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La Marche du levant

ISBN : 978-222644936-8
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Izen, Léafar

En librairie le 2 septembre. 

Trois cents ans. C’est le temps que met la Terre pour tourner sur elle-même. Dans le ciel du Long Jour, le soleil se traîne et accable continents et océans, plongés tantôt dans une nuit de glace, tantôt dans un jour de feu. Contraints à un nomadisme lent, les peuples du Levant épousent l’aurore, les hordes du Couchant s’accrochent au crépuscule.
Récemment promue au rang de maître, l’assassine émérite Célérya accepte un enrôlement douteux dans le désert de l’est. Là, sans le vouloir, elle contribue à l’accomplissement d’une prophétie en laquelle elle n’a jamais cru.
Un domino vient de tomber ; les autres suivront-ils ?

Critique

Par Gilthanas, le 26/08/2020

Imaginez une Terre où une journée ne durerait plus vingt-quatre heures mais 300 ans. Où pour fuir la morsure du Soleil, les populations humaines sont obligées de se déplacer en permanence, sur terre dans des villes qui se déplacent de trois cents pas par jour, ou sur mer à bord de gigantesques navires. Où la technologie est médiévale à quelques exceptions près. Mais où la géographie et la toponymie sont, dans l’ensemble, celles de notre planète. Il ne faudra pas longtemps au lecteur pour se rendre compte que nous sommes ici sur Terre, notre Terre, et vraisemblablement dans un futur plus ou moins lointain, en compagnie d’une humanité qui survit suite à un bouleversement climatique (de quelle nature ? Il faudra patienter pour le savoir). Ce cadre devrait en rappeler d’autres au lecteur averti de littératures de l’imaginaire, et nous interpeler : sommes-nous ici en présence d’un roman de fantasy ?
On retrouve dans la prose de Léafar Izen certains codes du genre, entre autres : une prophétie, un élu qui sauvera le monde (une élue le cas échéant), une guilde des Assassins, un univers médiéval. Mais finalement rien d’original ni de jamais vu. Les personnages ont aussi un goût de déjà-vu : si Oroverne et Célérya s’en tirent avec les honneurs (du moins jusqu’à la moitié du récit, d’autres ne laisseront pas un souvenir impérissable au lecteur, voir sont caricaturaux au possible : l’Archiprêtre, mélange improbable de Jafar et du Shériff de Nottingham version Alan Rickman est un méchant… très méchant ! Et à l’exception de Célérya et d’Oroverne, qui ont le temps de voir leur personnalité et leur histoire se développer, et dans une moindre mesure Akeyra, l’élue, difficile de s’attacher aux personnages, en raison notamment des nombreuses ellipses qui émaillent le récit et font l’impasse sur de nombreuses années. 
Ces sauts dans le temps, de plus en plus nombreux au fur et à mesure qu’avance l’histoire, coupent vraiment l’immersion et l’attachement que l’on pourrait développer pour les protagonistes : certains rentrent et sortent de l’histoire si rapidement qu’ils sont oubliés au chapitre d’après. Pire, les personnages à qui l’auteur portait une attention toute particulière dans au début disparaissent au détour d’une page, presque dans l’anonymat. 
On sent que l’on a affaire ici à un premier roman, et que l’auteur essaie de coller un vernis fantasy à son ouvrage. S’il y a de bonnes idées, et de grands moments de lecture (le duel d’Oroverne devant le Maître Palais), l’ensemble reste encore trop brouillon. Par exemple, cette narration qui se veut un compte-rendu de l’épopée d’Akeyra, mais qui saute des années entières ou alors s’attarde trop dans les détails parfois inutiles (les longues descriptions des caravaniers et de leurs expéditions notamment). Est-ce pour autant une mauvaise lecture ? Non.
C’est une lecture qui vous interrogera, vous tiendra parfois en haleine ou a contrario vous fera pousser de longs soupirs. Les vétérans de la fantasy y verront de nombreux défauts et redites, mais l’ouvrage peut aussi constituer une excellente porte d’entrée au genre. Il manque peut-être une meilleure maitrise de l’écriture, et sûrement quelques chapitres qu’il aurait fallu développer pour en faire un roman marquant. D’autant plus que le dernier chapitre, en forme de révélation, remet en perspective l’ensemble du récit, et explique bien des choses.

6.5/10

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