L'entretien avec le producteur Philippe Delarue

Comment a commencé l’aventure Chasseurs De Dragons ?

Qwak avait ce projet en lui depuis longtemps. J’avais collaboré avec lui sur un autre projet qui avait été très bien reçu, son talent était évident. Et lorsqu’il m’a présenté son fameux concept avec quelques planches d’esquisses, j’ai été convaincu. C’était original, puissant et truculent. Ça tranchait avec tout le reste. On s’y projetait immédiatement. La découverte ensuite de l’univers visuel de Guillaume Ivernel n’a fait que renforcer mon enthousiasme.

La poursuite des aventures de Chasseurs De Dragons sur grand écran était-elle prévue dès le départ ?

Depuis 11 ans, Futurikon travaille en moyenne sur 5 projets par an, mais il est exceptionnel qu’ils aient le potentiel d’un long-métrage. Chasseurs De Dragons est de ceux-là. Et c’est même un des rares films français et européen, réalisé essentiellement en France et intégralement en Europe qui puisse entrer en concurrence avec de grosses productions américaines. Le cinéma permet d’aller beaucoup plus loin dans l’aboutissement d’un pareil concept. Chasseurs De Dragons fait ainsi l’objet d’une sortie concomitante dans une dizaine de pays en Europe et sortira sur plus de 3000 écrans à travers le monde.

Ce projet a-t-il tout de suite pris une dimension internationale ?

Un pareil chantier nécessite un financement international. Un financement uniquement français n’aurait pas suffi. Aux vues du story board et des images tests, Bac Films s’est associé au projet, ainsi que trois distributeurs étrangers : Belgafilms pour le Benelux, DNC en Italie et Universum en Allemagne. Produit par Futurikon, le film a été coproduit avec Trixter (Allemagne), LuxAmination (Luxembourg) et Mac Guff Ligne et France 3 enFrance. La démarche d’un développement en français et en anglais s’imposait. L’ambition internationale était aussi pour nous une question de principe. S’adresser au plus vaste public est noble et on peut le faire avec une volonté de qualité et d’originalité. Il s’agit d’une visée universelle qui met à profit la liberté de l’animation, moins sujette au marquage culturel.

Y-a-t-il une véritable évolution du public adepte d’animation ?

Les médias et les institutions ont tendance à enfermer l’animation dans une vision traditionnelle. Mais les preuves d’une évolution des mentalités se multiplient, des Triplettes De Belleville à L’age De Glace en passant par Persepolis et les productions Pixar. La génération des 20 / 40 ans est la première à avoir grandi avec les dessins animés et les jeux vidéos. C’est devenu un mode d’expression naturel qui fait partie de leur imaginaire, bien audelà du clivage de l’enfance. Chasseurs De Dragons profitera t-il de cette évolution ? Nous le verrons vite !

Pages de l'article

1. Synopsis
2. L'Entretien avec les réalisateurs
3. L'entretien avec le producteur Philippe Delarue
4. L'ntretien avec le compositeur Klaus Badelt
5. La critique d'Alana Chantelune