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Gate - Au-delà de la porte

Titre VO: Gate - Jietai Kare no Chi nite (Ce Cycle est En Cours)

Auteur/Autrice : Takumi YANAI
Illustration : Satoru SAO (Proposer une Biographie)
Gate - Au-delà de la porte

Gate - Au-delà de la porte Vol.1

20XX, un été dans le quartier de Ginza en plein cœur de Tokyo, une mystérieuse porte donnant sur un monde parallèle apparaît brusquement. De celle-ci surgissent des monstres et des soldats d’un autre temps. Les Forces japonaises d’autodéfense, les FJA, interviennent et s’installent ensuite dans cet autre monde pour y entreprendre une mission d’exploration…

Gate - Au-delà de la porte

Gate - Au-delà de la porte Vol.2

20XX, un été dans le quartier de Ginza en plein cœur de Tokyo, une mystérieuse porte donnant sur un monde parallèle apparaît brusquement. De celle-ci surgissent des monstres et des soldats d’un autre temps.
La ville d’Italica est sur le point de tomber aux mains de bandits. C’est alors qu’arrive la troisième patrouille de reconnaissance du lieutenant Itami pour prêter main-forte aux troupes de la princesse Piña Co Lada…


Critique

Par Aya Sakuraba, le 15/06/2016

Afin d’expliquer comment un ou plusieurs protagonistes finissent par se retrouver projetés dans un monde fantasy à partir du monde réel, les auteurs ont recours à diverses explications qui se doivent à la fois d’être plausibles, sinon cela diminue l’intérêt de faire débuter l’histoire dans notre monde, et brèves pour ne pas empiéter sur le cœur de l’intrigue.

Ainsi, les œuvres japonaises récentes dans lesquelles un terrien se rend dans un monde fantasy justifient le phénomène par la réalité virtuelle (Sword Art Online), une convocation par un groupe d’habitants du monde de destination (No Game, No Life) ou d’un monde tierce (KonoSuba), par la science (Utawarerumono), voire même en sautant toute explication (Overlord). Cependant, l’explication la plus classique est rarement exploitée : un portail s’ouvre, ou est découvert, menant vers un autre monde (Stargate, le Cycle de la Guerre de la faille de Feist, Sliders et tant d’autres). Avec Gate, comme son nom l’indique, l’auteur choisit donc de faire apparaître un portail au milieu de Tokyo, conduisant vers un univers fantasy.

Si l’on se permet une brève comparaison avec Outbreak Company, dont le VN d’origine commence à paraître quelques années après Gate, mais dont l’adaptation animée a devancé son mentor, le set-up semble identique : notre protagoniste, un otaku convaincu, est projeté contre son gré dans un monde fantasy, dans lequel il va rapidement s’épanouir, et amener progressivement des habitants du monde à tenir compte du Japon, à commencer par le puissant empire qui gouverne à proximité de la porte. Cependant les deux œuvres divergent très radicalement dans leur approche de l’intrigue, Outbreak Company prenant le parti d’une histoire légère et pleine de fan-service, tandis que Gate se veut beaucoup plus réaliste et sérieux, même si l’auteur se permet des scènes plus légères et de l’humour.

Aussi, à l’exception de la scène de départ qui me pose encore des questionnements les longues nuits d’hiver (comment une armée d’invasion composée de diverses espèces est-elle prête dès que la porte s’ouvre alors qu’on apprend plus tard que les espèces n’ont que peu de contacts, et que l’ouverture des portes se fait de manière aléatoire, incontrôlée, et ce, extrêmement rarement ?), un ensemble de détails participent à rendre le livre plausible, et améliore l’immersion à la lecture. Pour citer des exemples, il est abordé tout le côté administratif lié à l’armée, en effet, ce n’est pas anodin d’accueillir des réfugiés dans un campement militaire et de leur fournir des provisions, installations, vêtements etc. L’arrivée des JSDF (Japanese Self-Defense Forces, l’armée unifiée japonaise) dans le territoire et la réaction de l’Empire face à cette invasion, ainsi que la réponse logique sont également parfaitement réalistes. Donc si l’on pourrait regretter que le héros se montre peu pragmatique et que ses supérieurs soient vraiment permissifs à son égard, le reste des relations militaires et diplomatiques avec le nouveau monde restent beaucoup plus mesurées, et motivées par des luttes de pouvoir et d’argent. Le héros doit notamment aller répondre de ses décisions et des conséquences qu’elles ont pu avoir devant l’Assemblée Nationale. Il n’est d’ailleurs pas surprenant d’apprendre que l’auteur du LN d’origine, Takumi Yanai, est un ancien des JSDF.

Pourtant, l’auteur sait également rendre son œuvre plus attractive que l’aurait été une simple simulation de découverte d’un monde parallèle, et il intègre alors des éléments directement repris des codes de la culture populaire japonaise. Ainsi on aura le droit à un côté harem, avec plusieurs personnages féminins qui s’attacheront très rapidement (et sans explication) au héros, dont une jolie elfe un peu creuse, une goth mystérieuse et une jeune et brillante magicienne. De même, Piña co Lada, la fille de l’Empereur, assume rapidement le rôle d’un comic relief classique, bien que cela nuise légèrement au rôle qu’elle aurait pu/dû assumer.

Globalement, l’ensemble des personnages principaux et même secondaire sont attachants, et on prendra plaisir à la voir interagir entre eux, alterner entre des phases sérieuses et d’autres comiques. Seul bémol, Tuka, l’elfe, semble manquer de profondeur, et de potentiel comparé aux autres personnages. D’ailleurs on la verra peu apparaître et interagir avec les autres protagonistes ou l’histoire, comme si son seul intérêt était d’amener l’arc prévisible ou il faudra qu’elle affronte le traumatisme qu’elle a vécu.

En termes de graphismes, s’ils pourraient être perfectibles, le coup de crayon de Satoru Sao est efficace particulièrement pour les scènes d’actions. Ses personnages sont vraiment très expressifs, ce qui aide à la fois à s’attacher à eux, et à se plonger dans l’histoire. Il arrive parfois cependant d’avoir du mal à reconnaître des personnages, particulièrement lorsqu’ils sont casqués, les uniformes et le manque de trace physique reconnaissable d’aidant pas. Par contre les véhicules militaires, les armes, les monstres, sont réussis.

En résumé, Gate est une série fascinante, qui accrochera pour son mélange subtil entre un produit de divertissement et un postulat plus sérieux de la découverte d’un nouveau monde que le lecteur explorera  avec curiosité et intérêt aux côtés d’Itami, le protagoniste.

8.0/10

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