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L'Encyclopédie des elfes

ISBN : 978-284228325-4
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Edouard Kloczko

Avec cette Encyclopédie des elfes, premier ouvrage du genre jamais publié, partons à la rencontre de ces merveilleuses et étranges créatures que sont les Quendi ou Elfes de la Terre du Milieu créés par J.R.R Tolkien dans Le Silmarillon et Le Seigneur des anneaux. À quelques enjambées de notre monde se trouve un univers qui nous réserve bien des surprises. Qui sont ces grands êtres à la beauté surhumaine ? Que mangent-ils ? Comment parlent-ils ? Quelles sont leurs croyances ? Édouard Kloczko nous propose de les suivre à travers la longue histoire elfique, une histoire souvent méconnue et pourtant riche d’épopées, de courage et de voyages. Au fil des pages, leurs cultures, leurs langues, leurs généalogies n’auront plus de secrets pour le lecteur. Il respirera l’air des Elfes- gris, mangera la nourriture des Elfes Sylvains et croira dans les dieux des Hauts Elfes. Ce grimoire fantastique est la première véritable encyclopédie illustrée des Elfes. La multitude de dessins, qu’ils soient poétiques ou guerriers, magiques ou sombres, met en lumière leurs hauts faits. Un ouvrage de référence, une somme de connaissances dont tous les amateurs de Tolkien pourront se délecter durablement. Car dans le monde de l’imaginaire tolkienien, les Elfes sont rois.

Critique

Par Foradan, le 24/03/2009

Un ouvrage prévoyant d’étudier le peuple des Premiers Nés, à travers tous les écrits de Tolkien (y compris ceux qui ne sont pas publiés en français, voire largement méconnus hors d’un cadre de privilégiés ayant accès à des notes originales) et ce, à la manière d’une étude “réelle”, sur une société ayant laissé des documents de diverses natures au fil des âges, voilà le propos de cette “encyclopédie” : le terme ne doit pas faire illusion, nous ne trouverons pas ici de liste alphabétique à la manière d’un dictionnaire.
En cinq parties, c’est un condensé de la naissance du peuple elfique, de ses divisions, de son histoire, de ses coutumes et de ses langues. Condensé, car, ainsi qu’il est rappelé tout au long de l’ouvrage, Tolkien a laissé des milliers de pages comportant révisions, rejets, reprises, annotations, dont les ouvrages publiés sont issus. Ici, l’auteur s’est amusé à considérer les divers documents comme s’ils émanaient de copistes du Gondor, d’elfes en exil, afin de justifier les multiples variantes d’une même histoire.
On penserait de prime abord que c’est un livre trop érudit, destiné à un cercle fermé, mais la présentation, les cartes en couleur et l’intention générale sont de s’adresser au grand public, qui ne connaîtrait Tolkien que par une lecture de ses livres vedettes Bilbo et Le Seigneur des anneaux.
Cependant, c’est là que le bât blesse : pour un livre dont “le but est d’initier à cet espace imaginaire celles et ceux qui ne le connaissent pas encore très bien et d’en faire des aspects méconnus à ceux et celles qui l’appréhendent déjà un peu mieux”, la difficulté est de satisfaire ces deux publics.
Or, dès la page 14, le lecteur novice est pris à la gorge avec des termes en goldogrin et en eldarissa, attendant un encart page 28 pour découvrir un demi paragraphe le renseignant sur l’origine de ces deux langues et page 159 pour avoir une vingtaine de lignes sur le sujet.
De même, certains passages, même relus avec l’ensemble du chapitre, sont au-delà de la compréhension simple : ainsi, “Les princes jumeaux Amrod et Amras. Telufinwë mourut “accidentellement” dans l’incendie de son navire à Losgar. Son frère, inconsolable….” Cet évènement est en contradiction avec les textes du Silmarilion (ce qui pourrait s’expliquer par l’utilisation d’autres documents pour renforcer la théorie de l’étude philologique), mais il n’est simplement pas fait mention du lien entre les trois noms cités, ni, si c’est le nom d’Amrod/Amras dans une autre langue, quel est le nom de son jumeau.
L’idée d’un ouvrage attrayant pour l’œil se confirme par une mise en page colorée et abondamment illustrée, y compris pour les cartes.
Las, les cartes du livre partagent toutes une police gothique peu lisible en surimpression de dessins, et surtout, elles comportent force couleurs et symboles, mais aucune légende. Bien malin qui peut dire à quoi correspondent telle flèche à la seule lecture du livre.
Et tant qu’à parler des illustrations, agréables à l’œil, elles se trouvent parfois (avec leur commentaire) en contradiction avec le reste du livre (comme de savoir si les elfes ont les oreilles pointues, on lit et l’on voit deux choses différentes).
Le parti d’étudier toutes les sources étaient audacieux, en présenter certaines comme plus “valables” fait parti du jeu, mais le lecteur, aussi bien novice que plus aguerri ne peut s’empêcher de tiquer devant des affirmations sans précisions sur la source, alors même qu’il ne faut pas chercher loin pour repenser à un texte plus connu disant le contraire.
Car, en cinq décennies, Tolkien a beaucoup écrit, repensé, réécrit, si bien que l’on trouve, de sa main, plusieurs “vérités historiques” se contredisant. En présenter une comme supérieure aux autres, sans même expliquer pourquoi telle information aurait plus de valeur qu’une autre, ni permettre au lecteur de comparer de lui-même les textes, c’est risquer de passer pour un livre autoritaire faisant fi de tout ce qui a déjà été écrit sur le sujet.
Etant donné cette immensité de documentation d’époques différentes, il est probablement impossible de retirer une seule vérité certifiée et authentifiée, et l’on arguera toujours que le point de vue du rapporteur d’un évènement modifiera sa chronique (si un elfe et un nain sont tous deux interrogés sur les causes de l’inimitié relative entre leurs peuples, ils auront chacun leur version).
Nous sommes donc face à un livre de présentation moins froide qu’on n’aurait pu le craindre, mais avec lequel le néophyte pourrait avoir du mal à ne pas se perdre, mais qui, par ailleurs, manque de références pour permettre la recherche et la curiosité personnelle alors même qu’il propose des informations de qualité (tel le thesaurus proposant des centaines de mots et d’expressions dans les différentes langues elfiques.
C’est d’autant plus difficile de qualifier ce livre, car il n’est pas aisé de déterminer pour quelle population de lecteurs il est fait.

5.5/10

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