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Les Cartographes

Titre VO: The Cartographers

ISBN : 978-222647124-6
Catégorie : Aucune
Traduction : Homassel, Anne-Sylvie
Auteur/Autrice : Shepherd, Peng

La carte est le territoire. Si vous falsifiez la carte, vous modifiez le territoire.
Cela fait trente ans que Nell a perdu sa mère. Et voilà maintenant que son père, le Dr Young, un célèbre cartographe de la New York Public Library, est retrouvé mort dans son bureau.
Elle l’adorait et voulait prendre sa suite, mais la famille, c’est parfois très compliqué. En fouillant dans les affaires du défunt, elle trouve, bien cachée, une carte routière. Nell se souvient parfaitement de cette maudite carte. Elle lui a valu une engueulade homérique et lui a coûté sa carrière auprès de son père.
En reconstituant cet événement avec un regard neuf, elle ne tarde pas à se rendre compte que le document comporte une erreur singulière, une signature pour ceux qui sont initiés à l’art de la cartographie. Pour percer ce mystère, la jeune femme contacte certains amis de ses parents. Trente ans plus tôt, ils formaient un groupe de sept personnes, très soudé : les Cartographes.
Qu’ont-ils découvert ?
Quels crimes ont-ils commis contre la réalité ?

Critique

Par Saffron, le 24/06/2023

Avez-vous déjà entendu parler des « lieux-dits fantômes » ou des « villes de papier » ?
Dans le petit monde de la cartographie, ces entrées fictives désignent des lieux inventés de toutes pièces et ajoutés à une carte ou un plan du reste parfaitement exacts pour se défendre contre la copie illégale. Ainsi, si un concurrent décide de pomper votre travail plutôt que de s’embêter à faire ses relevés lui-même, prouver le plagiat devient un jeu d’enfant. Mais il suffit que les gens finissent par croire que votre ville de papier existe vraiment et qu’ils se mettent en tête de lui « redonner vie » pour que vous vous retrouviez avec un gros problème sur les bras…
Des prémices (100 % authentiques) pareils constituent un excellent point de départ pour un thriller ou un roman d’aventure. Que l’on y ajoute une bonne dose de fantasy, et le concept devient encore plus intrigant et prometteur. Mais entre concept et réalisation, il y a un gouffre, que Peng Shepherd ne parvient jamais à combler.
Tout le roman tournant autour de la cartographie, les blagues concernant l’écriture plate et les personnages en deux dimensions s’écrivent pratiquement toutes seules, mais même l’humour de chroniqueur ne suffit pas à faire passer l’immense déception que représente Les Cartographes. Une déception d’autant plus marquée que le premier tiers du roman est véritablement haletant malgré une écriture plus que fade et des tombereaux d’informations déversés sans aucune subtilité à toutes les pages. Malheureusement, la deuxième partie, consacrée à « l’enquête », tire en longueur jusqu’à devenir soporifique, tandis que la fin vire tout bonnement à l’absurde.
Les personnages, pour leur part, ne viennent pas vraiment relever le niveau. Difficile de dire qui, de Nell ou de Felix, est le moins dégourdi des deux, et leur niveau de maturité émotionnelle finirait par exaspérer même un lecteur adolescent – ce qui est difficile à avaler pour des personnages censés avoir décroché un doctorat chacun. Quant au grand méchant de l’histoire, il faut n’avoir jamais lu un livre ou vu un film de sa vie pour ne pas l’identifier à sa première apparition. De quoi agacer le lecteur bien moins diplômé que nos héros, qui passe la plus grande partie du roman à se demander comment des gens si intelligents peuvent avoir à ce point les deux pieds dans le même sabot.
Pour finir, malgré une idée de base plus qu’intéressante, Les Cartographes est une longue succession d’événements s’enchaînant sans logique, de façon fort peu naturelle, pour aboutir à une révélation finale que le lecteur aura sans doute vu venir aux alentours de la page 75. Pour qui n’aurait jamais entendu parler du Livre de M, même en passant, il serait facile de croire qu’il s’agit là d’un premier roman autoédité tant l’histoire, les personnages et l’écriture sont à la peine. Un point positif, toutefois : une fois le roman refermé, il y a fort à parier que le lecteur voudra se renseigner sur la véritable et quasi-incroyable histoire d’Agloe. On ne sait jamais, ça peut servir lors d’une partie de Trivial Pursuit.

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