Florent Maudoux, dessinateur autodidacte, a su mélanger son expérience dans le graphisme de jeux vidéo, son travail sur des storyboard, ses illustrations fantastiques, sa passion pour les BDs, sa découverte du manga, sa rencontre avec l'univers de Jodorowsky... ce savant assemblage, ainsi qu'une imagination débordante lui ont permis de créer un véritable OVNI dans l'univers des livres : Freak’s Squeele.
Nous avions déjà abordé ce sujet, lorsqu'un projet de passage à l'écran était annoncé, mais la sortie du troisième tome de cette saga, le 28 janvier, nous donne l'occasion de revenir sur ce que certains n'hésitent pas à appeler "le nouveau standard de la BD grand public".

C'est en dessinant des croquis à sa compagne, pour expliquer l'histoire qu'il avait imaginé, que l'idée d'un livre a germé. Mais Florent Maudoux s'est rapidement trouvé confronté à des difficultés pour l'éditer : Personne ne voulait d’un projet sortant du format franco-belge traditionnel, et encore moins d’un jeune dessinateur/scénariste explique-t-il.
Dès le départ, il avait fait le choix de ce format si particulier : 130 pages par opus, une saga sur six tomes, et différents thèmes abordés, chaque volume ayant un peu sa spécificité, un vrai casse-tête scénaristique ! Il a persévéré et a su imposer son point de vue à Ankama.
La réalisation d'un tome n'est pas une mince affaire : l'auteur dessine un album par an, cela demande énormément d'implications, surtout qu'il essaie de faire murir les personnages, d'imaginer ce qu’ils vont devenir et comment ils vont influencer l’univers dans lequel ils évoluent, mais tout en respectant certaines conventions sociales.

A deux doigts d'inventer un genre "manga français", Florent Maudoux a réussi à créer une bande dessinée qui sort de l'ordinaire. Ce n'est pas un manga "traditionnel", la mise en page s'inspire un peu des comics, la couverture rigide rappelle forcément la BD franco-belge... décidément l'auteur a su puiser dans tout ce qui existe. A cela, il faut ajouter le fait que l'univers de Freak’s Squeele est résolument et incontestablement Fantasy : des pouvoirs magiques, une école de "sorcellerie", des êtres imaginaires, etc...

Est-ce qu'on peut voir dans cette œuvre le futur de la BD française ? Je serai tenté de dire oui. Mais je pense également que Soleil Prod (par exemple) a encore de beaux jours à vivre.

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