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Rubedo, la conspiration des Lumières

ISBN : 2354081235
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Franck Plasse (Proposer une Biographie)

Nous sommes à l’aube de la Révolution Française. Louis XV préfère chasser en forêt de Sénart tandis que les Philosophes inventent une nouvelle société plus égale et libre. L’Église cherche à étouffer cette émergence et le peuple, affamé, épuisé, gronde. Le fameux et intriguant comte de Saint-Germain - on le dit faiseur d’or et immortel - le sait : un simple grain de sable peut faire basculer la situation d’un côté comme de l’autre. Rubedo, la conspiration des Lumières nous entraîne à la suite du comte de Saint-Germain et du secret de la Dame Bleue dans une relecture surprenante et enchantée de l’Histoire. Avec des dialogues faisant mouche comme des duels à la rapière, des personnages dignes des romans feuilletons d’antan, une intrigue tissée de complots, de mystères séculaires et d’initiation, l’auteur nous offre un premier roman de “Fantasy historique” prenant et humaniste. Il nous fait toucher du doigt le versant occulte du grand basculement de l’Histoire durant le Siècle des Lumières.

Critique

Par Belgarion, le 09/11/2011

La couverture est souvent la première impression que se fait un lecteur potentiel. Force est de constater qu’avec un sempiternel personnage masqué sur fond sombre et un titre peu évocateur, Rubedo, ce roman n’a pas de quoi attirer l’attention de prime abord. Un second regard plus averti rend le roman plus séduisant avec le terme Rubedo qui caractérise l’une des trois phases du grand œuvre alchimique et un résumé mentionnant le mystérieux Comte de Saint-Germain, qui fit couler beaucoup d’encre et de salive au XVIIIème siècle dans toutes les cours européennes.
Très rapidement, le lecteur s’aperçoit que Franck Plasse a décidé de lancer une intrigue politico-policière ayant pour personnages centraux le Comte de Saint-Germain et son apprenti Nigredo, tout en reprenant le principe du roman historique dans le Paris du XVIIIème. Sur le plan du cadre, il est évident que l’auteur a effectué de nombreuses recherches pour coller au mieux à l’ambiance et aux personnages de l’époque. Ainsi, Madame de Pompadour est calculatrice à souhait, le Secrétaire du Roi, Choiseul, est des plus dévoué au royaume et à son souverain, et Louis XV, touché par un mal mystérieux, conserve son côté fantasque qui le caractérise. Outre les personnages les lieux tels Paris, le mont Cassin ou la forêt de Sénart sont fidèlement retranscrit.
Mais le roman parvient surtout à sortir de son cadre strictement historique en explorant et en extrapolant au sujet de certains recoins obscurs de l’Histoire. L’intrigue suit les pas du comte et de son apprenti qui forment un duo d’enquêteurs qui n’est pas sans rappeler Holmes et Watson par moment. Tous deux, de par leur caractère et leur érudition, font avancer de manière différente l’enquête sur le mal dont est atteint le roi en évoluant dans les méandres des sociétés secrètes, des ordres religieux et de la politique royale. Leurs recherches méthodiques, basées sur la Raison, ne sont pas sans rappeler les excellentes enquêtes du commissaire Le Floch.
L’enquête justement est construite intelligemment avec différents niveaux d’intrigues qui se chevauchent et complexifient le roman sans perdre le lecteur. Les intérêts divergents, le but mystérieux de l’ordre des Sages dont dépend Saint-Germain et les touches de surnaturel se conjuguent pour parvenir à un final cohérent qui conserve tout son intérêt.
Plusieurs moments forts très réussis mettent en valeur le roman et démontrent la maîtrise et l’aisance de l’auteur qui parvient alors à se montrer plus ambitieux. L’un d’eux n’est autre qu’un duel serré de rhétorique entre le général jésuite et le comte de Saint-Germain où les moindres gestes, les moindres paroles sont décortiquées pour donner un échange palpitant. L’ambiance oppressante, dans une cave au fond d’un labyrinthe, rajoute une touche d’intérêt à la scène.
L’auteur a ainsi créé un matériau alchimique intrigant. Mais Rubedo ne mérite pas le qualificatif de grand œuvre du fait d’un certain nombre de maladresses et d’imprécisions.
Sur la forme, quelques coquilles disséminées tout au long du roman gâchent le plaisir de lecture. Le style de narration, concis et précis, donne une impression de sécheresse à certains moments.
Sur le fond, le principal défaut du roman est sa brièveté. Avec à peine plus de deux cent pages dans une police de bonne taille, le lecteur reste sur sa faim alors qu’il venait à peine de rentrer dans le roman. Quelques développements supplémentaires auraient été les bienvenus sans pour autant tomber dans le verbiage.
De même, le personnage de l’envoyée du Vatican est caricatural au possible et perd toute épaisseur, toute crédibilité. Cette infantilisation dan le traitement du « méchant » est d’autant plus dommage que les portraits du général jésuite ou de Choiseul sont des plus réussis.
Enfin, l’introduction d’éléments plus fantastiques telle la Fée Bleue ne parvient pas totalement à convaincre le lecteur qui en reste au stade des supputations. On peut se demander quel était l’intérêt de cette touche de magie, non explicitée, dans l’histoire.
Franck Plasse fait preuve malgré tout de qualités qui ne demande sans doute qu’à pouvoir s’épanouir dans les années à venir. En espérant cependant qu’il sache corriger ces maladresses initiales, condition nécessaire pour parvenir à un résultat réellement abouti.

6.0/10

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