PARIS (AFP) - Nuit de vendredi à samedi, les douze coups de minuit ont sonné dans les librairies et le magique enfant est né, Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé, tome VI de la saga au fabuleux succès planétaire créée par Joanne Kathleen Rowling.
La version française, publiée chez Gallimard, devait sortir le 1er octobre et aucune librairie n'y a dérogé mais nombreuses ont été celles qui ont organisé des "nocturnes" à travers toute la France.

Les unes ont rouvert leurs portes à minuit pile pour faire découvrir à la foule, piétinant dehors avant l'heure fatidique, les piles du livre tant convoité. D'autres n'ont pas fermé dans la soirée de vendredi et organisé des animations et tours de magie pour faire patienter le client jusqu'au moment où les palettes débordant de livres arrivaient en fanfare. Et ce fut la ruée des petits et des grands.

Les Fnac ont joué le jeu en grand (elles en ont commandé en tout plus de 30.000 à elles seules) avec une quinzaine ouvertes la nuit, décorées aux couleurs de l'école des sorciers. Celle des Champs-Elysées s'était entièrement transformée en "forêt interdite", cette forêt pleine de créatures maléfiques entourant le collège Poudlard, où les apprentis magiciens n'ont pas le droit de pénétrer seuls mais qu'il fallait traverser vendredi soir pour atteindre le saint des saints. La Fnac Opéra, sur le boulevard des Italiens, pourtant plus axée musique que livres, s'était mise aussi au diapason, ouverte après minuit, toute décorée de balais, chapeaux pointus, vieux coffres, grimoires et herbes à potions. On y est venu en famille après une petite bouffe ou une petite toile. Il y avait Manon, 10 ans, avec son papa qui lui avait lu les trois premiers tomes avant qu'elle ne se lance toute seule "et c'est trop bien". Il y avait aussi Octave, 10 ans, qui les a tous lus --"je commence le VI ce soir même"-- et dont Isabelle, la maman, n'en est qu'au premier: "je découvre et je comprends son entousiasme", dit-elle. Il y avait encore Martine, bibliothécaire, venue avec son fils Nicolas, 13 ans. "C'est pour lui, moi, je l'ai acheté dès juillet en anglais mais je ne l'ai pas lu, nous lirons ensemble", dit-elle. Nicolas n'est pas d'accord. "je sais qu'elle n'a pas résisté, elle l'a lu. Elle m'a déjà fait le coup au V", lance-t-il. Et puis Théo, 11 ans, et sa soeur Chloé, 13 ans. Théo est fan absolu. Il sait qu'un personnage important va mourir, son oncle, anglophone, le lui a dit sans lui dire qui et il tremble d'avance de crainte que ce soit Hermione. Chloé fait mentir l'idée que les filles lisent plus que les garçons, elle a parcouru le premier, survolé le second et préféré voir les films. Plus loin, Marie, 19 ans, et Louise, 17 ans. Marie l'a fait découvrir à sa soeur et l'a convertie. "C'est si bien, à la fois magique et réaliste, si réussi dans son évolution au fur et à mesure que le héros grandit, que l'atmosphère s'assombrit, que les personnages mûrissent", dit Louise. Manon, Octave, Nicolas, Théo, Louise et... tant d'autres. Le VI a été tiré à deux millions d'exemplaires, le double du V, le triple du IV. Les librairies, petites ou grandes, ont doublé, triplé, voire multiplié par dix leurs commandes par rapport aux autres sorties de livres. Nul besoin d'être sorcier pour prédire le succès.

Et retrouvez dès à présent notre critique d'Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé !