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La Grande course de chars à voiles

Tome 1 du cycle : Le Chant de la Terre
ISBN : 978-222111295-3
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Coney Michael

Le Chant de la Terre est supposé extrait d’un chant épique qui relate l’histoire de l’humanité, plus quelques autres, et qui a tant proliféré au fil des temps qu’il faudrait plus d’un siècle pour le réciter en entier. Nous ne disposons donc que de fragments en cinq volets, La Grande Course de chars à voilesLa Locomotive à vapeur célesteLes Dieux du grand loinLe Gnome et Le Roi de l’île au sceptre
Le cycle conte la mésaventure d’un presque dieu, Starquin le Cinq-En-Un, qui, se promenant dans l’univers des aléapistes, autrement dit des possibles, se trouva piégé quelque part dans l’espace par les champs de mines d’une guerre interstellaire future. Malgré ses pouvoirs, il risque d’y périr d’inanition au bout de quelques millénaires si l’histoire ne peut être réécrite afin de le libérer. 
La Grande Course de chars à voiles constitue le prologue du cycle, et se situe dans un Brésil futur, en un temps ou la technologie sauvage qui a menacé de détruire la Terre a été oubliée et ou la sculpture des êtres vivants a pris sa place : Karina, l’héroïne du roman, est une félina, issue d’un croisement de Vrai Humain et de chat, elle a la beauté d’une femme et la souplesse d’un fauve, sa cruauté et sa violence. La vie lui fera rencontrer Raoul, le fils du capitaine indomptable, tandis que se déroule sur un rail unique, à travers forêts, jungles et marais, la terrible, la fantastique grande course de chars à voiles… 

Critique

Par K, le 12/09/2016

Paru en 1987 au sein de la collection Ailleurs et Demain, chez Robert Laffont, la Grande course de chars à voile est un roman de Mickael Coney situé à la croisée des genres.
Premier volume du cycle du Chant de la terre, composé de plusieurs romans indépendants, ce livre appartient à cette nébuleuse littéraire que l’on qualifie de Science-Fantasy et peut, en tant que tel, aussi bien plaire aux amateurs de science-fiction qu’aux passionnés de fantasy et autres férus de littératures de l’imaginaire.
La grande course de chars à voile nous plonge dans une terre futuriste quoique coupée du reste de l’univers, où la technologie fut volontairement oubliée, pour des raisons d’instincts de survie assez compréhensibles à la lecture du livre et se trouve limitée par quelques interdits simples acceptées pour des raisons religieuses par la majorité de la population. Vestiges d’une époque où la science terrienne jouait avec le feu, plusieurs races d’humains modifiées génétiquement coexistent avec les « vrais humains », dans une situation n’étant pas sans rappeler le cycle de Skaith de Leigh Brackett, en moins chaotique toutefois.
C’est ici que la science-fantasy prend tout son sens : si l’on pourrait, comme sur Skaith ou Tramorée croire parcourir un univers de fantasy classique avec ses hommes caïmans et autres hommes singes, les explications données à ce phénomène revêtent toutes un verni scientifique, bien que fort léger. Le côté science-fiction est un peu plus affirmé avec la théorie des futurs multiples (le fameux univers où votre autre vous-même a magistralement réussi sa vie, etc.), mais la façon dont celle-ci est mise en scène n’est pas sans rappeler devins et autres voyants traditionnels.
Voici donc pour le contexte, mais encore faut-il disposer d’une trame intéressante servie par des protagonistes savoureux. Il s’agit ici du véritable point fort du livre. Passé un incipit assez moyen en ce qui concerne les dialogues, le livre nous emporte rapidement en nous faisant suivre les traces d’une felina dès plus attachantes, croisement entre une demoiselle et un jaguar. Celle ci nous entraîne à travers jungle et marais d’Amérique du Sud dans une aventure sans temps morts sur fond de tensions raciales. Les différentes communautés cohabitent sur un équilibre économique fragile et menacé et l’auteur dépeint avec finesse les contradictions qui en découlent, bien éloignées de la vision humaine, idyllique, et fort hypocrite, qui en est donnée de prime abord. La société féline est notamment décrite avec soin et constitue un des points forts du roman. Le tout se déroule avec des intrigues commerciales et politiques autour d’une grande course de chars à voiles, moyen de transport constituant l’ossature économique de la région et symbolisant cette tolérance précaire entres races.
Dans ce livre non dépourvu d’une certaine poésie, à travers entre autre la figure du Menuisier, l’auteur offre une plongée réussie, non sans humanisme, dans un univers hétéroclite servi par une intrigue efficace.

8.0/10

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