Il y a des croyances bien établies sur l'imagination des enfants et leur capacité à différencier le monde fictif. De même, il est généralement supposé que les enfants retiennent les "leçons" des histoires que les adultes leur racontent (il ne faut pas construire une maison en paille, ouvrir la porte au loup, se perdre dans la forêt...). L'imagination est le propre de l'être humain, sa faculté de concevoir l'irréel, il est donc logique que des chercheurs se soient intéressés au sujet.

Et justement, le blog de la British Psychological Society vient de publier un article indiquant que les enfants, même très jeunes, sont capables de différencier la réalité de la fiction, et même de comprendre que les univers fictifs ne se confondent pas : inutile d'essayer de convaincre votre neveu de 4 ans que Bob l'Eponge est monté dans la Batmobile.

Pour aller plus loin, une étude a mis deux groupes d'enfants en situation d'écouter une histoire (soit une fiction soit une histoire vraie) dans laquelle le héros utilise les mêmes actions pour gagner (autrement dit, se cacher derrière un objet plus gros que soit et déplacer un petit objet en tirant sur la ficelle pour ne pas se faire voir). Evidemment, on a ensuite mis les enfants en situation similaire pour voir combien imiteraient le héros. Surprise ! L'histoire vraie a inspiré deux fois plus d'enfants que la fiction, ce qui fait dire au chercheur que les enfants établissent une barrière mentale entre les histoires "pour de faux" et le monde réel. Autre enseignement, les enfants les plus susceptibles d'adhérer aux mondes imaginaires (selon son tempérament à "faire comme si" et à avoir un ami imaginaire) sont pourtant ceux qui semblent le moins transférer la "leçon maginaire" dans le monde réel, alors que les plus matérialistes paraissent en mesure d'extraire la solution pratique derrière la fiction.

Ainsi, les enfants font une stricte séparation entre les mondes imaginaires et la vraie vie et d'autant plus quand ils sont "orientés fantasy", au point de ne pas comprendre immédiatement que certains concepts dans une histoire sont aussi valable "pour de vrai".

Comme quoi, la valeur éducative des contes n'est pas toujours ce que l'on croit.

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