Le Gnome

Tome 4 du cycle : Le Chant de la Terre
ISBN : 978-222111375-2
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Michael Coney (Proposer une Biographie)

Le Chant de la Terre dont Michael Coney a déjà communiqué aux Terriens de notre siècle trois fragments, La Grande Course de chars à voiles, La Locomotive à vapeur céleste et Les Dieux du Grand-Loin, couvre le passé, le présent et le futur de l’humanité ; mais aussi tous ses possibles qui suivent d’autres aléapistes. 
À la suite de l’attaque sauvage des habitants de la Planète Rouge, les humains furent contraints de se défendre en semant dans l’espace des Bombes de Haine. Le système solaire s’en trouva protégé, mais ses habitants furent coupés de leurs colonies stellaires et leur civilisation commença de décliner. Surtout, les Bombes de Haine retinrent prisonnier dans la région du système solaire un être immense et puissant, Starquin. Celui-ci dut, pour se libérer, intervenir dans les affaires humaines pendant plus de trente-six millénaires. Le gnome Fang devait jouer un rôle dans la série d’événements qui conduirait des milliers d’années plus tard à la destruction ou à la libération de Starquin, le Cinq-en-un. Il mit en fuite, un peu par erreur et beaucoup par chance, un horrible monstre, du moins à son échelle, et devint un héros de légende. Cela lui assura, comme à la licorne, à la jeune Nyneve et à une poignée d’humains, une place dans Le Chant de la Terre. 
C’est bien entendu sur une aléapiste différente de la nôtre qu’ont existé gnomes, licorne, chevaliers de la Table Ronde et autres dragons. Mais cette aléapiste a, un certain temps, croisé la nôtre au point de susciter nos mythes et de permettre à Michael Coney, maître des mots et créateur d’un univers sans égal, de transgresser les frontières entre genres et d’annexer les terres brumeuses des légendes à l’avenir cliquetant de la science-fiction. 
Le Chant de la Terre, dont Le Gnome est le quatrième volet, se situe à la lisière de la science-fiction et du mythe. Par son souffle, sa dimension épique, son imagination échevelée, il égale les plus grands livres univers de la fantasy et de la science-fiction.

Critique

Par K, le 12/09/2016

Le Gnome, quatrième livre du Chant de la Terre, paru en 1990, relate des événements survenus bien avant les trois volumes précédents. Le changement d’ambiance y est notable, bien plus proche d’un livre de fantasy classique, puisqu’il relate rien de moins que la création, fort particulière, de l’univers arthurien afin d’influencer la façon dont les humains voyaient leur monde. Le tout, encore une fois, afin de rendre possible le fameux plan évoqué dans les précédents ouvrages.
L’auteur s’y moque gentiment de quelques uns des poncifs de la fantasy arthurienne à travers entre autre la figure d’un Merlin « réel » créateur du Merlin « alternatif » des légendes. L’humour de Coney transparaît également dans quelques rationnelles visant manifestement à casser par instant l’atmosphère  fantastique, telle que l’explication de l’origine des cercles « magiques » de champignons permettant de passer d’une réalité à une autre.  Ce troisième volume se caractérise par la rareté des digressions et la linéarité d’une trame suivant principalement deux personnages, Will, plus tard dénommé Fang, gnome attachant quelque peu ballotté par les événements au début du récit, et Nyneve, jeune fille dont le romantisme est mis à rude épreuve par la fréquentation d’Avalona, une de ses froides Didons exécutrice du plan millénaire. Cette relation, efficace, entre la jeune fille et la Didon est égayée par la présence de Merlin, troisième larron fort éloigné de sa figure traditionnelle. Le trio, épaulé parfois indirectement par un gnome ignorant tout de ces enjeux mais annonciateur malgré lui d’événements futurs amenant la création du plan, devra mettre dans la tête de paysans quelque peu obtus une nouvelle conception du monde à coup de récits arthuriens afin de sauver le plan en question…
Si une telle chronique, et nous n’avons pourtant pas parlé de Tristan et Iseult ou des révélations attendues sur les extraterrestres Chihuahua, peut paraître dès plus confuses, imaginez-bien qu’il s’agit d’un quatrième volet dont la lecture peut certes s’avérer plaisante sans avoir connaissance des précédents, mais qui n’en comporte pas moins allusions et références à une trame future se déroulant sur 36 millénaires…
L’auteur, quoiqu’il en soit, réussit le pari quelque peu fou d’introduire dans son univers la légende arthurienne d’une façon crédible et bien plus réussie que de nombreuses productions du genre. Il renforce ainsi la profondeur d’une œuvre atypique en faisant prendre au passé des précédents volumes une tournure pour le moins inattendue.

7.5/10

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