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Peau de Mille Bêtes
Catégorie : Bd
Auteur/Autrice : Fert Stéphane
Belle est vraiment très belle et tous les garçons du village la désirent. Rebutée par la perspective d’un mariage qu’elle n’aurait pas choisi, elle s’enfuit pour se réfugier au plus profond de la forêt. Là, le roi Lucane va la recueillir… puis l’aimer à la folie.
Une petite fille va naître de cette union, Ronce, dont la destinée va être profondément bouleversée par la disparition de sa mère…
Critique
Par Gillossen, le 22/04/2019
Après le one-shot Morgane en 2017, Stéphane Fert s’attaque cette fois, en solo, à la légende de Peau d’Âne, très largement revisitée ici.
Cette base ancrée dans une certaine tradition permet au lecteur de conserver quelques repères évidents, tout en abordant bien des aspects supplémentaires, à commencer, tout comme dans le cas de Morgane, par une très grande place accordée bien sûr à la question du rôle des femmes et de leurs aspirations. Certaines répliques bien senties sonnent d’ailleurs comme de véritables slogans, mais l’histoire en elle-même va bien au-delà d’un quelconque “militantisme” de façade. L’auteur nous livre une belle et ample histoire, dominée bien entendu par le personnage de Ronces, une figure entière, partagée entre ses aspirations et celles des autres, alors qu’elle voudrait simplement vivre sa vie comme elle l’entend. Un très beau portrait, tout en appétits. Les seconds rôles ne sont pas en reste, même si le personnage du roi demeure tout de même quelque peu caricatural, malgré des efforts pour le nuancer, au moins dans une certaine mesure. Il incarne avant tout la menace qui pèse sur l’héroïne et tous ceux qui l’entourent.
Nulle envie ici de vous dévoiler davantage d’éléments concernant le scénario qui, dans sa seconde moitié, tout en semblant prendre une tournure plus classique, ne s’en révèle en réalité que plus touchant encore. La paisible confiance du jeune Lou en ses sentiments, les espoirs et les luttes de Ronces, le regard de la sorc… pardon, de la bonne fée Margot, le naturel des dialogues… Avant même un épilogue doux-amer, l’histoire culmine à travers un chapitre dont les originalités visuelles ne servent encore que davantage le propos à illustrer.
C’est que sur le plan des dessins, Fert fait toujours merveille. On retrouve ses arrière-plans à la richesse confondante, comme des décors de théâtre, et son trait indéniablement plus original que la moyenne, couplé à un travail d’orfèvre, là aussi, au niveau de la mise en couleur.
Difficile au bout du compte de trouver quoi que ce soit à redire, sur le fond comme sur la forme, tant l’auteur parvient à accomplir un véritable sans faute à chaque étape, comme autant de morceaux de bravoure, tout en justesse.
Indéniablement, une réussite singulière.
8.5/10
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