séries en Science-Fiction et en Fantasy

Par Atanaheim, le jeudi 7 juin 2012 à 14:00:58

Série Percy Jackson John DeNardo aborde dans cet article la question du format "séries" en Science Fiction et en fantasy. Même si le nombre important de telles publications pousse à penser que cela se vend et donc satisfait tout le monde, l'auteur estime que tout n'est pas si simple. Il passe alors en revue les avantages et les inconvénients de ces parutions en adoptant différents points de vue. Celui du lecteur, celui de l'auteur et celui de l'éditeur.
Nous vous proposons ici une traduction de sa réflexion :

Certaines choses sont inévitables dans la vie - la mort et les impôts -. D'autres sont inévitables dans l'édition. Par exemple le fait qu'on ne puisse pas faire de tirage illimités. Une autre est que si un livre est populaire, il y a de grandes chances qu'il devienne une série. En fait, il est assez probable que le livre en question ait été pensé comme faisant partie d'une série avant même que le premier mot ne soit couché sur le papier.
Vu le nombre de séries présentes sur les étagères des librairies, il est assez raisonnable de ce dire que c'est parce que ça se vend. Tout le monde doit en être satisfait, non? Bon, ce n'est pas si simple. Il y a du bon et du mauvais dans le format séries. Et ce ne sont pas les mêmes défauts et qualités selon que vous êtes un lecteur, un auteur ou un éditeur. Examinons les avantages et les inconvénients d'une série de romans en gardant à l'esprit que certains seront valables pour des livres de tous genres tandis que d'autres ne seront applicables qu'à des œuvres de l'imaginaire.

Le point de vue du lecteur :

Qu'est-ce qui pousse un lecteur à acheter le prochain tome d'une série ? Sûrement le fait de retrouver un environnement qu'il connaît et le fait de vouloir retrouver certaines sensations. La saga Vorkosigan de Lois McMaster Bujold marche bien parce que les lecteurs veulent continuer à découvrir les aventures de son héros, Miles Vorkosigan. Il s'agit donc simplement d'une volonté d'en avoir plus.
Mais il y a une possible contrepartie. Les lecteurs pourraient se lasser d'une série. Soit l'histoire pourrait ne plus les intéresser autant qu'avant (parce que sa saveur n'est plus la même ou parce qu'elle a pris des directions qui ne les touchent plus), soit en ont-ils tout simplement marre de toujours retrouver le même environnement. Il n'y a pas grand chose à faire dans le premier cas, mais le second a une solution toute simple : lire d'autres livres !

Le point de vue de l'auteur :

L'écriture nécessite beaucoup de travail, et, dans le cas de la science-fiction et de la fantasy, il faut aussi créer le monde dans lequel l'histoire prendra place. Cette construction d'univers implique souvent des recherches, qui, dans le cas d'un livre isolé, seront à jeter pour ne probablement jamais être ré-utilisées.
Ce n'est pas le cas avec une série. L'auteur pourra multiplier ce genre de recherches et la durée de mise en place de son univers puis retomber sur ses pieds (NDLR : en terme de quantité de travail) avec les suites. Cela dit, les écrivains développent souvent le monde qu'ils ont créé au sein des suites, le rendant plus profond et fournissant ainsi une raison aux lecteurs pour s'y replonger.
La contrepartie serait l'autre facette des lecteurs. Ils pourraient être trop demandeurs. J'ai entendu un éditeur, lors d'une convention, se plaindre du cas d'un auteur qui aurait voulu arrêter d'écrire de nouveaux livres d'une même série mais qui ne le pouvait pas parce que les lecteurs en demandaient toujours plus et que c'est exactement ce que l'éditeur souhaitait. D'un point de vue créativité, cela peut devenir étouffant.

Le point de vue de l'éditeur :

Je n'ai qu'un point de vue extérieur du fonctionnement d'un maison d'édition. Tout ce que je vais dire n'est que pure conjecture mais il me semble qu'un éditeur peut espérer un bon niveau de ventes avec certaines série-bestsellers. C'est une bonne nouvelle pour eux. Puisque la publication d'un livre peut s'avérer coûteuse, cela diminue l'effet "pari" des parutions. Un livre qui sort avec un lectorat déjà existant est tout bénéfice.
Un inconvénient possible serait qu'un éditeur se voit obligé de sortir un livre alors que les ventes de la série baissent (encore une fois, je n'ai aucune idée de la manière dont sont établis les contrats, mais ça me paraît possible). Ce serait l'équivalent littéraire de vendre des fruits pourris au marché. Si personne ne va acheter le livre (ou s'il n'y a pas assez d'acheteurs pour le rentabiliser), pourquoi le vendre (ou le publier) ?

Conclusion :

En prenant un peu de recul, il apparaît que les avantages dépassent les inconvénients, d'autant que le format cycle au long cours n'a jamais été aussi populaire. Je vais réitérer mon premier constat : parcourez les étals d'une librairie, physique ou en ligne, et vous trouverez plusieurs exemples qui le confirment. (Regardez ! Il y a un nouveau Twilight !) Et ce n'est pas un constat nouveau... Ça fait longtemps que c'est comme ça.

En discuter sur le forum


Dernières critiques

Derniers articles

Plus

Dernières interviews

Plus

Soutenez l'association

Le héros de la semaine

Retrouvez-nous aussi sur :